Le 23 mars 2018, le chef de l’Etat tunisien, Béji Caïed Essebssi (BCE), recevait déjà Noureddine Taboubi pour traiter des «difficultés en cours » et de «la volonté commune de trouver les solutions pour les réformes de la situation socio-économique et donner des signaux positifs et les messages de tranquillité, dans cette délicate conjoncture».

On croirait alors que les «deux chefs d’Etat» avaient abordé les charges médiatiques incessantes, faites par une UGTT à qui «la moutarde aurait monté au nez» contre Youssef Chahed et qui voudrait le voir dégager. Il semblerait alors que non, puisque trois jours plus tard, BCE recevait son prédécesseur à la tête de l’UGTT, Houcine Abassi, à qui on aurait promis la présidence d’un Conseil national du dialogue social, pour parler «de la conjoncture sociale, politique et sociale et de la conjoncture délicate que traverse le pays et l’urgence de son traitement».

Avec cette audience, il semblerait que BCE n’aurait pas trouvé le répondant nécessaire chez Taboubi, qui n’aurait ainsi pas été sensible aux arguments du chef de l’Etat pour assurer la stabilité politique nécessaire à la conduite des réformes dont a besoin le gouvernement. Abassi serait ainsi appelé à faire le médiateur entre Youssef Chahed et Noureddine Taboubi, comme premier acte, non officiel, en sa prochaine probable qualité de président du Conseil du dialogue social.

Avec RG, le 26 mars 2018, bizarrement BCE parlait huile d’olive, de «la surproduction et des difficultés d’exportation de cette précieuse denrée». Mais aussi des «problèmes de la transition politique» et profiter de l’occasion pour dénoncer les propos indécents de certains députés à l’égard du chef de l’Etat, non pas du chef du gouvernement que le communiqué officiel n’abordera pas.

On aurait plutôt tendance à croire que la présence du Cheikh des Islamistes, qui tenait un dossier estampillé Ennahdha d’une main tremblante, aurait été couhaitée par son partenaire politique, pour essayer de trouver une solution à l’amiable à ce qui se passe depuis deux jours à l’ARP. Cette dernière discute de manière houleuse de l’annonce de l’IVD s’auto-accordant une rallonge d’une année. Dans cette discussion, qui en était venue, le 1er jour, aux mains et aux échanges de violences verbales, les députés d’Ennahdha avaient pris le parti du parti islamiste qui soutenait mordicus le droit de l’IVD à faire ce qu’elle voulait. La rencontre BCE-RG donnerait-elle le ton à une conciliation et n’arrêterait-elle pas le conciliabule ? Ce qui semble être sûr, c’est que BCE semble avoir donné sa langue au chat devant les deux coqs de l’arène tunisienne et le désordre général, politique et social, qui règne aux alentours du Palais et aurait décidé de faire appel à des médiateurs.

Khaled Boumiza

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