AccueilLa UNETunisie : Tunis suffoque mais commence à décongestionner !

Tunisie : Tunis suffoque mais commence à décongestionner !

La capitale tunisienne, Tunis,  n’est pas une mégapole mais a toutes les outrances d’une mégapole. Pour qu’une cité accède à ce funeste statut, il faut qu’elle soit peuplée d’au moins 5 millions d’habitants selon le seuil fixé par l’ONU. Mais vu sa disposition et sa morphologie, Tunis n’a plus depuis belle lurette la capacité d’accueillir autant qu’elle fait de nos jours. Passons sur l’insalubrité ambiante qui la gangrène, sur les constructions anarchiques qui l’abîment surtout depuis la Révolution, et sur les marées humaines qui la prennent d’assaut tous les jours ouvrables et même ceux qui ne les sont pas. Le propos qui nous occupe est celui de la circulation automobile véritablement chaotique de jour et dans une moindre mesure de nuit.

En attirant la majeure part du parc de véhicules du pays qui compte environ 2 millions d’unités, la capitale tunisienne est plus que saturée et submergée où circuler est une éreintante course d’obstacles et stationner un cauchemar de tous les instants. S’y ajoute naturellement l’indiscipline érigée en sport national des usagers de la route : automobilistes, motocyclistes et piétons. Mais là où le bât blesse, c’est ce nombre inconsidéré de voitures particulières et aussi de véhicules utilitaires  qui écument les artères et les rues de la ville, et qui ne fait que se gonfler par dizaines voire centaines de milliers par an, soit une augmentation estimée à 6,2% par année fiscale, ce qui est une cadence insoutenable pour une cité qui n’est géographiquement guère programmée pour s’accommoder du trafic conséquent.

Une situation qui se détériore encore plus avec un transport public dramatiquement insuffisant et mal géré, dissuadant les pléthoriques automobilistes de l’emprunter, avec un parc usagé et obsolète, une infrastructure bien vieillotte, une qualité du service repoussante, et des usagers qui en font à leur tête en toute impunité. Tout pour décourager le propriétaire d’une voiture, si patient soit-il , de garer son véhicule à la périphérie de l’agglomération pour utiliser les bus et le métro publics.

Face à pareil état des lieux, les autorités municipales, déjà en proie à d’autres tourments, semblent comme paralysées par une réalité qui les dépasse. Elles n’en ont pas moins échafaudé des plans qui n’ont jamais eu l’heur d’aboutir, mais qui ont dans très peu de cas, réussi à tempérer un tant soit peu les désagréments de la circulation dans certaines aires. Mais pour le stationnement, ces approches n’ont guère fonctionné ou si peu.

C’est que la règlementation  du stationnement notamment dans le centre-ville, si sommaire soit-elle, a été et est toujours de nulle efficacité. L’instauration, par exemple, des zones bleues, a créé plus de problème qu’elle n’en a résolu. Ces aires sont constamment saturées et n’ont que très rarement répondu à la demande, au point que 7 automobilistes sur 10 se trouvent obligés  de garer leurs véhicules à même les trottoirs  ou carrément en pleine chaussée, ce qui non seulement gêne la circulation, mais souvent, la bloque totalement. Les horodateurs installés dans certaines voies des zones bleues,  ont cessé, dans leur majorité,  de fonctionner, et n’ont jamais été remis en marche. Pis encore, les rotations dans ces espaces est à la toute rigueur de deux, alors qu’elle devrait se situer dans une moyenne de 7 ou de 8. Les sabots de Denver et les remorquages en fourrière arrivent à en augmenter la cadence « grâce au zèle » des agents préposés, cela est une autre histoire.

Enfin, les parkings à étages

Des solutions manifestement inopérantes qui demandent à être remplacées par bien d’autres mieux pensées et à même de répondre aux affres de la circulation dans la capitale. Le remède tient tout naturellement à la multiplication des parkings, pas les parkings horizontaux mais à étages. Il y en aura 6 d’ici fin 2016 ou début 2017. La décision vient d’être prise par le gouvernement, se substituant ainsi aux  édiles et échevins de la municipalité. Et l’appel d’offres  pour la réalisation de ces ouvrages devrait a été lancé  pour Tunis dans une première étape, avant d’être généralisé au reste du pays afin d’éviter le stationnement et la prolifération des parkings anarchiques. Il s’agit de « faire face au stationnement anarchique, de fluidifier la circulation et de résoudre le problème d’embouteillage que connaît la capitale », a expliqué à l’agence TAP, le  directeur de la circulation et du stationnement à la municipalité de Tunis. La pression de la circulation notamment au niveau des avenues principales de Tunis et la forte demande pour le stationnement dans les parkings incitent à trouver rapidement des solutions, a-t-il reconnu, précisant, pour sa part, que  le lancement de l’appel d’offres a eu lieu le 8 juillet 2016, en fixant aux investisseurs un délai de 3 mois, soit jusqu’au 30 septembre 2016.

Le premier projet concerne la rue de Mokhtar Attia notamment au niveau du terrain municipal qui abrite actuellement le parking situé en face de l’espace commercial  » Central Park « . Quant au deuxième projet  » la Kasbah « , il porte sur le terrain municipal renfermant la toiture parking située à l’avenue 9 avril de Tunis (à côté de la municipalité de Tunis).

Selon la même source, le troisième projet est celui de l’espace de la rue 2 mars 1934 situé à l’angle de l’avenue 9 avril. Le quatrième projet concerne le terrain municipal qui abrite la toiture parking située à l’angle d’Ouled Haffouz et Bechir Sfar (au niveau du pont de Bab El Assel).

Le cinquième projet est à la place de Bab El Khadhra, à l’angle de l’avenue Taieb M’hiri et l’avenue Hédi Chaker, alors que le sixième projet de Bab El Jazira, concerne le terrain municipal aux angles de l’avenue Bab El Jedid et des rues de l’Algérie, de Sidi Béchir et de Sidi Ghérib.

Des locaux commerciaux, des bureaux et des espaces pour animation seront créés dans ces parkings à étages, et  la moyenne d’investissement pour la réalisation d’un projet de parking à étages est aux alentours de 30 millions de dinars, d’autant que le coût de construction des 3 parkings sis actuellement au central park, la Fayette et rue Houcine Bouzayene s’est établi à 26 millions de dinars.

La deuxième tranche de la stratégie relative à la construction, bientôt, de parkings à étages à Tunis, a permis de fixer près de 29 sites susceptibles d’être transformés en parkings à étages dont les espaces de  » Monplaisir  » , l’avenue de Carthage , la Rabta et un autre au niveau de l’ancien emplacement de la prison de l’avenue 9 avril.

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