Son PNB était en hausse de 4,7 %, son PEB en hausse aussi et de 15,1 %. Mais le RN de la désormais BNA Bank, à 159,251, était en légère baisse de 2,4 %, suite certainement à la hausse de 22,1 % de ses dotations aux provisions et autres.
En consolidé (Le Groupe BNA se compose de la banque, société mère, 18 sociétés filiales et 3 entreprises associées, exerçant principalement dans les secteurs financiers, la promotion immobilière et autres services), le RN enregistrait 10 MDT de plus qu’en individuel, bien que le RN consolidé de la période ait baissé de 2 % par rapport à l’exercice 2021.
Petite remarque cependant sur les états financiers de la BNA pour l’exercice 2022. Elle avait terminé l’exercice 2022, avec un montant de liquidités et équivalents de liquidités, négatif de plus de 3,4 Milliards DT (3.417.092.000 DT). Un déficit de liquidités et équivalents, en hausse de 32,4 % par rapport à l’exercice 2021. La BNA affichait pourtant, selon son bilan, un ratio de liquidité de 176,51 %.
- La BNA Bank prend en marche le train de l’industrie
Dans cette banque, où presque les plus grosses entreprises publiques déficitaires sont actionnaires, les vents semblent avoir tourné, de l’agriculture vers l’industrie. A fin décembre 2022 en effet, les engagements bruts agricoles n’étaient plus que de 1,076 Milliard DT, en hausse d’un petit 4,1 %, dont 161,366 MDT en comptes débiteurs et 141,854 MDT en intérêts et créances rattachées.
Le plus gros des engagements de la BNA (Banque Nationale Agricole), est désormais dans l’industrie. Au 31.12.2022, la BNA s’était engagée sur plus de 14,718 Milliards DT en crédits commerciaux et industriels, en hausse de 7,8 % en GA (Glissement annuel), dont presque 2 Milliards DT en comptes débiteurs et presque 444,5 MDT en intérêts et créances rattachées.
Juridiquement banque universelle, la BNA Bank telle que courageusement rebrandée sous Mondher Lakhal, ne faisait en fait que suivre cette vocation, et le dit dans son slogan de « Entre nous, il y a des projets », quelle qu’en soit la nature. La BNA Bank n’en reste pas moins l’unique banque tunisienne qui efface des crédits agricoles, et pas que peu. A fin 2022, cette banque publique a fait abandon de 25,529 MDT en crédits agricoles, dont 14,259 MDT sur fonds propres et a dû donc les provisionner.
- C’est un fait, l’industrie va mieux que l’agriculture
L’enquête sur la situation et les perspectives des entreprises industrielles pour le premier trimestre 2023 de l’Institut National de la Statistique (INS) rend compte d’une augmentation du solde positif d’opinion (différence entre les proportions de répondants à l’opinion positive et à l’opinion négative) sur la situation générale du secteur industriel de 16% entre le premier trimestre 2023 et le dernier trimestre 2022, atteignant 24% des répondants.
Le solde positif d’opinion s’est également amélioré concernant le niveau de la production industrielle (19% contre 14% au dernier trimestre), la demande de produits industriels (27 % contre 22 % au dernier trimestre) et la demande extérieure (26 % contre 15 % au dernier trimestre). Un nombre croissant d’entreprises rencontrant des difficultés doit cependant être noté (56 % contre 48 % au dernier trimestre).

Au terme des 3 premiers mois de 2023, les investissements déclarés dans l’industrie ont augmenté de 27,8 %. Par ailleurs, les exportations et investissements dans le secteur industriel ont respectivement augmenté de 16 % et 28 % au premier trimestre 2023. D’après le bulletin de conjoncture publié par l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII), les exportations du secteur industriel ont augmenté de 15,7 % au 1er trimestre 2023 en glissement annuel, passant de 12 282,9 à 14 213,6 MDT.
Les industries tunisiennes ont importé pour 14 651,1 M MDT au premier trimestre 2023 contre 13 981,4 MD l’année dernière, soit une hausse de 4,8% en glissement annuel. Durant le premier trimestre de l’année 2023, l’investissement déclaré dans le secteur industriel a atteint 741,1 MDT, contre 619,1 MDT sur la même période en 2022, enregistrant ainsi une augmentation de 27,8 % en glissement annuel. Les investissements industriels à 100% étrangers et en partenariat ont toutefois diminué de 34% pour atteindre 142,7 MDT.
- L’investissement agricole et agroalimentaire traîne le pas

Par contre, Les investissements agricoles approuvés se sont élevés à 692 opérations d’investissement d’une valeur de 123.6 MD contre 796 opérations d’investissement d’une valeur de 156.4 MD au cours de la même période de l’année précédente, enregistrant ainsi une régression de 13.1 % en nombre et de 20.9 % en valeur. Et ce n’est pas faute d’incitations financières.
En effet, les investissements approuvés ont bénéficié de subventions d’un montant de 34 MDT, ce qui représente 27, 5 % du volume d’investissement approuvé contre 39, 5 MDT au cours de la même période de l’année 2022, selon les derniers chiffres de l’APIA. Des primes qui ont représenté 28 % des investissements.
Par rapport au plan de développement 2016-2020, les investissements agricoles privés ont enregistré une baisse de 38.1 % en nombre et une augmentation de 25.9 % en valeur. Et même les investissements, industriels dans l’agroalimentaire, ont baissé de 25 % en volume, et de -57,8 % dans les projets totalement exportateurs dans l’industrie agricole et agroalimentaire, selon les derniers chiffres de l’APII.