AccueilLa UNEJE de Sousse : ils ont fait tout ça pour rien ??

JE de Sousse : ils ont fait tout ça pour rien ??

« Gouverner, c’est prévoir« , a dit le journaliste français Émile de Girardin (1806-1881). Mais après avoir prévu et conceptualisé, encore faut-il oser dire à ses concitoyens ce qu’on va faire, puis oser faire ce qu’on a dit. Mais évidemment c’est plus facile à dire qu’à faire quand on a en face de soi des résistances très fortes et un climat social des plus agités, comme c’est le cas actuellement au pays du jasmin. La dernière édition des Journées de l’Entreprise (JE) a fourmillé de propositions, projets, idées, suggestions… Bref, il y avait à boire et à manger pour des opérateurs et décideurs économiques qui ont fait le déplacement, en grand nombre, comme à l’accoutumée. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, qui y était lui aussi, n’a pas pu passer à côté des débats animés qui ont fusé et de ce qui en est sorti – si c’est le cas ses collaborateurs ont certainement dû procéder aux séances de rattrapage. Le problème est de savoir dans quelle mesure il va pouvoir, ou plutôt oser, appliquer certaines des propositions frappées au coin du bon sens qui ont été faites, oser dans une Tunisie post-révolutionnaire où on conteste tout et tout le monde, et où il faut regarder à gauche et à droite, et plus d’une  fois, avant de faire le moindre bout de chemin.

L’assouplissement des opérations de change, la réforme fiscale, la lutte contre les pratiques nuisibles et la réforme du système éducatif sont les principales recommandations, issues de l’ensemble des panels, organisés à l’occasion de la 33ème édition des Journées de l’Entreprise qui se sont déroulées les 7 et 8 Décembre 2018 au Port El Kantaoui, à Sousse, à l’initiative de l’institut arabe des chefs d’entreprises (IACE), sous le thème « L’ENTREPRISE ET LES REFORMES DE RUPTURE ».
Parmi les mesures préconisées pour assouplir les opérations de change, booster les exportations et atténuer la pression baissière sur le dinar, il y a lieu d’autoriser les personnes physiques résidentes à ouvrir des comptes en devises, de réviser à la hausse le plafond de l’allocation pour voyages d’affaires pour le fixer en devises (dollar ou euro) et non en dinar, d’assouplir les procédures d’établissement de la fiche d’investissement et d’améliorer l’efficacité des services offerts par la SMT (Société Monétique de Tunisie) pour faciliter les transactions en devises à l’étranger pour les étudiants et les entrepreneurs, a précisé l’IACE, dans un communiqué, publié lundi 24 décembre 2018.

S’agissant de la réforme fiscale, les panélistes ont recommandé la simplification du système fiscal et l’exploitation optimale des gisements et ressources du pays via l’exploitation des gisements érodés (économie souterraine, les régimes forfaitaires, le secteur agricole, le secteur de l’immobilier locatif) ou encore l’exploitation de nouveaux gisements, tout en s’orientant vers l’innovation et la création de nouvelles richesses à forte valeur ajoutée.
Outre la refonte du système fiscal, les intervenants ont appelé à l’allègement de la fiscalité des entreprises organisées à travers la réforme des règles d’assiette et la garantie d’une fiscalité qui ne compromet pas la trésorerie des entreprises.
Il a été également recommandé d’instaurer l’efficacité de l’appareil administratif chargé du contrôle fiscal et de la lutte contre la fraude fiscale.
Pour ce qui est de la lutte contre les pratiques nuisibles, il a notamment été préconisé d’aménager un nouveau droit du travail en Tunisie, l’objectif étant de moderniser le cadre juridique applicable aux relations individuelles du travail et l’adapter aux nouvelles exigences de la flexisécurité et de la mobilité du travail.

La transformation digitale provoque inévitablement des bouleversements profonds dans l’entreprise, impactant non seulement sa stratégie commerciale et marketing, mais aussi, ses modes opératoires, ses processus métiers, sa structure organisationnelle, sa politique RH et tout son business modèle. D’où, lit-on dans le communiqué, l’attention particulière devant être portée à la réforme du système éducatif, par la généralisation des programmes de  » Digital Literacy « , la mise à niveau des cursus de formation, la formation et l’habilitation des professeurs et l’introduction de nouvelles filières préparant aux métiers de demain.

« La réforme de la législation de travail est un autre levier à ne pas manquer pour la prise en compte des nouvelles formes de travail, l’adoption d’un cadre légal pour promouvoir l’innovation, la régulation de la création d’un écosystème d’innovation, la réglementation de la création de la propriété intellectuelle et le développement des programmes de citoyenneté« .

La société civile peut également jouer un rôle très important et faire la liaison entre l’université et l’entreprise, dans une logique de partenariat Public Privé Associatif, par le développement de programme de formation et de reconversion professionnelle.
Pour rappel, les panels de la 33ème édition des journées de l’entreprise avaient respectivement pour thème « la règlementation de change et la politique monétaire », « la réforme du code du travail » et « la réforme fiscale: ressources et pression ».

SL/TAP

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