La Tunisie est ciblée de plein fouet par une vague d’immigration en raison non seulement de sa proximité de l’Europe, mais aussi de ses engagements auprès des instances internationales en matière de respect des droits humains.
Les organisations criminelles, profitant de cette double aubaine, l’ont choisie comme plateforme de départ, et visiblement ne comptent pas s’arrêter de sitôt. Les jours prochains apporteront du nouveau. Rien ne sert de se perdre en conjectures comme l’ont déjà fait les plus sceptiques au point de revendiquer un deal avec les pays du Nord pour mieux contrôler le flux migratoire à partir de ses côtes en contrepartie de soutien économique !
Plus de 47 mille personnes arrêtées !
Selon des statistiques officielles récemment annoncées par le ministère de l’Intérieur, au cours de la période allant du 1er janvier 2024 au 14 juillet de l’année en cours, 74.464 personnes ont été arrêtées en tentant de franchir les frontières maritimes en direction de l’Europe, contre environ 45.000 pendant toute l’année 2022.
Avec se voisins immédiats, la Tunisie est engagée dans une dynamique de concertation et de coopération. Le chef du gouvernement, Ahmed Hachani, a récemment rencontré son homologue libyen Abdelhamid Dabeiba, à Tripoli dans le cadre du Forum transméditerranéen sur la migration, selon un communiqué publié par le gouvernement d’Union nationale.
Hachani a félicité son homologue libyen pour le succès de la Libye dans l’accueil du forum, louant l’hospitalité et l’organisation, soulignant la nécessité de coordonner les efforts conjoints pour freiner et combattre le phénomène de la migration irrégulière.
Au cours de la réunion, les deux parties ont discuté d’un certain nombre de questions d’intérêt commun, notamment l’avancement des travaux au poste frontalier de Ras Jedir après sa réouverture ces derniers jours, la question des prisonniers des deux pays et le renforcement des relations entre les deux peuples frères.
L’UE débloque 165 millions d’euros à la Tunisie
On rappelle que l’Union européenne accordera 165 millions d’euros aux forces de sécurité tunisiennes afin de freiner la migration clandestine sur une période de trois ans, selon le Financial Times .
Citant des sources bien informées, le journal londonien a fait savoir que Bruxelles s’est engagée à fournir un financement de 165 millions d’euros à la Tunisie pour lutter contre la migration irrégulière, dans le cadre d’un accord signé l’année dernière, mais la plupart de ces fonds n’ont pas encore été décaissés.
Saied: La Tunisie n’est pas une plaque tournante pour les migrants!
Le président de la République Kais Saied a souligné que la Tunisie « est confrontée à une tragédie humanitaire due à l’immigration clandestine, et qu’elle ne peut être résolue par des actions unilatérales ».
Saied a réitéré son « rejet de la Tunisie en tant que couloir ou plateforme stable pour les migrants irréguliers », affirmant que « la Tunisie n’acceptera pas d’être une plaque tournante pour les migrants ».
Il a également souligné que « le phénomène de la migration irrégulière ne peut être résolu sans la solidarité de tous les pays », notant que « la migration illégale part également à travers le désert et pas seulement par la mer ».