AccueilLa UNETunis : 2 petits mots à Rached Ghannouchi. «Tais-toi quand tu parles»!

Tunis : 2 petits mots à Rached Ghannouchi. «Tais-toi quand tu parles»!

Rached Ghannouchi ne semble pas encore s’être débarrassé de sa mauvaise conscience par rapport à ce qui s’est passé et se passe en Tunisie et à la responsabilité du mouvement de la Tendance Islamique et d’Ennahdha dans toute cette histoire récente de la Tunisie. En effet, alors que personne n’essaie plus depuis quelques temps d’inculper, au moins «Ennahdha-parti» (différente d’Ennahdha Mouvement), bien qu’elle ait toujours refusé de faire son mea culpa sur son historique qui était jugé «terroriste», voici le chef d’un mouvement politique très proche des «Frères musulmans» déclaré mouvement terroriste, qui essaie de justifier ce que font les terroristes, tunisiens et étrangers. Comme lui, il sont pourtant tous issus de cette mouvance des Frères Musulmans dont Al Qaida, comme Daech ne sont que des ramifications et des émanations étalées sur le temps.

S’adressant à une Conférence des conservateurs et des réformateurs qui s’est tenue en fin de semaine à Tunis, le leader du parti islamiste Ennahdha a, encore une fois, essayé de disculper son parti. Certaines personnes s’étonnent qu’un pays aussi modéré que le nôtre puisse aujourd’hui exporter les terroristes par centaines et par milliers. Non, ces gens-là (ndlr : les terroristes) ne sont nullement le produit de la révolution. Ils sont plutôt le produit de la dictature. (…) Sous l’ancien régime, il y avait un vide spirituel en Tunisie… Puis, au lendemain de la révolution, des idéologies étrangères ont été importées dans le pays, elles ont tiré parti de ce vide spirituel, elles l’ont envahi.»

A l’heure du retour du terrorisme, en France, là où plus d’un Nahdhaoui était terré du temps de l’ancien président tunisien Ben Ali. A l’heure où le terrorisme connaît un paroxysme jamais atteint, suite à la décapitation d’enfants sur simple soupçons de lien avec les forces de l’ordre, ces propos prennent un autre sens. Cette explication, cette justification qui ne dit pas son nom, du terrorisme par la dictature, renouvelée par Rached Ghannouchi, nécessiterait que lui soient rappelés certains faits.

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Demandons-nous, d’abord, si on peut vraiment appeler un pays qui fournit, depuis la révolution, 3.000 terroristes rien qu’en Syrie, un pays « modéré » ? Ensuite, il est, à notre sens, bon de rappeler au Cheikh, que moins dictatorial que la France, il est difficile de trouver. Et pourtant, c’est à Paris,  cette ville des lumières, la ville de la culture et dans le pays le plus débridé possible en matière de libertés de tous genres, que les terroristes ont de nouveau frappé. Cela démolirait-il assez votre thèse alors que vous essayez toujours d’ouvrir les portes du pardon à des personnes, sanguinaires, inhumaines, à des chiens devenus loups féroces par le sang bu de leurs semblables ? Seraient-ce, comme en Tunisie à vous croire, les régimes français successifs qui auraient créé les terroristes qui ont martyrisé la France ? Ils ont pourtant ouvert leurs portes à tous les islamistes, modérés et radicaux, dont ceux d’Ennahdha, les ont cachés et laissés travailler ? Ne serait-ce plutôt la pensée de l’islam, telle que véhiculée un certain temps par Rached Ghannouchi lui-même lorsqu’il était au Soudan, puis  modelée par les anarchistes religieux, qui a enfanté tous ces terroristes ? Les «bons» islamistes, dont vous êtes, selon vous, ont-ils essayé pas de combattre et de diaboliser ces «mauvais » islamistes ? On n’en a pas  souvenir. On se souvient plutôt de tentatives de les amadouer, comme vous avez essayé de le faire avec «ceux qui vous  rappelaient votre jeunesse» !

