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Heurs et malheurs de la formation universitaire

Un forum international sur la qualité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique s’est tenu dernièrement à la Faculté de médecine de Sousse.

Selon le ministre, Moncef Boukthir, la rencontre s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies du département visant à développer le système d’évaluation et d’accréditation, en vue d’améliorer la formation universitaire et d’augmenter l’employabilité des diplômés du supérieur ainsi que pour impulser la contribution du secteur au développement économique.

A cet égard, le ministre a noté que le département a investi dans la qualité de l’enseignement supérieur depuis de nombreuses années, avec l’appui de partenaires internationaux dont la Banque mondiale.

Cependant, pour les analystes et les commentateurs, les résultats sont plutôt minces compte tenu du nombre élevé des diplômés du supérieur sans emploi et en chômage, parfois, durant des années après leur sortie (près de 300 mille, au total).

Faut-il alors se réjouir que la Tunisie se trouve parmi les premiers pays dans le monde en matière de formation d’ingénieurs par rapport au nombre des habitants lorsque les deux tiers des nouveaux ingénieurs tunisiens, sortant annuellement des écoles d’ingénieurs, cherchent à quitter le pays pour aller offrir leurs compétences aux pays occidentaux. Le ministre de l’économie et de la planification, Samir Said, avait signalé dernièrement  cette donnée concernant la formation des ingénieurs en Tunisie, en tant que performance nationale et un sujet de fierté..

Pourtant, la qualité de la formation universitaire et son adéquation avec les besoins de l’économie et de la société sont des slogans nationaux brandis depuis des décades.

Classement médiocre

Autre signe et non des moindres de la faiblesse de notre formation universitaire, le classement mondial des universités tunisiennes reste très médiocre.

Le cabinet britannique « Quacquarelli Symonds » a publié en juin dernier son « QS world university Ranking », un des trois classements majeurs d’universités dans le monde.

Ce classement liste les meilleures universités au monde pour l’année 2023. Avec un total de 1418 établissements d’enseignement supérieur, on compte seulement 32 universités d’Afrique.

Le « QS world university Ranking » a classé l’Université de Sousse, dans le lot situé entre 750 et 800 alors que l’Université de Tunis  a été classée dans le lot situé entre 1200 et 1400.

Un autre classement mondial des meilleurs universités, US  NEWS a classé l’Université de Tunis Al Manar au 899ème rang sur le plan mondial et à la 26ème position à l’échelle africaine..  

S’agissant de la recherche scientifique qui est vraiment un indicateur de taille dans la réalisation de la qualité et la contribution au développement économique, la Tunisie consacre environ 0, 75% de son PIB à ce secteur contre 4,3 % pour la Corée du Sud et environ 2,7% pour la zone de l’Organisation de coopération et de développement en Europe (OCDE).

Aussi, comme l’a dit le ministre, l’on ne peut qu’espérer de voir la création de l’Agence tunisienne d’évaluation et d’accréditation dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique aider au renforcement de la qualité de l’enseignement supérieur, de la formation universitaire et de la recherche scientifique, en conformité avec les normes internationales.

S.B.H

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2 Commentaires

  1. Dans le commentaire du Ministre, les choses n’ont pas du tout évolué, toujours de la politique car l’enseignement en Tunisie souffre du niveau bas voir médiocre des enseignants et cela se répercute sur le niveau des étudiants. ll ne faut pas oublier que les grèves et la corruption d’une part ont participé largement à la mauvaise qualité de l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, d’autre part la falsification des diplômes par certains étudiants ont impacté l’image de marque de nos universités. Par conséquent, le Ministre doit rester humble dans son commentaire et ne gonfle pas ses remarques, les tunisiens et les étrangers ne sont pas dupes. Les quelques tunisiens qui ont trouvé du travail à l’étranger représentent une part infime de l’ensemble des étudiants en Tunisie. Yezzi Fok, soyons sérieux.

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