AccueilLa UNECoronavirus : L’hôpital public déjoue les pronostics. Extraordinaire résilience !

Coronavirus : L’hôpital public déjoue les pronostics. Extraordinaire résilience !

Très peu nombreux étaient ceux qui osaient parier un kopek sur l’hôpital public pour se tirer d’affaire comme il est en train de le faire face à une épidémie d’autant plus foudroyante qu’elle était imprévisible et peu susceptible de débarquer ailleurs qu’en Asie. Autant dire que la Tunisie était absolument peu préparée à gérer une crise de cet acabit avec un système de santé publique si délabré, des médecins portés sur l’exode sous d’autres latitudes pour de royales rémunérerions, et une infrastructure hospitalière proche de l’obsolescence pour cause de mauvaise gouvernance et de fréquentes pénuries en médicaments et équipements.

Ne pouvant pas plus mal tomber, la pandémie du coronavirus, fléau énigmatique et sournoisement mutant, n’en a pas moins suscité de formidables vocations chez les médecins tunisiens, déjà célébrés comme des praticiens hors pair au regard du savoir et de l’art qui leur sont dispensés et de la crédibilité largement reconnue de leur diplômes. Ils y ont ajouté un dévouement et une abnégation à toute épreuve qui se sont exprimés tout au long de la chaîne thérapeutique, élevant l’hôpital public au rang qui doit être le sien et qui est appelé à durablement l’être à l’avenir. C’est un gage de pérennité que l’Etat a le devoir impérieux de développer et sauvegarder face un secteur médical privé qui, malgré ses offres de service, prébendées, faut-il le préciser, n’a pas eu l’opportunité de donner la mesure de son apport.

La pandémie rondement menée

C’est donc en donnant le meilleur de lui-même que l’hôpital public a permis au pays de mener rondement les présumés pires épisodes de la crise de covid-19. La Directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, Niçaf Ben Alaya a affirmé, au rang des dividendes engrangés, le fait qu’il ait été épargné à la Tunisie 25 mille cas de contaminations par le coronavirus et 1000 décès, entre le 25 mars et le 12 avril, selon toutes les données et évaluations scientifiques. Elle a expliqué qu’avant le 22 mars 2020, chaque contaminé par le covid-19 pouvait infecter 5         personnes, un rapport qui a baissé à 1,6 personne ultérieurement, précisant qui si cette moyenne était descendue en dessous de 1, on aurait été en droit de proclamer que le fléau est sous contrôle.

Ben Alaya a constaté que le nombre de cas de contamination est en régression malgré l’intensification des opérations de dépistage effectuées, lesquelles visent         l’isolement des cas suspects et         l’arrêt précoce de la contamination horizontale. Elle a encore indiqué que sur la base des données relatives au nombre des décès et celui des patients en réanimation, on peut dire que « la situation n’a pas échappé à notre contrôle ».

L’indispensable mise à niveau

Pour un exploit, c’en est un, à vrai dire. Si bien que les hôpitaux tunisiens n’ont pas encore connu le surpeuplement que d’aucuns craignaient du coronavirus, mais la pandémie a obligé à une mise à niveau indispensable des installations publiques, selon les médecins, cités par « The National » qui précise que le service de soins intensifs de l’hôpital Abderrahmane Memmi près de Tunis – où sont traités les cas les plus graves de Covid-19 – a reçu un total de 29 patients depuis le début de la pandémie en mars, dont 11 sont décédés.

Au total, la Tunisie a fait état de 38 décès dus à des pathologies e respiratoires, un bilan qui est resté stable ces derniers jours. Et depuis que l’unité de soins intensifs d’Abderrahmane Memmi a été réservée aux patients atteints de coronavirus, il y a eu moins de patients que d’habitude.

« Par rapport à mars, il y a moins de rendez-vous, moins de patients admis dans un état grave ou non, moins d’appels d’urgence et de visites à domicile », a déclaré la directrice adjointe de l’établissement, Jalila Ben Khelil, également membre de la commission scientifique du gouvernement. Elle a salué les mesures de confinement sanitaire du pays, les qualifiant de « courageuses », indiquant que des recherches étaient en cours pour voir quels facteurs avaient permis de stabiliser les chiffres. En attendant, elle a noté que les données épidémiologiques indiquaient que la situation était en train d’être maîtrisée, mais a averti que « nous ne pouvons pas dire que nous avons dépassé le pic ».

Pour Ben Khelil, la pandémie de coronavirus a dicté une mise à niveau du système de santé publique, qui est plus que nécessaire. « Ces dernières années, nous avons tiré la sonnette d’alarme à plusieurs reprises » sur les lacunes du système de santé publique, a-t-elle dit, alors que le pays traversait une transition démocratique de près d’une décennie. « La modernisation de certains hôpitaux, les équipements que nous avons pu acquérir, le comportement (amélioré) des professionnels de la santé… auront certainement un impact positif sur la santé », a-t-elle noté.

L.M.

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