AccueilLa UNELes contribuables paient lourdement la mauvaise gestion de la période passée

Les contribuables paient lourdement la mauvaise gestion de la période passée

Beaucoup de Tunisiens parmi les contribuables ont été, sans doute, indignés de constater, à travers les dernières déclarations de la ministre des Finances, que les nouvelles facilités accordées par la BCT à l’Etat comportaient une somme de 3000 millions dinars destinée à rembourser,  au cours de ce mois de février 2024, une partie de la dette extérieure remontant à 2017.

Il s’agit plus exactement d’emprunts obligataires émis sur le marché international en février 2017.

Hormis deux à trois prêts conclus, dernièrement, la grande majorité de la dette extérieure tunisienne cumulée et que les contribuables, salariés et opérateurs économiques confondus, suent à rembourser actuellement au prix de mille sacrifices,  remonte, à vrai dire,  à la période entre 2014 et 2020, à cette époque de l’impotence totale des structures publiques,  de la corruption généralisée, et de la mise de l’économie tunisienne ou ce qu’il en restait sous la dépendance totale de quelques groupes et lobbies mercantilistes, intéressés uniquement par le profit.

Les rapports, enquêtes et études relatives à cette période que d’aucuns ont qualifiée de « décennie noire », sont sans appel sur ce point. Dans leurs déclarations, les responsables de l’époque à divers échelons le reconnaissaient ouvertement.

Ainsi pour revenir à l’année 2017, elle a été marquée, entre autres, par l’arrestation de beaucoup de corrompus appartenant à la sphère économique tandis que le politicien et hommes d’affaires Slim Riahi avait vu, le 28 juin 2017,  ses avoirs gelés par un jugement du Pôle judiciaire économique et financier pour « corruption et blanchiment d’argent ».

Le 14 juin 2017, à l’issue d’une visite effectuée au port de Radès, 21 officiers de douane ont été suspendus de leurs fonctions tandis que 35 autres ont été traduits devant le Conseil de discipline.

Dans le rapport de la BCT sur l’année 2017 en général, on lit notamment :

« Toutefois, une telle reprise (économique) demeure fragile à cause des vulnérabilités persistantes liées, en particulier, au dérapage des déficits budgétaire et des paiements courants (6,1% et 10,2% du PIB respectivement en 2017), doublé d’une recrudescence des tensions inflationnistes (7,7% à fin mai 2018 contre 6,4% en 2017 et 4,2% en 2016), et dont les effets répressifs pénalisent la situation monétaire et financière du pays ainsi que sa capacité à mobiliser les ressources de financement nécessaires, aussi bien sur le marché local qu’au niveau des marchés extérieurs. Ces déséquilibres qui s’entretiennent mutuellement et qui prennent plus d’ampleur, d’année en année, continuent à affecter l’activité économique, dont le recul de la productivité globale des facteurs persiste, impactant davantage les ressources propres du budget de l’Etat. Pour sa part, le secteur extérieur continue à se dégrader en raison du manque d’offre exportable et d’un rythme effréné des importations. La baisse des réserves en devises, l’accroissement de l’endettement extérieur (63,5% du Revenu national disponible brut en 2017), notamment public, en plus de la dépréciation accrue du dinar constituent, à cet égard, des conséquences inévitables de cette évolution ».

Recrutements, accords et nominations

Selon des statistiques publiées dernièrement, sur quelques 67 plaintes déposées par l’Observatoire Raqaba pour corruption, certaines des affaires concernaient des soupçons d’irrégularités dans des anciens concours de recrutement, des soupçons de falsification d’accords, des vols de dossiers affectant des institutions publiques, ainsi que des soupçons de corruption dans un certain nombre de nominations.

D’ailleurs, le président de la république Kais Saied qui ne cesse, dossiers à l’appui, de faire des révélations scandaleuses sur la corruption gangrénant l’époque passée, a indiqué, en substance, jeudi dernier 1er février, que « le chômage des diplômés est dû à la corruption lors des recrutements ».

Un rapport a signalé que 25% des marchés publics étaient concernés par la corruption.

Les citoyens qui sont tous des contribuables à divers degrés, sont, aujourd’hui, profondément lésés par la mobilisation de devises étrangères issues de toutes les sources, par les responsables actuels en vue de payer cette ancienne facture douloureuse de dettes extérieures dilapidées à tort et à travers par les dirigeants de la période passée.

Un exemple parmi tant d’autres de ces sacrifices, l’huile d’olive tunisienne, consacrée entièrement, à l’exportation, pour cette raison d’Etat, est vendue à 30 dinars le litre sur le marché local, confronté, du reste, pour les mêmes causes, à des pénuries incessantes de denrées alimentaires et autres produits de consommation de base, au détriment du consommateur réduit à payer l’impôt, à participer au remboursement de ces anciennes dettes, et à « faire humblement la queue » pour acheter du pain.

S.B.H .

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