Au surlendemain de l’annonce de son offre d’aide à la Tunisie, l’Union européenne continue de s’attirer les foudres de la communauté de maints experts internationaux émérites et de nombreux activistes de la société civile.
Dans une réaction publiée, ce mercredi, sur les colonnes du Financial Times, le Professeur Hachemi Alaya et l’expert spécialiste du Maghreb Francis Ghilès y ont vu une « partie de poker menteur [qui] illustre l’incapacité de l’UE à relever le défi posé à sa frontière sud ».
En 2011, quelques mois après la chute de l’autocrate tunisien Ben Ali, rappellent-ils, l’Occident a offert à la Tunisie et à l’Egypte 20 milliards de dollars. Le président français Nicolas Sarkozy a déclaré que ce montant pourrait être doublé si l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe apportaient 10 milliards de dollars. Ce week-end, l’UE vient d’offrir à la Tunisie un peu plus d’un milliard de dollars.
La différence entre les montants illustre la politique de pingrerie de l’UE, guidée par la crainte d’une forte augmentation de l’immigration clandestine en provenance des côtes tunisiennes plutôt que par la volonté de promouvoir un partenariat plus ambitieux avec ce pays, soulignent Hachemi Alaya at Francis Ghilès.
Et de relever trois points qui plaident en faveur de cette interprétation du paquet annoncé par les dirigeants de l’UE dimanche à Tunis.
Tout d’abord, la Tunisie s’engagera à veiller à ce qu’aucun immigrant subsaharien dans le pays ne parvienne à se rendre en Italie, un engagement similaire à celui que Bruxelles a conclu avec la Turquie en 2015. L’Algérie et le Maroc ont fermement refusé de jouer le rôle de gendarme de l’UE.
Deuxièmement, le programme d’aide, axé sur l’investissement industriel, sera destiné à la production d’énergie non renouvelable pour l’exportation vers l’Europe, et non pour les besoins locaux.
Troisièmement, l’accès facilité des Tunisiens au réseau d’échange d’étudiants Erasmus ne peut qu’accélérer ce qui est déjà une énorme fuite des cerveaux, entravant ainsi l’avenir économique de la Tunisie.
La situation financière désastreuse de la Tunisie, dont les dirigeants successifs sont responsables, a privé la Tunisie de tout levier sérieux, concluent le Professeur Hachemi Alaya, Fondateur et rédacteur en chef, Ecoweek, et Francis Ghilès, Chercheur invité, King’s College.
Il ne faut pas rêver. L’argent proposé par EU est pour implémenter des projets de EU en Tunisie pour le bénéfice final de EU. Il servira à payer leurs experts, salariés, consultants EU qui travaillerons pour ces projets. L’argent sort de EU mais rentre aussitôt dans les comptes bancaires ouverts en EU.
Oh oui, ont sait cela, les USA font pareil, tous font ça, inutile d’en dire plus. J’ai expérimenté cette situation avec FIAS, entre autres institutions internationales.
Tout peuple mérite son sort. De quoi se plaint-on? Si c’est du non respect de l’UE vis à vis de la Tunisie, ça signifie que ce pays n’est pas respectable. Mais ça, ce ,’est pas nouveau. L’histoire de pays l’a démontré à plusieurs reprises, car c’est d’abord et avant tout un peuple qui ne se respecte pas lui-même. Le non-droit contrairement aux idées répandues sur ce point, a jalonné toute son histoire avec diverses variantes. Le peuple accepte le non droit. que peu-il exiger?