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Corruption-Brahim Missaoui : Un recul de 1 point dans l’indice c’est 1 point de croissance

La corruption frappe encore fort en Tunisie. Les indices y afférents sont toujours alarmants et la Révolution n’a pas réussi à mettre un terme à ce fléau qui au contraire a atteint un stade « épidémique » ; le gouvernement fait ce qu’il peut, mais si c’est si peu au regard de l’ampleur du phénomène. En effet, selon des chiffres publiés par des organisations nationales et internationales, 35% des Tunisiens seraient impliqués, au moins une seule fois, dans des affaires de « pots-de-vin ». Des citoyens ont, durant l’année 2013, versé 450 Millions de dinars pour faciliter des affaires. Brahim Missaoui, président de l’Association tunisienne pour la lutte contre la corruption, a assuré, dans une interview accordée à Africanmanager, que ce phénomène a pris des proportions alarmantes en Tunisie jusqu’à devenir une menace pour sa stabilité économique et sociale. Et de préciser, dans le même cadre, que les promesses faites par le chef du gouvernement, Youssef Chahed, en matière de lutte contre la corruption, lors de sa prise de fonction, n’ont pas été honorées jusqu’à ce jour et demeurent de simples slogans. Il a accusé ainsi Chahed de tenir un discours populiste juste pour convaincre l’opinion publique que la Tunisie est à l’avant-garde dans la lutte contre la corruption.

Brahim Missaoui a, dans le même ordre d’idées, indiqué que plusieurs hommes d’affaires ont adhéré à des partis politiques et veilleront à retarder et bloquer l’avancement du processus de lutte contre la corruption, selon ses déclarations. C’est ainsi qu’il a appelé à investir en masse en matière de lutte contre la corruption, la seule solution pour remédier à ce fléau. Selon ses déclarations, un recul de 1 point dans l’indice de corruption permettra à la Tunisie de récupérer un point de croissance supplémentaire et de pourvoir 16 mille nouveaux emplois.

Le responsable à ce propos appelé à accélérer l’examen et par la suite l’adoption du projet de loi sur la lutte contre l’enrichissement illicite, faisant remarquer qu’il est inconcevable de trouver en Tunisie, dont la population ne dépasse pas 12 millions de personnes, plus de 6500 millionnaires et environ 70 milliardaires à un moment où l’économie nationale vit depuis plusieurs années une crise. Cette loi vise aussi, selon lui, à promouvoir la transparence, l’intégrité et la lutte contre la corruption conformément aux normes internationales. Cette loi va aussi permettre, d’après lui, de traquer les grands corrompus qui ont réalisé de gros bénéfices durant ces dernières années.

Il a par ailleurs exprimé son étonnement de voir la Tunisie être classée première en Afrique du Nord et septième en Afrique pour les grosses fortunes, soulignant que ce classement soulève de nombreuses questions sur les sources de cette richesse.

S’agissant des secteurs les plus corrompus, Missaoui a assuré que la corruption est largement répandue dans le secteur des marchés publics, faisant savoir que la mauvais état des routes et des autoroutes dans les différentes régions du pays est une preuve de la manipulation des marchés publics. Par ailleurs, selon les déclarations du président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, Chawki Tabib, la corruption dans les marchés publics engendre pour l’État des pertes de près de 25% du volume global des marchés publics, estimé à 8 milliards de dinars. Le secteur de la sécurité ainsi que celui de la douane sont aussi les plus corrompus, selon notre interlocuteur.

Poursuivant ses propos, Missaoui a en outre assuré que la corruption n’a épargné secteur, accusant ainsi les gouvernements qui se sont succédé depuis la Révolution d’échouer en matière de lutte contre la corruption…

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