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Tunisie-Affaires Belaid et Brahmi : Les députés appellent à dévoiler toute la vérité

Prévue initialement pour le 16 juin, la séance plénière consacrée à l’affaire de l’assassinat des deux leaders de l’opposition Chokri Belaid et Mohamed Brahmi s’est tenue ce mardi 21 juin 2016.
Convoquée par le groupe parlementaire du Front Populaire et soutenue par 78 députés de l’ARP, cette séance qui a été reportée pour aujourd’hui après l’intervention de certaines parties auprès du bureau de l’ARP a été marquée par la présence des ministres de l’Intérieur, Hédi Majdoub et de la Justice, Omar Mansour.
La séance était l’occasion de dénoncer l’assassinat politique, considéré comme un danger qui continue de menacer la Tunisie dans son processus de transition. Il a aussi été dit qu’il ne faut pas passer les faits sous silence et qu’il faut dévoiler « toute la vérité » et garantir les conditions d’un procès équitable.
La majorité des députés qui sont intervenus à cette séance ont appelé le gouvernement en place à considérer l’affaire comme l’une des priorités afin de réaliser l’un des objectifs de la révolution de 2011″. C’est une question nationale qui intéresse toutes les forces du pays », a dit Mustapha Ben Hmed, pointant du doigt certaines lacunes enregistrées. « Il n’y a pas vraiment une réelle volonté pour examiner ce dossier délicat et la preuve qu’une  manipulation a caractérisé son traitement », a-t-il martelé.
Ce manque de volonté n’a fait qu’alimenter la polémique également au Front Populaire, qui s’est dit inquiet de la non application de la loi. Comme explication, ce parti de gauche a indexé les dysfonctionnements observés dans le traitement de ces deux dossiers, ce qui l’a poussé à se méfier de la justice tunisienne et à recourir aux instances régionales et internationales des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle. C’est ainsi qu’il leur a demandé d’envoyer des représentants pour assister au procès des affaires Mohamed Brahmi et Chokri Belaid.
Cette démarche est cruciale dans la mesure où plusieurs partis ont fortement critiqué les conditions dans lesquelles se déroulent les audiences, qui ne sont pas en conformité avec les normes internationales, disent-ils.
La réalisation de cet objectif exige pour d’autres députés une ferme volonté politique et une réelle mobilisation du ministre de la Justice. C’est pour cette raison que Nidaa Tounes, par la voix de son député Hatem Ferjani, a exhorté le ministre à exercer ses prérogatives et suivre de près cette affaire.
Ennahdha attaché à connaitre la partie bénéficiaire
A travers plusieurs interventions, le parti islamiste par la voix de ses députés Samir Dilou, Houcine Jaziri ou encore Sahbi Atig, n’a épargné aucun effort pour rejeter les accusations portant sur son implication dans ces deux affaires et son souhait de les étouffer.
« Comme le Front populaire, on appelle les autorités à chercher la vérité et  pourquoi pas à présenter les documents prouvant l’implication de la Troïka, également Ennahdha, dans l’assassinat de ces deux leaders », a crié Houcine Jaziri, affirmant que son mouvement est prêt à assumer ses responsabilités.
Un avis qui est partagé par le nahdhaoui Samir Dilou, qui s’est montré intéressé par la découverte de la vérité, l’identification des commanditaires de ces crimes odieux mais aussi la partie bénéficiaire.
De son côté Ferida Abidi a souligné la nécessité de respecter les procédures judiciaires et a qualifié d’illégale la tenue de cette séance plénière. Elle est en contradiction avec certains articles de la Constitution dont notamment les articles 102 et 109, selon elle. Pour rappel, ces articles stipulent en fait que le pouvoir judiciaire est indépendant et garantit l’instauration de la justice, la suprématie de la Constitution, la souveraineté de la loi et la protection des droits et des libertés. S’agissant de l’article 109, il prévoit que toute ingérence dans le fonctionnement de la justice est interdite.
Le ministère de la Justice rejette les accusations
De son côté, Omar Mansour, au nom du ministère de la Justice, a dénoncé les accusations contre le juge d’instruction.  » On n’accepte pas certaines positions et certains concepts dont notamment la manipulation ou encore des tentatives visant à dissimuler la vérité », a dit le ministre lors d’une déclaration accordée à la presse.
Le ministre a par ailleurs souligné la nécessité de respecter les instituions judiciaires, faisant savoir que chaque partie dans cette affaire a sa propre vision et qu’elle devrait bénéficier de ses droits d’ester en justice en cas de préjudice.
Sur une question posée sur le retard accusé au niveau du déroulement de l’enquête, Omar Mansour a affirmé qu’il s’agit d’une grosse affaire connue déjà par l’implication d’un nombre important de personnes. » Ce genre de dossier peut prendre plus temps, mais voilà on est en train de le suivre pour connaitre la vérité », a-t-il assuré.
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