Dire que le terrorisme est né de la dictature, c’est essayer de donner une explication politique et politicienne à des actes, à des actions et à une pensée qui n’ont rien de politique. Cette dernière est, au moins selon le dictionnaire, toute «manière d’agir avec autrui, habile, judicieuse et diplomate». Ce n’est ni le meurtre des policiers et des soldats, ni la terreur exercée  sur  des habitants par les décapitations et autres terreurs, ni le Djihad en Syrie ou ailleurs. Et quelle pensée, raisonnable, politique ou diplomatique et même simplement humaine, pourrait-on trouver à la décapitation d’un enfant ? Où est-ce que vous voyez de la politique dans le fait de se faire exploser en public, d’égorger des enfants ou des soldats ? Tournez votre langue, dix fois au moins, avant de parler pour dire n’importe quoi. Ou alors, taisez-vous quand vous parlez !

«Notre islam est celui de la paix, du pardon, de la justice, de la fraternité et des sciences (…). A  Ennahdha, nous ne sommes pas uniquement un parti politique, nous sommes également une école de pensée qui défend l’islam de la liberté et des droits de l’Homme », disait aussi Rached Ghannouchi dans la même conférence. Il est bon de lui rappeler que l’appel à l’application de la Charia, qu’il n’a oublié que sous la pression de la société civile tunisienne, n’a rien à voir avec les libertés et les droits de l’homme. L’homme (avec grand H pour inclure la femme), tel que le conçoivent beaucoup de ses condisciples à Ennahdha, n’est pas l’homme que voudrait être le Tunisien. Lui rappeler encore  qu’on ne doit la sortie d’Ennahdha du pouvoir qu’à ce qui s’est passé en Egypte et à la chute des «Frères Musulmans».

Rached Ghannouchi est peut-être plus judicieux lorsqu’il disait que «le lien qui existe entre le terrorisme et la crise économique est très étroit. Plusieurs parmi  les personnes qui ont emprunté la voie du terrorisme sont originaires des régions marginalisées et pauvres ». Le Cheikh Ghannouchi a pourtant omis de dire que personne de son parti, qui dispose pourtant de grands moyens financiers, n’a investi son argent, créé des projets économiques ou offert de l’emploi à ces pauvres. Ennahdha n’est certes pas l’Etat. Mais l’Etat n’est-il pas l’ensemble des citoyens ? Qu’a fait Ennahdha pour appeler le peuple à reprendre le travail, à créer des richesses avant de penser à les redistribuer. La politique, c’est aussi l’action et Ennahdha n’a jusqu’ici fait aucune action économique qui combattrait le terrorisme dans les régions où personne ne veut investir à cause du terrorisme. Ses propres dirigeants, issus de ces régions, y on-t-ils investi de l’argent ?

Mais comme il faut aussi être, un tant soit peu, juste avec le leader d’Ennahdha, on lui dira que les révisions qu’il a faites, depuis le Soudan et jusqu’à Tunis, nont pas été encore  faites par nombre de ses disciples et membres actuels de son mouvement. Il a le mérite de le faire. Tous ses amis ne les ont pas encore faites, il le sait. Ce n’est ainsi pas encore cette Ennahdha qui mettra la Tunisie à l’abri du terrorisme. Il suffit de se rappeler le nombre de terroristes amnistiés sous la Troïka et retrouvés dans des actions terroristes. Il suffit de se rappeler aussi l’explication du ministère de l’Intérieur, sous Ali Larayedh, fournie sur les premiers camps d’entraînement de Chaambi.

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3 Commentaires

  1. Cette interjection date des années 1990. Elle est de mon ami feu Mohammed Mahfoudh alors directeur du quotidien La Presse. Il en avait fait le titre d’un article où il répondait à mr Hichem Djaït.J’aimerais que « Africain manager » rappelle cela..

  2. ET SI BOUMIZA NE SEMBLE PAS S ETRE DEBARRASSE DE SA HAINE VIS A VIS UN HOMME QUI A SAUVE LE PAYS D UNE GUARRE CIVILE ET QUI A PERMI AU BOUMIZA DE PARLER ET ECRIRE
    JE LE RAPPELLE SI MOUZIA D ESSAYER D ECRIRE SUR AUTRE MATIERE SI T EN EST CAPABLE
    MAIS J EN DOUTE FORT

  3. Merci si Boumiza (auteur ou non de cet article) il garde toute sa pertinence. Votre modération dans le dernier paragraphe est louable, n’en déplaise à Yousssef ci-dessus, car la traîtrise et le mensonge des frères est une règle de conduite chez eux qui fait qu’il ne faut jamais croire leurs paroles

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