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Tunisie – « Banques parallèles » : Le cri d’alarme des experts!

Le phénomène n’a cessé de prendre de l’ampleur en Tunisie. « Les banques parallèles », « la contrebande de produits financiers » ou encore « les établissements parallèles de crédit »… Peu importe, le procédé est simple : Ce sont des personnes qui accordent des crédits à des citoyens démunis, moyennant un taux d’intérêt exorbitant atteignant parfois 100% des montants accordés. Cela nous rappelle en fait l’affaire Adel Dridi, condamné, en août 2013, à 10 ans de prison pour escroquerie dans le dossier Yosr Développement.

Le fléau ne cesse de se propager de jour en jour. Un crédit dans la poche en quelques heures et sans la complexité des procédures administratives, il n’y a rien de mieux, surtout à la lumière de la dégradation du pouvoir d’achat du Tunisien et la cherté de la vie, mais…

Ce genre de crédit qui entre, bien entendu, dans le cadre de l’informel et l’illégal, n’est pas gratuit, il est remboursable avec un taux atteignant parfois les 100% du montant accordé, ce qui aura certainement un impact négatif non seulement sur le citoyen qui ne sait pas aujourd’hui où donner de la tête mais aussi sur les équilibres financiers du pays. D’où l’appel des experts à intervenir pour mettre un terme à ce genre de pratique.

« Un préjudice pour le secteur bancaire »

Interrogé sur l’affaire, Mohamed Salah Ayari, conseiller fiscal et enseignant universitaire, a affirmé dans une déclaration ce vendredi 14 octobre 2016 à Africanmanager qu’étant donné la situation économique difficile et la détérioration du pouvoir d’achat du citoyen de façon générale, surtout la classe moyenne, qui représente 50% de la société, le besoin du Tunisien se fait ressentir de plus en plus pour subvenir à ses besoins élémentaires.

Aujourd’hui, le consommateur tunisien n’arrive plus à recourir aux banques pour satisfaire ses besoins urgents, donc il cherche par tous les moyens à trouver les fonds nécessaires lui permettant de faire face à l’augmentation des prix et la dégradation de son pouvoir d’achat. Du coup, l’émergence d’un nouveau phénomène qui se confirme aux fils des années.

Ce phénomène ne fait qu’aggraver la situation des personnes concernées mais d’un autre côté et sur le plan légal, « les préteurs » sont en infraction vis-à-vis de la loi, qu’ils ont piétinée, notamment le rôle fondamental des établissements de crédit, « autrement dit, on se trouve devant une pratique qui porte préjudice au secteur bancaire d’un côté et qui rend la situation des citoyens concernés plus précaire », a-t-il ajouté.

Un phénomène dévastateur

Un expert financier qui a choisi de nous parler sous couvert de l’anonymat a affirmé que la contrebande des services financiers n’a cessé de prendre de l’ampleur en Tunisie, faisant remarquer toutefois que ce phénomène est beaucoup plus grave que la contrebande des marchandises.

Il a par ailleurs expliqué que la contrebande des marchandises est perceptible contrairement à celle des produits financiers, qualifiant ce phénomène de « cancer » qui pourrait se propager. Cela aurait également un grand impact sur les équilibres financiers.

Selon lui,  ce fléau a trouvé de la place en Tunisie à cause du chaos et de l’anarchie totale qui ont suivi la Révolution.

La réticence des banques pour satisfaire certaines demandes de crédit explique en grande partie l’émergence de la contrebande des produits financiers, a expliqué notre interlocuteur. Des gens qui se font passer pour des banques pour financer des citoyens aux demandes pressantes. Du coup, le taux d’intérêt pratiqué par ces gens là sera très élevé, atteignant dans plusieurs cas les 100%.

 » Le gens qui ne peuvent pas se financer auprès des banques fréquentent souvent soit disant les banques parallèles », a indiqué l’expert financier, faisant remarquer qu’il s’agit d’un phénomène dévastateur pour l’économie nationale. « Ça va tuer notre économie, ça va tuer le secteur formel », a-t-il clamé.

Enfin, il a conclu en disant que la loi tunisienne interdit ce genre de pratique, appelant ainsi les autorités, les organisations nationales, la société civile et toutes les parties concernées à contrôler de près ces personnes là.

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