Ali Belhadj, ancien directeur de l’Observatoire national de la migration, a indiqué que le phénomène migratoire n’était pas nouveau et ne concernait pas uniquement la Tunisie, précisant que ce qui a changé, c’est surtout la manière dont on le traite, notamment sur le plan politique.
Il a affirmé, au micro d’Expresso, ce lundi 17 mars 2025, que les politiques des États tournent désormais entièrement autour de la migration, qui est devenue un enjeu central pour remporter des élections dans certains pays.
Il a poursuivi en expliquant que « la migration est une question sociétale, économique et sanitaire qui influence les relations internationales et les dynamiques géopolitiques actuelles. C’est ce qui pousse de nombreux États à mettre en place des mécanismes spécifiques de gouvernance de la migration, car elle impacte les économies nationales sous plusieurs aspects. »
Il a rappelé que la Tunisie a toujours accueilli des migrants au fil de l’histoire, évoquant notamment l’accueil d’un grand nombre de Palestiniens lors du siège du Liban, ainsi que l’arrivée de Libyens après la révolution.
Selon l’enquête nationale sur la migration internationale, le nombre total de migrants étrangers en Tunisie était estimé à 58.990 personnes en 2021, comprenant aussi bien des résidents en situation légale qu’irrégulière, répartis comme suit :
*37 % provenaient du Maghreb,
*36,4 % de pays africains subsahariens,
*18,5 % de pays européens.
Il a ajouté que le recensement général de la population de 2024 permettra d’obtenir des chiffres actualisés sur la présence des migrants en Tunisie. De plus, une enquête spécifique sur les étrangers sera réalisée en 2026 afin d’affiner les données.
Il a insisté sur l’importance des statistiques fiables pour élaborer des politiques migratoires efficaces, basées sur des études et des solutions adaptées, rapporte Express fm.