AccueilActualités - Tunisie : Actualités en temps réelTunisie-Congrès d’Ennahdha : Petites critiques, non innocentes, d’une assemblée indécente (2ème partie)

Tunisie-Congrès d’Ennahdha : Petites critiques, non innocentes, d’une assemblée indécente (2ème partie)

  • Ennahdha s’attaque à son vieil ennemi le «Poct-Front populaire»

RG s’attaque ensuite, sans le nommer, au Front populaire «l’ennemi» idéologique et économique que dirige son ancien concurrent du POCT Hamma Hammami, en rappelant les «plans de déstabilisation de l’Etat» de triste mémoire,  annoncés par le chef du gouvernement qu’il soutient mordicus durant tout le discours et enfonce le clou en lançant un «à qui profite le crime».

Il accuse ensuite [ndlr : pour une fois à juste titre], les arrêts de production et des projets, de connivence avec le terrorisme et appelle même à criminaliser ces actes. Les caméras ne font pas focus sur le représentant de l’UGTT présent, sinon on aurait pu voir dans son rictus la réaction des syndicalistes à cet appel de mécontentement. Cela, surtout que grèves et mouvements sociaux sont toujours soutenus par l’UGTT qu’il ne citera point.

  • Ennahdha et le Fassed qu’elle ne combat que par les mots

En bon politicien, il évoquera dans son discours des sujets d’actualité comme la «réparation» de l’Administration et la lutte contre le «Fassed» en scandant que «l’un des piliers de l’autorité de l’Etat  est qu’on déclare la guerre à la corruption et les corrompus et qu’il n’y a point d’immunité pour les corrompus qui les protégerait contre la loi». C’est à croire que le chef du plus grand parti n’est pas au courant des différentes péripéties de l’affaire du Sheratongate et de l’identité de ceux qui y sont accusés, sans pour autant encore avoir été officiellement accusés depuis quelques années.

Il affirme pourtant, « en toute clarté, Ennahdha est engagée dans la lutte contre la fraude fiscale et la dilapidation des biens publics« . On voudrait bien le croire, sauf que c’est son parti qui a été derrière les millions DT donnés en compensation à d’anciens Nahdhaouis qui s’étaient convertis au terrorisme après amnistiés, qu’on ne connaît toujours pas l’issue du procès de son gendre dans l’affaire du don chinois et qu’il ne dit rien sur les sources des 8,7 MDT qui ont servi au financement du 10ème congrès de son parti dans un pays de plus 15% de chômeurs. RG a appelé dans son discours la minorité d’hommes d’affaires corrompus à rembourser ce qu’ils auraient illégalement acquis. Il n’a pourtant pas appelé les faux amnistiés et leurs familles à rendre l’argent malhonnêtement pris à l’Etat.

RG dit aussi, dans le même discours, que «Ennahdha est une force d’unification» et que «nous ne devons pas collapser les différentes parties de notre histoire». Comme son ancien compère Moncef Marzouki , il oubliera pourtant dans son discours d’évoquer 23 années de l’histoire de la Tunisie dont certains de ses propres disciples ont avoué qu’elles n’étaient pas faites que de mauvaises et horribles choses. Comme toutes les illustres personnalités qu’il a citées, la période de Ben Ali contenait des erreurs et des choses positives, dont justement l’essor d’infrastructures qui a permis à Ennahdha de tenir meeting dans une salle comme celle de Radès et pas que cela.

  • Ennahdha, les chômeurs et les 8,7 MDT de son congrès

Dédaigneux du reste des partis politiques dont il balaie toutes les contributions aux plateaux TV, il appelle ses ouailles à régler leurs horloges sur les problèmes du citoyen comme le chômage et la chute du pouvoir d’achat. Ce n’est malheureusement pas l’image que donnait, ce vendredi  20 mai, son propre parti en dépensant outrageusement pour son 10ème  congrès. Une véritable orgie de faste,  dans le transport, le logement et la bouffe a été livrée par le parti qui craint Dieu à ses ouailles et à une grande partie de la population tunisienne dans la misère. Combien d’emplois auraient pu être créés par les 8,7 MDT dépensés dans le faste de ceux qui affirment craindre Dieu et suivre ses directives d’aide du prochain et de dédain du faste tapageur ?

