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La cigale et la fourmi

Dans le dernier baromètre politique d’Emrhod réalisé les 4 et 5 septembre courant, Elyes Fakhfakh a terminé avec 22 % de taux de confiance. Mais l’ancien chef de gouvernement n’en a plus cure. Il fait manifestement la cigale sur une plage de Tabarka où il s’adonne, manifestement sans soucis, au farniente. On ne sait pas encore dans quelles conditions la cigale passera l’hiver, si elle traînera encore l’affaire du conflit d’intérêts tel un boulet, ou si elle pourra fêter la prochaine année, lavée de tout soupçon.

Sitôt installé, son successeur se retrouve à faire face à un attentat terroriste, à une rentrée scolaire préparée par un ancien ministre qui n’y connaissait que dalle, doublée de ce qui reste de l’année Covid qui avait été la marque du mandat Fakhfakh, et devra bientôt faire face à une rentrée sociale des plus chaudes.

Hichem Mechichi n’a pas été gâté par la conjoncture. Il n’en bénéficie pas moins d’un préjugé favorable auprès des Tunisiens. Selon le baromètre d’Emrhod, en effet, 37 % des sondés estiment que sa nomination à la tête du gouvernement est une bonne chose, et 48 % pensent que le choix d’un gouvernement de technocrates était un bon choix.

Mais ce qui nous semble intéressant dans ce résultat du sondage d’opinion, c’est ce très haut taux (56 %) d’indécis à propos de Mechichi. Force est ainsi de conclure qu’après 10 ans de ladite révolution, 8 chefs de gouvernement et 15 gouvernements en seulement dix ans, les Tunisiens restent sceptiques. Ils apprécient (11 % estiment que c’est une très bonne chose), mais pas trop (26 % estiment sa nomination plus ou moins bonne).

Sceptique donc, le Tunisien est aussi dans l’attentisme quant à son opinion sur le 9ème chef de gouvernement. Cela, d’autant plus que l’entrée en fonction de Mechichi n’a été marquée par aucune annonce, mesure ou lancement de projet, pour donner du volume à son programme d’arrêt urgent de l’hémorragie des finances publiques. Un programme, à propos duquel il n’a pas été prolixe devant les députés. Son premier CM (Conseil des ministres) a pourtant dû s’occuper de l’urgente affaire de la rentrée scolaire.

Le gouvernement Mechichi est pourtant à une quarantaine de jours du délai légal de dépôt du projet de budget 2010 et sa loi de finances (15 octobre) à l’ARP. Son ministre des Finances, Ali Kooli qui le sait bien, n’en dit pas mot et personne ne sait quoi que ce soit de l’orientation du nouveau gouvernement et de ses prévisions. Un silence et une opacité en matière de documents, qui ne contribuent point à dessiner de nouvelles perspective, tant pour les Tunisiens que pour les partenaires financiers et commerciaux. Le FMI aussi est une priorité, et on attend de voir (si c’est possible) même un document fuité, des engagements du nouveau gouvernement envers cet important bailleur de fonds.

On ne connaît pas le sens que le mot urgence représente pour le nouveau chef de gouvernement. On ne connaît pas, non plus, le degré d’aptitude du gouvernement Mechichi à prendre connaissance des dossiers et à s’imprégner des urgences de leurs départements, notamment le financier. On nous certifie qu’ils sont des compétences. On attend de voir, et on reste circonspect, comme les Tunisiens dans le baromètre politique d’Emrhod.

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