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Tunisie : Ils passent au crible le rendement de Chahed, 80 jours après son arrivée

Près de 80 jours sont passés depuis la désignation de Youssef Chahed à la tête du gouvernement d’union nationale. C’est le 7ème gouvernement après la Révolution. Un gouvernement qui doit remettre le pays sur les rails du développement, mais rien n’a bougé pour le moment dans le pays, ni dans les institutions, ni dans les écoles, ni dans les hôpitaux, etc. Une mission qui semble être trop difficile pour Chahed, appelé en cette période de l’année à boucler le budget 2016, faire passer la loi de finances 2017 et convaincre, entre autres, l’UGTT sur le report des majorations salariales et l’UTICA sur la taxe exceptionnelle. Le gouvernement dit que le report est inévitable, l’UGTT menace d’une escalade et d’une grève générale, l’UTICA s’oppose aussi. Youssef Chahed ne réagit pas encore. C’est dans ce contexte que certains ont considéré, déjà, que le chef du gouvernement a échoué dans les principales missions qui lui sont attribuées. D’autres pensent qu’il est encore tôt pour juger son rendement vu le contexte économique difficile dans lequel il a été désigné à la primature.

Joint par téléphone par Africanmanager, le secrétaire général du mouvement Echaâb, Zouhair Maghzaoui, a affirmé, ce mardi 15 novembre 2016, que le gouvernement de Youssef Chahed n’a pas tenu ses engagements vis-à-vis du peuple, l’accusant ainsi de ne pas respecter « l’accord de Carthage », signé le 13 juillet dernier par diverses formations politiques mais aussi par l’UTICA et l’UGTT comme étant la feuille de route pour la formation de ce GUN. Selon lui, le projet de la loi de finances 2017, en cours d’examen à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), est la preuve de l’échec du gouvernement et de son incapacité à gérer la situation.

En outre, Maghzaoui a critiqué l’absence, dans le projet de la loi de finances 2017, de mesures claires pour lutter contre la contrebande et l’évasion fiscale ainsi que la détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens.
Il a par ailleurs évoqué les prémices d’une crise politique avec plusieurs parties et organisations nationales dont principalement l’UGTT et l’UTICA. Et Maghzaoui de faire remarquer l’existence de signes d’un mauvais démarrage pour le gouvernement, mais qui pourraient être rattrapés avec l’instauration d’un dialogue « sérieux » avec la classe politique et les différentes parties prenantes.
Zouhair Maghzaoui a également critiqué l’absence de signes positifs quant à une reprise ou à une amélioration au niveau des indicateurs économiques du pays.

De son côté, Walid Belhaj Amor, vice-président de l’Institut Arabe des Chefs d’Entreprise (IACE), a fait remarquer que Youssef Chahed est arrivé dans une période très difficile nécessitant la finalisation des grands dossiers économiques, comme le projet de la loi de finances 2017, le code de l’investissement ou encore la loi sur le partenariat public privé (PPP). « C’est un baptême du feu très difficile à gérer devant l’instabilité sociale et les pressions sur les finances publiques », a-t-il dit.
Selon lui, il faut avant tout dépasser cette étape là afin de pouvoir par la suite s’attaquer aux problèmes économiques et aux grands dossiers, à savoir la masse salariale, les finances publiques et le remboursement des dettes extérieures du pays. Sur ce dernier point, le vise-président de l’IACE a souligné la nécessité d’instaurer un climat de négociation propice avec les gros bailleurs de fonds.

Walid Belhaj Amor a, sous un autre angle, souligné l’existence de signes positifs et intéressants au niveau de la situation sécuritaire du pays et les campagnes menées récemment par les autorités pour lutter contre l’étalage anarchique. « À priori, c’est positif… Il faut juste voir comment finir ces deux mois au niveau des finances publiques. Et c’est à partir de l’année 2017 que le gouvernement serait appelé à regagner la confiance des Tunisiens à travers la résolution des problèmes épineux du pays, tout comme le marché parallèle, la contrebande, le phosphate, la stabilité sociale et l’instauration d’un climat favorable à l’investissement « , a-t-il précisé.
Sur le secteur des phosphates, Walid Belhaj Amor a proposé la désignation d’un médiateur qui prendra en main le dossier de cette branche d’activité et mettra fin à l’agitation sociale. « C’est de cette manière là qu’on pourra remettre notre économie sur les bons rails », a-t-il conclu.

Ancien ministre des Affaires locales dans le gouvernement Essid, Youssef Chahed a été officiellement désigné le 3 août dernier par le président de la République, Béji Caïd Essebsi à la tête du gouvernement d’union nationale. Le 20 du même mois, Chahed a dévoilé la composition de son gouvernement, formé de 40 portefeuilles ministériels. Six jours après il a obtenu la confiance du Parlement avec 168 voix. Le 29 août 2016, Chahed et son équipe ministérielle ont officiellement pris leurs fonctions à la primature et ce, après avoir rencontré leurs prédécesseurs pour la passation de pouvoir. Gagner la bataille contre le terrorisme, déclarer la guerre à la corruption et aux corrompus, accélerer la cadence de la croissance pour créer de l’emploi, rétablir les équilibres financiers, la propreté et l’environnement étaient les principaux points sur lesquels Chahed s’est engagé.

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