L’arrêt de la production des champs de pétrole et de gaz, dans le Sud tunisien dû au sit-in d’Al Kamour, a déstabilisé encore plus les équilibres de la balance énergétique du pays. La Tunisie se trouve, depuis un temps, dans l’incapacité de payer ses redevances à ses fournisseurs en énergie, à l’intérieur comme à l’étranger. De même, certains des fournisseurs du pays menacent d’arrêter leurs livraisons, et d’intenter des procès auprès des tribunaux, pour se faire payer. Les chiffres en berne étayent bien ce constat…
Des statistiques officielles récemment annoncées par le ministère de l’Énergie, relevent que le parc électrique est dépendant du gaz naturel à hauteur de 97%, à fin mai 2020.
Le déficit énergétique a atteint 1,71 millions de tonnes équivalent pétrole (tep), à fin mai 2020 contre 2,09 millions tep, au cours de la même période de l’année dernière, soit une amélioration de 18%, selon le bulletin de la conjoncture énergétique, rendu public, le 7 juillet dernier.
Dans une interview récemment accordée à Africanmanager, Hazem Yahyaoui, PDG de la compagnie des Transports par Pipelines au Sahara (TRAPSA) a fait savoir que les derniers mouvements de protestation qui ont été observés par les jeunes d’El Kamour, dans les zones pétrolières ont lourdement pesé sur l’économie locale du pays.
De très grosses pertes financières
Il a, encore, précisé que la fermeture de la vanne principale du pipeline reliant le champ El Borma à la station de pompage d’El kamour causera également de très grosses pertes financières pour l’entreprise tunisienne d’activités pétrolières (ETAP).
Yahyaoui a, dans ce contexte, dénoncé ce genre de dépassement essentiellement au cours de cette période difficile que connaît le pays et a affirmé que le dialogue et les concertations entre les parties concernées et les protestataires demeurent la meilleure solution afin de sortir de l’ornière.
A noter que les champs de Tataouine contribuent, à hauteur de 40%, à la production de la Tunisie de pétrole et de 20% de la production gazière, selon des données officielles. Les jeunes de ce gouvernorat considèrent que leur région recèle des richesses dont ils ne tirent aucun profit et que l’Etat, qui a signé avec eux un accord, les a bernés en ne l’appliquant pas dans son intégralité.
Ils réclament l’application de toutes les clauses de l’accord d’El Kamour dont en particulier l’engagement tenu depuis 2017 par le gouvernement alors en place portant allocation d’une enveloppe de e 80 millions de dinars pour aider les jeunes en chômage dans la région à trouver un emploi.
Ils regrettent également la poursuite de la politique de marginalisation et la hausse du taux de chômage dans le gouvernorat de Tataouine.
Le secteur phosphatier occupe une place très importante dans l’économie tunisienne, tant au niveau de l’emploi qu’à celui de la balance commerciale. Il procure de l’emploi direct à plus de 4300 personnes et de l’emploi indirect outre le transport ferroviaire et maritime, la sous-traitance ainsi qu’un grand nombre d’activités annexes qu’il procure(…).
A l’échelle mondiale, l’industrie tunisienne des phosphates occupe la 5ème place parmi les plus grands opérateurs internationaux dans cette activité. En effet, le phosphate naturel ainsi que ses dérivés (acide phosphorique, DAP, TSP, DCP…) sont exportés actuellement vers une cinquantaine de pays répartis sur les cinq continents.
Il est évident d envoyer l Armée. Stop basta. …