AccueilLa UNELe groupe SFBT sur le gril Kais Saïed, avec de graves accusations

Le groupe SFBT sur le gril Kais Saïed, avec de graves accusations

L’ancien chef de gouvernement tunisien, Elyes Fakhfakh, qui avait été démis par Kais Saïed, apparaît désormais comme un porte-malheur pour la SFBT dont il prenait officiellement les commandes en septembre dernier.

Avec force drones, micros et caméras, et dans un cortège de cinq grosses voitures noires et d’autres suiveurs, le chef de tout l’Etat tunisien prenait d’assaut, mercredi 21 décembre 2023, une unité de mise en bouteille d’eau minérale, filiale du groupe SFBT à Zaghouan.
Comme un « juge-enquêteur et partie », Kais Saïed a débarqué avec une boîte d’archives, manifestement pour déterrer le dossier de la STIL, conglomérat public démantelé et privatisé en 2005, avec la ferme intention de le ressusciter par ce qui semble être une volonté de renationaliser le conglomérat, dont nombre d’unités ont été reprises par la SFBT.

–    Les graves accusations portées par Saïed

Cette dernière (La SFBT), « a pris une partie de la STIL, mais en réalité, pas de façon légale », entamait-il, de manière agressive, la discussion avec des cadres de la société SOSTEM, filiale de la SFBT, qui a « pris une grande partie des usines et de biens fonciers de la STILL » qui serait juridiquement existante selon le président de la République qui semblait  préoccupé par une utilisation non réglementaire de la marque commerciale STIL pour des produits laitiers et de jus, en corrigeant un cadre qui n’en savait manifestement pas beaucoup.

« Une liquidation au nom de la privatisation, mais en réalité, un hold-up a été perpétré sur une entreprise publique » disait Saïed, qui portait ainsi de graves accusations pour des faits passibles de prison contre l’acquéreur de STIL.  « Différents comptes courants ont été dernièrement audités, et c’est toute une organisation en Tunisie … des propriétés foncières appartenant à la STIL et qui sont gérées par d’autres entreprises, et cela doit se faire dans le cadre de la loi. Ce qui est sûr, c’est qu’il y plusieurs préemptions qui accréditent l’existence de toute une organisation de Fassed, pour ce qui concerne les fonciers, de l’usine et comment elle a été mise en faillite, et la mainmise sur du foncier et des comptes bancaires dans nombre de banques, et d’autres cachées dans l’une des banques. Et tout cela doit faire l’objet d’une enquête judiciaire » disait Saïed. Et de revenir sur son sujet de prédilection qui est que l’objectif de tout cela est du complotisme pour essayer d’embraser la situation sociale, en évoquant de nouveau la STIL « qu’ils ont mise en faillite, et parce qu’elle réussit, ils se sont appropriés son nom », selon lui.

–    La réalité financière de la STIL

L’historique de la STIL, « mise en liquidation pour mettre la main sur l’industrie du lait par certaines parties » selon Kais Saïed, et que le chef de tout l’Etat tunisien voudrait ressusciter, est retracé par notre confrère « Tustex » qui citait le Pdg de l’époque.

On y lit surtout que « en 2003, le site de Tunis (Ndlr : de la STIL) a réalisé un chiffre d’affaires de 18MDT (17,6MDT en 2002) pour une perte de 11,6MDT (-6,1MDT en 2002) alors que l’unité de Sfax a enregistré une perte de 3,3MDT (-2,1MDT en 2002) pour des revenus de 4MDT (6,6MDT en 2002). Mis en œuvre depuis mars 2004, le passage d’une partie des actifs de la STIL entre les mains des privés a été effectué moyennant un prix de cession de 7,424MDT. Au début, l’appel d’offres international pour la cession des éléments d’actifs de la société a porté sur deux lots distincts : un premier comprenant la centrale laitière de Bab Saadoun et les 3 centres de collecte ; le deuxième est constitué par la centrale laitière de Sfax et par un dépôt commercial. Seuls les actifs de Tunis ont trouvé des acquéreurs auprès du groupe SFBT pour un montant avoisinant les 6,624MDT. De son côté, l’Hôtel les Nymphes situé à Zaghouan a généré 800 mille DT. Le profit de la cession qui reste de la déduction de la valeur comptable nette des actifs cédés du produit de la vente, s’élève à 3,860MDT ». Le tout selon des chiffres de l’époque, et que l’actuel chef de tout l’Etat qui n’en tenait manifestement pas compte, trouve dérisoires.

–    Est-ce une volonté de revenir sur toutes les privatisations ?

A la société « Socolait », une ancienne filiale de la STIL, manifestement rachetée mais dont la propriété officielle n’a pas encore été changée au nom de la SFBT, Saïed se demandait « à quel titre ces entreprises travaillent-elles », et se posait la question de savoir pourquoi n’y a-t-il pas de lait alors qu’il y a des fromages » chez d’autres entreprises privées connues qu’il a nommées.

Plus tard, devant l’ancien siège de la STIL à Bab Saadoun (devenu propriété de la SFBT) et en présence d’un responsable de la BNA Ahmed Ben Moulahom qui a pris en marche le train de la visite présidentielle inopinée pour opiner toujours de la tête, le chef de tout l’Etat affirme que « l’opération de liquidation, qui se poursuit encore et la situation inchangée, et la STIL devrait revenir aux Tunisiens comme en 1961, car il suffit des lobbies ». Selon lui, Tinja est encore au nom de STIL, Nefza et Téboursouk aussi, tout comme les palmeraies, sans parler des différentes propriétés foncières et des boutiques à Tunis, la Marsa et autres, sont des propriétés de la Tunisie, et « il n’y aurait pas eu de crise du lait, si la STIL était restée étatique. Ça suffit de vendre les entreprises publiques. Les opérations de liquidation n’ont pas  été faites de façon légale. Décision devrait être prochainement prise que ces entreprises développées par l’Etat, redeviennent comme elles l’étaient ».

Remettant manifestement en cause le processus de privatisation, qu’il qualifie de « criminel », et renommant le Carep en « commission de ruine », Saïed intime au  responsable de la BNA de rouvrir le dossier, pour déterminer qui a repris et à quel prix. « Il faut reprendre tout ce qui a été privatisé, car c’est la propriété du peuple ».

On ne le sait pas encore, mais on le présume à l’aune de tels propos venant du chef de tout l’Etat, si sa volonté est de revenir sur toutes les privatisations. Nombre d’entre elles ont été faites dans les secteurs, commercial et industriel. Et on présume aussi que les repreneurs privés ne dormiraient plus désormais la nuit par crainte de renationalisation de leurs entreprises, et ne seraient ainsi plus enclins à l’investissement !  

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