  • Un RG au bord des larmes, mais pas sans le sou

Séquence émotion de nouveau, avec une mine des jours de misère, lorsqu’il se met à parler de sa mère, et de sa lutte pour «des hommes comme moi.  Au jeunes, je dis que nous avons reçu votre message» dit-il après avoir cité la réussite de ses enfants qu’il voulait certainement citer en exemple pour les Tunisiens désespérés. Il oublie de nouveau de tout dire sur les moyens d’une telle famille, normalement persécutée par Ben Ali et en fuite en France à en Angleterre, qui lui permettraient d’assurer de telles coûteuses études à ses enfants. L’exemple aurait été alors plus exhaustif et instructif.

Pour ces mêmes jeunes, chômeurs et autres empêchés de travailler qu’ils se disent, il dit qu’il «n’y a plus lieu de compter sur de nouveaux recrutements dans la fonction publique. Il n’arrêtait pourtant pas de renouveler son soutien à un Habib Essid qui fait le contraire de ce que dit le vieux leader d’Ennahdha.

RG parlera de la nécessité d’une trêve sociale. Il n’a certainement pas  entendu la réponse du prix Nobel de la paix Houcine Abassi. Mais on attendra sa réaction et elle ne sera manifestement pas meilleure que celle du chef du gouvernement qu’il soutenait au début de son discours.

RG appellera à l’instauration d’une diplomatie de l’économie «qui trouvera des marchés pour nos marchandises au lieu que le lait soit versé sur la chaussée et que les invendus s’entassent» dit-il.  N’aurait-Il pas dû en parler avec son gendre,  premier ministre des AE de la révolution qui était allé en Chine pour y prendre un don qu’il a mal dépensé au lieu de chercher à lui vendre des produits tunisiens.

RG lui-même avait sillonné le monde et rencontré des dizaines de chefs d’état et de gouvernement. Qu’a-t-il rapporté à ce pays alors qu’il aurait pu être le meilleur ambassadeur pour son économie exsangue sous l’effet de la crise.

  • Il a commencé  autosuffisant et finit pleurnicharde victime

Séquence apitoiement, en fin du discours, pour en tirer gloire pour ses ouailles qui sont «chacun une histoire de sacrifices et d’héroïsme à lui seul», dit-il, avant d’ajouter que «des familles ont été séparées et dispersées, des dizaines de milliers de prisonniers ont été anéanties mais qui ont eu la hauteur d’âme de continuer la lutte». On voudrait bien le croire même s’il n’y avait pas eu les centaines de millions de dinars, sinon les milliards de compensation aux centaines d’anciens militants d’Ennahdha.

Tous ceux-là où grand nombre d’entre eux ont en effet été payés pour cette lutte. Et une lutte payée, sous quelque forme que ce soit, n’est plus simple lutte par grandeur d’âme. Sinon comme appellerait-on les millions de dinars donnés en compensation de ces « luttes » par patriotisme, ces postes d’emplois enlevés à plus nécessiteux qu’eux et autres privilèges distribués par des ministres d’Ennahdha, à eux- mêmes comme le cas d’un ancien ministre de l’enseignement ou à leurs anciens camarades de « lutte »?

Séquence victimisation pour terminer, lorsque RG parle de son ancien vœu de pouvoir acquérir un lopin de terre dans un cimetière musulman à l’étranger pour y être enterré, lorsqu’il était encore éloigné de Tunisie. «Le rêve s’est réalisé grâce à dieu » dit-il. Lui, il parle de celui de son retour. Mais le peuple voudrait connaître celui de ses acquisitions en Tunisie après la révolution et si c’est par elle ou grâce à elle qu’il a amassé fortune. Beaucoup de questions à ce propos sur une Ennahdha qui ne cache plus sa richesse sans aller jusqu’à la transparence d’en démontrer publiquement l’origine.

 

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