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Energie solaire: Conect hausse le ton et rappelle le gouvernement à ses engagements

Ce sont 67 projets d’énergie renouvelable depuis 2015 d’une capacité de production de 894 Mégawatts pour un investissement de 1201 MDT. Le programme national pour le développement des énergies renouvelables, décliné tout récemment par Neila Nouira Gounji, ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines, vise un taux d’intégration de 35% d’ici 2030. Pour y parvenir, 500 mégawatts doivent être réalisés chaque année sur les 8 prochaines années, avec un investissement de plus d’un milliard de dinars par an. 

Le programme gouvernemental, certes ambitieux, pourra-t-il être réalisé dans le respect du planning établi? C’est la grande question qui se pose aujourd’hui et qui a interpellé le patronat du Conect qui s’est exprimé sur la question dans une conférence de presse organisée mercredi 22 juin 2022. 

  • Le solaire grippé en Tunisie

« Nous n’avons presque pas avancé par rapport aux prévisions du plan solaire pour 2030, lancé en 2015. Nous aurions dû réaliser 50 % ou 60 % des objectifs fixés au démarrage du plan pour atteindre les 3800 mégas en 2030, ce qui équivaut à 1700 mégas. Il n’en est rien à ce jour. La capacité de production du pays n’a pas dépassé les 3,7%. Nous appelons le gouvernement à activer la réalisation du plan solaire et à respecter ses engagements avec les investisseurs nationaux et internationaux qui ont foi dans le potentiel de la Tunisie en matière de ER et qui lui ont fait confiance » a déclaré à ce propos Abdellatif Hamouda, président du groupement des producteurs des Energies renouvelables à la Conect.

Pour rappel, la Tunisie importait en 2010, 10 % de ses besoins énergétiques ; aujourd’hui, elle en importe 48 % dans un contexte mondial extrêmement difficile et un contexte national marqué par une crise budgétaire aigue et un déficit énergétique structurel.

La crise entre la Russie et l’Ukraine a entraîné une hausse des prix du baril de pétrole  indexé à celui du gaz qui balance entre 110 et 120 $ le baril. La loi des Finances 2022 a prévu le prix de 75 $ le baril, une augmentation de 1 $ du prix du baril entraînant une augmentation des dépenses de subventions de 140 millions $/jour et une augmentation de 10 millimes du taux de change du $ entraîne une augmentation de 40 MD des dépenses citées.

C’est dire l’importance d’un développement réel des énergies renouvelables pour la relance des investissements, le rétablissement des équilibres financiers de l’Etat et la lutte contre la précarité énergétique des ménages vulnérables par la faiblesse de leurs revenus.  

  • Solaire : 5 appels à projets sur 67 prévus. Une anguille sous roche ?

Depuis la promulgation de la loi N°2015-12 et l’adoption du Plan Solaire Tunisien, 5 appels à projets ont été lancés et 67 projets retenus par le ministère chargé de l’Énergie. À ce jour, un seul d’entre eux a été raccordé au réseau. Comment dans ce cas atteindre les objectifs visés par le Plan Solaire Tunisien ? 

Le blocage du raccordement des centrales de production des énergies photovoltaïques fait perdre à la Tunisie près de 2 500 millions de dinars d’investissements non réalisés, pour l’essentiel des entrées en devises pour l’État, 400 millions de dinars de manque à gagner annuel pour l’Etat, rien qu’en comptant l’économie de combustible et une perte de confiance des investisseurs étrangers dans le site Tunisie.

A ce jour, nombreuses ont été les réunions organisées avec le ministère de l’Industrie, de l’Énergie et des mines, la STEG et l’UGTT, sans parvenir à un accord définitif concernant le raccordement des centrales photovoltaïques au réseau STEG. Les investisseurs qui ont cru en la pertinence et l’utilité de leurs projets perdent confiance, leurs fonds et risquent la faillite.

La Conect appelle donc les pouvoirs publics à respecter leurs engagements envers les investisseurs et les syndicats STEG à reconsidérer leurs postures de refus au vu de l’intérêt que représente le secteur des ER pour les Tunisiens  et l’Etat.

Les énergies vertes, c’est plus de pouvoir d’achat pour les ménages, plus de devises pour l’Etat et un grand gisement pour les emplois.

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1 COMMENTAIRE

  1. Le malheur des Tunisiens provient de la lenteur d’une administration et des sociétés publiques inconscientes des dégâts directes et indirectes qu’ils causent au pays.
    Des décisions ont été prises et des lois ont été instaurées pour réduire les consommations énergétiques par les gouvernements d’avant 2011.
    Des lois concernant l’efficacité énergétique ont vu le jour et avaient pour but de réduire sa consommation dans tous les secteurs vitaux et particulièrement celui du bâtiment considéré comme le plus grand énergivore.
    En effet nous devons d’abord réduire les besoins énergétiques aux bâtiments par l’amélioration de la qualité des plans d’aménagements urbains et par celle des morphologies et des enveloppes architecturales.
    Grace aux interventions des experts (Architectes et ingénieurs), formés ou recyclés entre autre par l’ANME (2008-2010), la Tunisie a pu à la fois réduire la consommation énergétique et le dégagement du CO2.
    La solution solaire photovoltaïque est une nécessité urgente, car elle participe à la réduction des importations des carburants d’une part et la réduction du chaumage de l’autre.
    Or l’application de ces lois comme dans presque tous les secteurs restent un grand problème pour l’administration publique qui paye beaucoup plus de salaires qu’elle en reçoive par les services de ses employés.
    Les gouvernants de notre pays n’ont pas saisi que l’énergie humaine coute plus cher au Tunisiens que toute autre énergie.
    L’insouciance exagérée, les pertes préméditées ou non des opportunités, l’impunité et les réclamations exagérées des droits avec de flagrantes oublies de devoirs essentiels, n’ont pas aidé les Tunisiens à éviter le surendettement et l’esclavage financier et politique des générations actuelles et futures.
    De ce fait, l’objectif principal est de travailler sur l’efficacité d’usage de nos énergies humaines, fossiles et naturelles pour aider les citoyens qui supportent sans le vouloir, la mauvaise gérance de l’administration publique.
    Dommage que des énergies humaines bien intentionnées ont subi de grandes pertes face à un banditisme, à un manque de discipline et à un irrespect des engagements et du temps perdu par tous les Tunisiens.
    Dommage qu’actuellement il semble que nous vivons une époque où les plus influents sont ceux qui détruisent le plus notre patrimoine national. Je reste toujours optimiste pour un avenir meilleur avec un administration publique plus efficace et avec un nombre beaucoup plus réduit mais plus performant.
    La vraie révolution est celle qui se dresse contre notre mental collectif qui doit être plus constructif que destructif. Du courage, de la bonne volonté et de la discipline sociale qui respecte la liberté des personnes et des bonnes initiatives innovantes pourraient être les raisons de nos futures réussites.

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