AccueilLa UNEIl passera.Peut-être. Il gouvernera. Ce n’est pas sûr

Il passera.Peut-être. Il gouvernera. Ce n’est pas sûr

Hier soir à Carthage, le chef du gouvernement du président a présenté la nouvelle équipe remaniée de son cabinet. Cette dernière n’est plus de 25 ou 27 comme il l’avait annoncé au début, mais de 32 personnalités. Elyes Fakhfakh, fera ainsi la 1ère sortie de piste, par rapport à ses premières promesses de chef de gouvernement. Une promesse non-tenue, quelque part attendue, dès qu’il a décidé de constituer un gouvernement politique, où il devait nécessairement contenter tout le monde, quitte à mettre à disposition plus de fauteuil qu’il n’est nécessaire. A ces 32, qui étaient 31 dans le draft du 15 février, devront certainement s’ajouter d’autres conseillers, le chef de cabinet, et le secrétaire général du gouvernement, ce qui pourrait faire un cabinet de 35 ou plus.

  • Fakhfakh, tête dure ou résistant à Ennahdha !

Par rapport à sa première liste, présentée la semaine dernière, et qui avait été alors refusée par Ennahdha, Fakhfakh avait ajouté 3 noms. Il s’agit de Lotfi Zitoun d’Ennahdha, l’indépendant Fadhel Kraiem qui était à la tête de Tunisie Télécom, et Slim Choura dont on dit être proche d’Ennahdha et qui était chargé de la coopération internationale au même département de l’enseignement supérieur.

27 noms, dans la nouvelle liste des ministres de Fakhfakh, n’ont pas changé de siège, par rapport à leurs affectations dans la liste, présentée le 15 février (comme un cadeau de la St Valentin tunisienne). Seuls Anouar Maarouf avait été changé des affaires locales au transport et logistique, et Lobna Jribi a quitté les Tics, pour les grands projets. On pourrait ainsi remarquer que Fakhfakh, tête dure, n’a que très peu remanié sa première liste. On pourrait aussi dire, que le chef du gouvernement du président, n’a pas trop cédé aux pressions d’Ennahdha.

  • Une nouveauté protocolaire, pour le moral !

Nouveauté protocolaire, elle comprend trois « ministres d’Etat », l’un pour Ennahdha en la personne de Lotfi Zitoun, l’autre pour Ettayar en la personne de Mohamed Abbou, et le dernier pour son ancienne collègue d’Ettakattol Lobna Jribi. De nouveaux postes honorifiques, certainement en compensation morale, soit pour avoir accepté moins que ce qu’ils avaient demandé pour ce qui concerne Ettayar et Ennahdha, soit pour avoir accepté de quitter le fauteuil polémique des TIC, comme pour le cas de la nouvelle ministre d’Etat qui remplacerait Taoufik Rajhi qui n’avait pas ce titre de ministre d’Etat.

  • Un gouvernement, dominé par les «indépendants» et Ennahdha

Par le chiffre, le poids des partis n’aura point changé, d’une liste à l’autre. Ennahdha a gardé ses 7 fauteuils. Le parti islamiste tunisien reste ainsi le parti dominant, même si par le nombre c’est théoriquement celui desdits indépendants qui domine avec 17 sièges au prochain gouvernement. Le poids d’Ennahdha, aussi, pourrait augmenter, si on ajoutait certains autres ministres qui lui sont proches, tout en étant dits indépendants.

Avec 3 sièges, Ettayar de Mohamed Abbou, sera le 2ème parti qui pèsera le plus dans le gouvernement Fakhfakh, suivi de Tahia Tounes qui a été le parti qui avait proposé Fakhfakh au chef de l’Etat, et qui aura 2 ministères, tout comme le Mouvement Echaâb de Maghzaoui. Suivent El Badil de Mehdi Jomaa et Nida Tounes, avec chacun 1 siège.

  • Six spécialistes des nouvelles technologies

On reprend par ailleurs, cette remarque de notre collègue de THD, Walid Naffati, qui indique que ce gouvernement de Elyes Fakhfakh est le tout premier gouvernement où on compte le plus grand nombre de ministres connectés et les plus digitalisés, et trouve cela « un signe très très encourageant ». Il s’agit de Mohamed Fadhel Kraiem au ministère des TIC, Mohamed Nizar Yaiche au fauteuil des Finances, Mongi Marzouk au poste de ministre des Energies et des mines, Chiraz Laâtiri à la culture, Mohamed Anouar Maarouf au Transport et de la Logistique et Lobna Jribi au poste de ministre auprès du chef du gouvernement chargée des Grands Projets.

  • Sur le papier il passera, mais restera faible

Le vote de confiance pour cette liste, aura lieu le mercredi 26 février, selon un communiqué de l’ARP. Sur le papier, et par un décompte du nombre des députés de chaque bloc parlementaire, le gouvernement Fakhfakh, n’auraitqu’une ceinture politique de 111 voix, contre 106 voix dans l’opposition. Ceci, en attendant les positions de Qalb Tounes qui a finalement et comme le voulait Fakhfakh, été exclue du gouvernement. Les votes de confiance, pourraient aussi apporter des surprises, dans un sens comme dans l’autre.

On se rappelle des votes de Saida Lounissi et Zied Laadhari d’Ennahdha, contre le gouvernement Habib Jemli qui était pourtant soutenu d’Ennahdha. On se rappelle aussi, du gouvernement de Youssef Chahed qui avait accumulé plus de 70 projets de lois toujours dans les tiroirs de l’ARP.

Or, ce prochain gouvernement, aura des priorités législatives, qui nécessiterait beaucoup plus que les 109 voix. Des projets de lois comme celui de la Cour Constitutionnel, renouvellement de l’ISIE et de la Haica ou encore la possibilité demandée par le prochain chef de gouvernement d’agir sur ordonnance, qui nécessiteront 145 voix pour passer, alors que la motion de censure, contre un simple ministre ou contre tout le gouvernement (Article 97 de la Constitution) ne nécessiterait que 1090.

Pour l’instant, Fakhfakh n’a pas de propre ceinture politique, car il n’a pas de légitimité partisane, ce qui l’a obligé à se prévaloir de celle du chef de l’Etat. Et s’il passait avec 109 ou même 111 voix, en supposant que Qalb Tounes vote contre, entièrement ou partiellement, il ne fera que reproduire le gouvernement de Youssef Chahed dans son incapacité à faire ce qu’elle veut et même ce qu’elle doit.

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