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Tunis : La piteuse image d’un parti, né de la révolution et symbole de résistance (vidéo)

«Nidaa Tounes, ou Appel de la Tunisie, est un parti politique tunisien créé par Béji Caïd Essebssi (BCE) en tant qu’initiative le 20 avril 2012, lancé le 16 juin, puis autorisé le 6 juillet. Il devient, après sa victoire aux élections législatives de 2014, le premier parti du pays».

Ainsi le présente l’encyclopédie Wikipedia. Une présentation, certes lapidaire que nous reprenons, car elle cache toutes la conjoncture de sa naissance, les péripéties et les espoirs nés de son émergence, mais aussi et surtout toutes les amertumes à la vue de ce qui pourrait ressembler à des signes de sa déchéance.

Beaucoup d’observateurs avaient prédit que la scène politique dans laquelle BCE avait accouché d’un parti qui s’apparentait à l’aube d’une nuit cauchemardesque nommée «Ennahdha & CPR», connaitra de profonds bouleversements. Tous s’attendaient, sournoisement ou avec la peur au ventre-cela dépend des tendances politiciennes-, à des transformations au sein de Nidaa Tounes.

Ce dernier était, en effet, un véritable puzzle de courants politiques différents, parfois même divergents. Le seul lien qui unissait cette fresque politicienne, était le refus d’Ennahdha, non en tant que parti politique, mais en tant que courant idéologique et surtout en tant que modèle de société.

Et c’est ce seul ciment qui réunira par la suite autour de Nidaa Tounes, société civile, gente féminine surtout et toute l’intelligentzia tunisienne qui lancera le concept de «vote utile», qui amènera par la suite Nidaa Tounes au pinacle et au zénith du pouvoir. Et tout ça, pour cela !

  • La déchéance et la dispute des frères ennemis

Sans vouloir mettre ou remettre quiconque en cause, il est incontournable de penser que les problèmes de Nidaa Tounes ont réellement commencé avec le retour au parti de Mohsen Marzouk. BCE l’avait d’abord emporté dans ses bagages pour Carthage. Pour des raisons que ne connaissent que les initiés, cela n’a pas duré longtemps. Sitôt débarqué à Nidaa Tounes, celui qui annoncera de manière tonitruante le succès de BCE aux présidentielle et deviendra son conseiller politique, Mohsen Marzouk est propulsé, un peu plus de six mois après Carthage, au poste de SG du parti de son ancien  patron. Cela semblait s’inscrire dans la logique des choses. Mais c’était sans compter avec BCE Jr, Hafedh Caïed Essebssi, le fils du président.

Débutent alors et depuis le retour du fils prodige désormais piqué par la mouche de la politique, une période d’instabilité dans les rangs du principal parti au pouvoir. Une lutte pour prise ou reprise du pouvoir au sein de Nidaa. Une lutte exacerbée par la perspective de l’organisation du congrès constitutif de Nidaa, véritable enjeu des parades de chacun, sans oublier l’échéance des élections  municipales. Le parti du BCE, salvateur du modèle de vie à la tunisienne et prophète d’une Tunisie laïque, moderne et tournée vers la vie et l’avenir, se divise depuis entre réformateurs et conservateurs, s’étripant en public et par médias interposés, de Djerba à Hammamet.

  • BCE, Bourguiba ; une grosse différence !

[youtube= »https://www.youtube.com/watch?v=msBErY8MCWw »]

A Hammamet, l’image est piteuse, faite de bagarres, d’échange de coups de poing et de portes brisées. Une image qui n’honore ni le chef de l’Etat, ni son parti et qui risque, au moins, de mener tout un Etat vers l’inévitable retour des Nahdhaouis. Ainsi, Nidaa Tounes n’est plus un mais deux partis au gouvernail d’un pays qui va, au moins économiquement, à la dérive. En octobre 2014, symbole de résistance à la vague islamiste, Nida est désormais symbole de division autour du gâteau de l’Etat. Une situation qui enthousiasme Ennahdha, le parti islamiste, tapi dans l’ombre, mais qui n’oublie  ni ses idéaux, ni ses projets de société, ni encore ses projets politiques.

On raconte de Bourguiba, dont BCE se déclarait en 2014 surtout, adepte, qu’il avait fini par mettre son fils Jean Habib Bourguiba au ban de la politique, lorsque la lutte devint acharnée pour la succession du vieux leader. On est actuellement en Tunisie dans presque le même schéma de lutte de succession. Et si le BCE ne met pas de côté BCE Jr et lui enjoint d’attendre, de capitaliser sur l’image de son père, ainsi restaurée, il y aura grand risque que la succession de BCE aboutisse au même désastre qu’avec celle de Bourguiba. Une mission de «bons offices» de membres de Nida, rencontrera, dimanche soir ou lundi, celui qui aime bien se comparer à Bourguiba. Fera-t-il comme lui comme en janvier 86 ou fera-t-il comme lui en novembre 87 ?

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