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Tunisie-EP : Le poids des maux, le choc des chiffres du gouffre financier

Tout le monde est assis sur les privilèges et personne ne voudrait que les choses changent. Les fameuses «lignes rouges» du Président Noureddine Taboubi font barrage à toute tentative du gouvernement de changer le cours des choses.

Des entreprises qui exercent dans des secteurs concurrentiels et qui restent entre les mains de l’Etat. Des entreprises publiques aussi qui réalisent un bon chiffre d’affaires, avec une valeur ajoutée de plus de 6,5 Milliards DT, mais un résultat d’exploitation qui devient négatif, un résultat net qui devient une perte sèche de plus d’un Milliard DT, à cause notamment d’une masse salariale hypertrophiée qui avoisinait les 4 Milliards DT à la fin de 2015.

Pour le Benchmark, en 2016, le budget de l’Etat était fixé à 29,250 Milliards DT. Les pertes cumulées des EP (Entreprises publiques) représenteraient presque le 1/5ème de tout le budget. La masse salariale se situait, dans le budget, à 13 Milliards DT. A fin 2016, la masse salariale des seules EP était de 3.999,7 MDT, ce qui représenterait le ¼ de la masse salariale nationale. Résultat : l’Etat supportait, en 2015 déjà, presque 2,8 Milliards DT en primes d’exploitation, pour que les EP puissent payer les salaires. Des primes payées de la poche du citoyen.

Des pertes, disons-le, qui sont le cumul d’années de laxisme par rapport à des réformes qui deviennent désormais vitales mais aussi plus coûteuses, tant financièrement que socialement. Des pertes, dues aussi à des dizaines d’années de mauvaise gestion et surtout à 4 années de mauvaise politique salariale et d’emploi. Des années où des augmentations salariales ont été accordées et parfois même auto-accordées comme celle de l’ancien ministre Nahdhaoui de l’enseignement supérieure, sans commune mesure avec les moyens et les ressources et avec des procédés peu orthodoxes comme le crédit cotisation CNSS pour les employés de cette caisse ou en crédits impôt, comme pour le cas des fonctionnaires de l’Etat par les deux derniers gouvernements de Habib Essid et de Youssef Chahed. Deux chefs de gouvernement qui ont hyper-gonflé les rangs de la fonction publique et accordé des milliers d’emplois fictifs. Cela, sans parler des privilèges donnés à certaines EP et qui sont dignes des banques les plus bénéficiaires, comme à la Steg, la Sonede ou encore la Transtu. Des pratiques, en théorie, dignes des dossiers de l’Instance de lutte contre la corruption et le «Fassed».

  • Toutes ne sont pas perdantes

Toutes les EP, disons-le, ne sont pas déficitaires. Celles qui perdent de l’argent sont ce qu’on pourrait appeler les EP travaillant dans des secteurs stratégiques ou qui rendent des services qu’il est pratiquement impossible de confier au secteur privé. Des entreprises comme la Steg (électricité et gaz) ou la Transtu (transports terrestres), ou encore les caisses sociales et les deux entreprises du secteur du phosphate.

Dans cette liste, qui n’est que partie de la longue liste des 102 EP, on remarquera que l’année 2015 est une année fatale. Nombre d’entre elles enregistraient jusque-là des bénéfices. Les augmentations de 2015 briseront le dos (financier) de certaines d’entre elles. La situation des caisses est plus compliquée, mais sera aussi aggravée à partir de 2015.

  • De très grosses pertes, mais de très gros salaires aussi

Entre 2010 et 2016, les pertes cumulées sont énormes et dépassent les 6,5 Milliards DT. Le plus cumul est détenu par la Transtu, une entreprise travaillant dans un secteur concurrentiel, même si elle joue un rôle social indéniable où toute la concurrence n’est pas déficitaire.

Le lien entre pertes et masse salariale est tangible. Presque toutes les EP déficitaires comptent parmi les masses salariales les plus grosses en Tunisie. L’explication de ces grosses masses de salaires pourrait être dans le nombre d’employés. Elle est surtout dans le taux de changement de cette masse qui a presque doublé en cinq années de… révolution

A cette importante masse salariale, les EP n’ont pas su donner la réponse en productivité, en revenus et en bénéfices croissants. De grosses pertes que le contribuable paiera de sa poche. En face le groupe de pression syndical qui se tue à la défense des lignes rouges de leurs privilèges.

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