Plus de 600 mille affaires judiciaires où la violence est prépondérante ont été recensées entre 2011 et 2017. Ce chiffre représente 25% de l’ensemble des affaires traitées par la justice, avance l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) dans une étude sur la violence urbaine réalisée en octobre 2017.
Selon l’étude de l’ITES, ces chiffres témoignent de l’augmentation de l’indicateur de violence dans le pays. Ce bilan s’alourdit si l’on compte des affaires de vol, de meurtre et autres actes de vandalisme auxquels la violence est généralement associée.
Parmi les manifestations les plus extrêmes de la violence en Tunisie, figure l’augmentation du nombre des affaires de meurtre enregistrées entre 2011 et 2016 qui s’est élevé à 1550. Ce chiffre pourrait atteindre les 1700 d’ici la fin de l’année en cours, apprend-on de même source.
D’après l’ITES, ce phénomène n’est pas nouveau, voire propre à la période post-révolution, puisque près de 180 mille affaires de violence traitées par la justice ont été recensées jusqu’à 2010. Toutefois, plus de 200 mille affaires ont été enregistrées au niveau national jusqu’à 2017. Ce chiffre risque de tripler si l’on compte les affaires d’agressions physiques et morales qui n’ont pas été portées devant la justice, révèle l’étude.
Dans sa lecture comparative des indicateurs de violence, l’étude de l’ITES a, par ailleurs, démontré que le phénomène de la violence est plus important en milieu urbain qu’en milieu rural.
Plusieurs facteurs sont à l’origine de la violence selon l’étude qui cite notamment la densité démographique dans les quartiers populaires, la montée du régionalisme, l’abandon scolaire précoce, la désintégration familiale, la précarité et le chômage.
L’étude fait, par ailleurs, état de cas de violence et de mauvais traitements enregistrés en milieu scolaire.
En effet, les institutions scolaires ont enregistré 67412 cas de violence physique et verbale entre 2012 et 2015. Les formes de violence sont: la provocation, la consommation d’alcool et de drogue, le harcèlement sexuel, le vol et la triche aux examens.
En 2017, avance l’ITES, les actes de violence au sein des établissements éducatifs, qu’ils soient perpétrés par les élèves, le corps enseignant ou encore les cadre éducatif administratif, continuent à accroître.