La Stratégie Nationale pour le développement de l’Hydrogène Vert et de ses produits dérivés en Tunisie à l’horizon 2050 représente une vision ambitieuse et innovante pour l’avenir énergétique du pays. Élaborée sous l’égide du ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie (MIME) avec l’appui de la GIZ, cette stratégie est le fruit d’un processus participatif impliquant les acteurs clés des secteurs public et privé, la société civile, les académiciens et les bailleurs de fonds. Grâce à cette approche inclusive, la Tunisie se positionne comme un acteur clé de la transition énergétique régionale, en établissant une chaîne de valeurs robuste et durable pour l’hydrogène vert.
C’est dans ce contexte que le ministère de l’Industrie, des mines et de l’énergie a annoncé dans un communiqué, que le lancement de deux programmes de coopération technique tuniso-allemande a été officialisé.
Ces programmes concernent le soutien à l’infrastructure de qualité pour un développement économique durable et le soutien à l’infrastructure de qualité dans le domaine de l’hydrogène vert. L’annonce a eu lieu lors d’une conférence organisée dans la capitale, par la ministre Fatma Thabet Chiboub.
Cette conférence a vu la participation de Samuel Germann, représentant de l’ambassade d’Allemagne en Tunisie, de Franziska Schindler, représentante de l’Institut allemand de métrologie, d’Adnane Zeidane, responsable de l’administration générale de l’infrastructure industrielle et technologique, de Belhassen Chaïboub, directeur général de l’électricité et de la transition énergétique, ainsi que des dirigeants des centres techniques industriels, plusieurs cadres du ministère, des institutions sous tutelle, de l’UTICA, et de l’organisation patronale « CONECT », ainsi que des professionnels du secteur.
Du côté allemand, étaient présents des représentants de l’Agence allemande de coopération (GIZ Tunisie), de la Banque allemande de développement (KFW), et des responsables de la mise en œuvre de ces programmes à l’Institut allemand de métrologie (PTB).
La ministre a souligné que ces deux programmes s’inscrivent dans les grandes orientations de la stratégie nationale de l’industrie et de l’innovation, ainsi que de la stratégie nationale de l’énergie à l’horizon 2035.
Elle a ajouté que ces initiatives contribueront à renforcer davantage le positionnement du secteur industriel national et à améliorer sa capacité à relever les défis liés aux obstacles techniques, aux transformations écologiques, énergétiques et numériques dans le commerce international.
Elle a précisé que le développement de l’infrastructure de qualité est une condition essentielle pour protéger la santé et la sécurité des consommateurs, améliorer la productivité des entreprises industrielles, renforcer leur compétitivité, faciliter l’accès à de nouveaux marchés et préserver l’environnement.
La Direction générale de l’infrastructure industrielle et technologique du ministère, en collaboration avec l’Institut allemand de métrologie, supervise la mise en œuvre de ces deux programmes.
Ils visent principalement à développer l’infrastructure de qualité, à renforcer les capacités de ses structures, et à offrir de nouveaux services aux entreprises industrielles dans les domaines des analyses, des essais, de la normalisation, de l’accréditation, de l’évaluation de la conformité, de la certification et de la métrologie industrielle. Un budget de 1,5 million d’euros a été alloué à chaque projet, qui sera mis en œuvre sur la période 2024-2027.
La Tunisie exportera 300 kilotonnes d’hydrogène vert par an
La Tunisie prévoit d’exporter, dès 2030, une quantité annuelle de 300 kilotonnes d’hydrogène, qui devrait atteindre environ 1.000 kilotonnes en 2035, puis 6.300 kilotonnes en 2050. Sur le marché local, la logistique de l’hydrogène vert devrait permettre de remplacer progressivement le gaz naturel utilisé dans les usages thermiques, et partiellement dans la production d’électricité pour une forte pénétration des énergies renouvelables.
Cela pourrait se faire initialement par mélange, puis par transformation graduelle des réseaux de gaz naturel existants en réseau H2, en attendant une étude technique spécifique sur les gazoducs existants.
La feuille de route y afférente exclut l’option du blending si cette dernière n’introduit pas de bénéfices de décarbonation appréciables.
Cette stratégie mise également sur la recherche et le développement comme aspect fondamental du renforcement des capacités locales à travers la collaboration internationale. Une stratégie de financement est également proposée pour pallier les risques liés aux investissements dans la production de l’hydrogène vert.
Parmi les principaux bailleurs de fonds partenaires de la Tunisie qui peuvent prêter main forte dans la mise en œuvre de sa stratégie, le document cite la BEI (pour le financement des infrastructures), l’European Fund for Sustainable Development (pour le dérisquing des projets) et la Berd (pour le développement de projets structurants dans le secteur des énergies renouvelables et de l’H2V).