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Homme d’affaires et « Big brother », Fakhfakh dit non à Taboubi et lâche Mnakbi

On ne l’a pas assez remercié pour avoir vaincu le Coronavirus, il prend ses aises pour s’auto-congratuler, dans une longue interview, où encore une fois il écarte les médias publics. Il voudrait même que le pays qu’il gouverne oublie un peu tout ce qui l’attend et dont il ne sait toujours rien, pour célébrer cette victoire que lui a apportée Elyes Fakhfakh. « Nous en sommes sortis avec le moindre mal et avec de très bons résultats. Pour l’avenir, soyez tranquilles, nous y travaillons depuis un mois et demi ». Ainsi parlait Zarathoustra. Jusque-là, c’est presque normal, le chef du gouvernement qui célébrait ainsi ses 100 premiers jours, n’ayant que la Covid-19 à faire valoir.

Fakhfakh « Big Brother » et « gardien des hôtels-prisons » pour les touristes !

Au passage, on apprend que « Big Brother is watching you », pour paraphraser George Orwell, lorsque le chef du gouvernement dit à son peuple que « nous contrôlions les mouvements de la population via les puces GSM de leurs téléphones, à travers la salle de contrôle [Ndlr : du ministère de l’Intérieur] où il y avait 87 hauts cadres qui s’y relayaient ». Fakhfakh commet ensuite l’erreur de dire que la haute instance de contrôle des données personnelles avait donné pour cela son accord, ce que Chawki Gaddes a démenti. Au passage aussi, et comme le bon chef de gouvernement soucieux de la relance du tourisme (15 % du PIB), décide que, contrairement aux TRE, les touristes étrangers viendraient passer leurs vacances en Tunisie cet été. « Lorsqu’ils viendront, ils seront maintenus en confinement obligatoire dans les hôtels. Il n’a pas le droit [Ndlr : de sortir]. Il restera dans l’hôtel. Je l’empêcherai de sortir bien sûr », a insisté Fakhfakh qui ne s’était pas alors demandé pourquoi un touriste quitterait son pays où il pouvait librement passer des vacances, voudrait venir se remettre en confinement en Tunisie ?? La FTH avait manifestement raison de refuser ces contraintes discriminatoires !

Chef de gouvernement, actionnaire d’entreprises qui font affaire avec l’Etat !

Mais on apprend aussi que le chef du gouvernement est actionnaire, à hauteur de 20 % dans une société qui opère dans le secteur de l’environnement, dont il affirme ne pas être le gestionnaire direct. L’entreprise travaille avec l’Etat, mais il considère que ce n’est pas constitutif de conflit d’intérêts ! « J’ai pris des participations dans deux ou trois entreprises de moins de 30 % » a-t- indiqué, tiré par le nez, en s’offusquant qu’on soulève ce genre de problématique, mais il n’a pas dit quel genre d’affaire son entreprise a avec l’Etat dont il dirige l’Exécutif. Actionnaire, il reçoit pourtant un dividende sur le bénéfice réalisé par cette entreprise, ou plus, dont une partie du chiffre d’affaires est réalisée avec l’Etat !

Non, pas d’argent pour Tunisair, et pas d’augmentations salariales


Parlant de la situation de la compagnie Tunisair, le chef du gouvernement a, comme Youssef Chahed et comme l’avait dit son ministre du Transport, refusé de lui donner l’argent nécessaire pour sortir de sa crise financière et se remettre sur pied. « Il n’y aura plus de pilule. Tunisair a ses propres moyens financiers, à l’étranger comme en Tunisie. Qu’elle nous dise ce qu’elle en a fait. Elle a son propre plan. Qu’on nous dise où il en est » dit-il sévère et le visage fermé, avant d’ajouter comme une menace à Elyes Mnakbi, que « on ne peut pas faire confiance à celui qui ne sait pas bien gérer l’argent du peuple (…). La sauver, d‘accord. Mais pas sur la base de principes incorrects, mais sur la base de nouveaux principes » !
Evoquant le résultat d’une réunion de quatre heures avec l’UGTT qui voudrait relancer les négociations sur les augmentions salariales, Fakhfakh élude les réponses, franches et directes, et préfère menacer. « Si cela continue, et qu’on n’arrête pas l’hémorragie, on pourrait diminuer les retraites et les salaires des fonctionnaires. On ne pourra pas continuer à augmenter les salaires. On ne pourra pas continuer à laisser les EP comme elles le sont. Il n’y aura pas de privatisation, mais réforme et travail. On ne pourra pas continuer à voir des gens qui ne travaillent pas et continuer à nous taire. On ne pourra continuer à voir le port continuer à travailler au tiers de ses capacités et nous taire. Ce n’est pas responsable (…). Avec l’UGTT, nous discutons encore. L’Etat est un mauvais gestionnaire, mais il n’y a pas de solution que de vendre les bijoux de l’Etat ».
Il nuance ensuite sa réponse refusant toute augmentation salariale ou des primes promises, pour s’arroger une marge de manœuvre en disant que « tout sera posé sur la table de négociation, dans la transparence, et la responsabilité aussi. Nous ne prendrons pas le risque de la faillite de l’Etat. Pour les dettes, les extérieures seront remboursées et les locales seront restructurées ».

Pas d’accord avec le second volet de la confiscation, et avec Rached Kheriji sur Qalb Tounes


Concernant la confiscation, dossier rouvert par son ministre des Domaines de l’Etat Ghazi Chaouachi pour l’étendre à d’autres personnes qui auraient été en lien avec la 1ère liste des plus de 160 personnalités de l’ancien régime, le chef du gouvernement a pris soin de ne pas condamner ou même s’opposer à ce que fait son ministre de gauche. Il s’est simplement dit désolé que le problème n’ait pas pu être résolu sous l’IVD de Sihem Ben Sedrine, et a rappelé comme une préférence ou comme nouvelle voie, « sur la table et non en-dessous » dit-il comme pour pointer tous les dérapages et chantages exercés sur les concernés par la confiscation, pour clore ce dossier par le projet de loi d’une réconciliation judiciaire que prépare le chef de l’Etat et qu’il discuterait avec lui.
Elyes Fakhfakh a aussi admis une « différence de point de vue » avec le leader des islamistes tunisiens et président de l’ARP. Il a cependant esquivé la question de sa capacité à faire face à une possible motion de censure d’Ennahdha, affirmant que son poste, il le doit à Dieu, et affirmant à l’adresse des Nahdhaouis que « Il est partenaire dans mon gouvernement. Je n’ai pas besoin de plus dans cette coalition. Pour l’instant elle réussit et réalise des réussites. S’il trouve une autre voie, tant pis.Que Dieu leur vienne en aide », refusant ainsi d‘accéder à la demande de Rached Kheriji de faire remaniement ministériel qui ferait entrer le parti Qalb Tounes au gouvernement.

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