La consommation de drogue en registre une prolifération inédite en Tunisie et notamment dans les rangs des élèves. La situation est tellement préoccupante que des enfants sont même victimes de toxicomanie. Ce fléau, un casse-tête pour les autorités, inquiète de plus en plus les Tunisiens d’autant plus que de nombreux réseaux de trafic de stupéfiants sont actifs dans les différents gouvernorats du pays.
Régulièrement, et à une cadence accélérée, on entend parler du démantèlement de bandes de trafic de drogue et de saisie d’importantes quantités de stupéfiants.
Alors que le pays ne compte qu’un seul établissement de désintoxication, l’État peine à trouver les solutions adéquates pour limiter les répercussions d’un tel fléau.
La consommation et le trafic de la drogue est un fléau social qui existe depuis belle lurette en Tunisie, mais il a considérablement proliféré, ces dernières années.
D’ailleurs selon les données d’une enquête publiée par l’Institut national de la santé en 2023, la consommation de drogue est passée du simple au quintuple chez les jeunes de 16 à 18 ans…Ces statistiques ne sont pas précises et font partie de ce que l’on appelle les chiffres noirs.
Projet de loi assimilant la toxicomanie comme une maladie chronique
Le ministère de la Santé se penche actuellement sur l’élaboration d’un projet de loi considérant la toxicomanie (addiction) comme une maladie chronique traitable, et non comme un délit pénal, a annoncé la pharmacienne inspectrice divisionnaire à la Direction générale de la pharmacie et du médicament au ministère de la Santé, Rim Mansouri Hajri.
Lors d’une conférence organisée par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), elle a indiqué que cette initiative législative du ministère de la Santé, qui a été soumise à la présidence du gouvernement, vise à considérer le consommateur de drogue comme un patient qui doit être traité, ajoutant que le projet de loi prévoit des sanctions sévères contre les dealers.
La situation alarmante relative à l’augmentation remarquable de la consommation de stupéfiants explique la démarche du ministère visant à réviser le cadre législatif, a-t-elle dit.
Elle a, dans ce sens, affirmé que dans le cadre des préparatifs à la rentrée scolaire 2024-2025, la Direction de la médecine scolaire et universitaire œuvre en collaboration avec le ministère de l’Éducation à élaborer un plan visant à prévenir les comportements addictifs en milieu scolaire dans le cadre de la stratégie nationale de prévention, de réduction des risques et de prise en charge liés à l’usage des substances psychoactives interdites 2023-2027.
A noter que selon le rapport de l’ONUDC, le nombre de personnes consommant des drogues illicites est passé à 292 millions au cours de la décennie qui s’achève en 2022.
Ce rapport précise que la plupart des usagers dans le monde consomment du cannabis (228 millions de personnes) tandis que 60 millions consomment des opioïdes, 30 millions des amphétamines, 23 millions de la cocaïne et 20 millions de l’ecstasy.
Augmentation sensible des affaires de drogue
Dans de récentes statistiques, la Garde nationale a annoncé que durant la période allant de janvier à août de cette année 2022, les services sécuritaires ont traité 6009 affaires de détention, consommation et trafic de drogues dont 5855 réussies.
Le nombre des affaires de drogue a augmenté de 1762 affaires au cours de la période signalée par rapport à leur nombre en 2021.
Plus de 2573 personnes ont été arrêtées, et es services sécuritaires ont saisi au cours de la période signalée 220 kg de drogues diverses et 899 mille comprimés de psychotropes, contre 89 mille comprimés l’année d’avant.
La Garde nationale a également signalé qu’un nombre de sécuritaires ont été agressés, au cours de ces opérations, par des objets tranchants, de chiens féroces et il y en a un qui a perdu la vue.