Les citoyens aiment leur Armée, la respectent, la vénèrent. C’est même une des institutions les plus respectées du pays et la seule pratiquement où il n’y a pas de moutons noirs, l’une des rares qui ne font pas les gros titres des journaux pour des affaires scabreuses, des dossiers de corruption ou que sais-je encore. Tout ça c’est vrai, mais quand il s’agit de rejoindre l’Armée, de faire un bout de chemin avec elle ou carrément d’y faire carrière, il n’y a plus personne. L’Armée reste cette institution qu’on adore applaudir, mais de loin. La preuve : « Sur un total de 30 mille jeunes convoqués en 2017 pour accomplir le service militaire, 500 jeunes se sont présentés volontairement pour s’acquitter de ce devoir« , a déclaré le président de la Commission parlementaire de la Défense et de la Sécurité, Abdellatif Mekki, lundi 4 mars 2019.
La solution ?
Le président de l’Association des anciens de l’armée nationale, Mahmoud Mzoughi, a jugé indispensable de changer la vision des jeunes vis-à-vis du service militaire et de les motiver pour accomplir ce devoir national.
« Les jeunes évitent d’accomplir le service militaire, d’autant que les mécanismes d’exécution de la loi ne garantissent pas l’égalité entre tous les jeunes tunisiens« , a-t-il expliqué lors de son audition par la Commission parlementaire de la Défense et de la Sécurité au sujet du nouveau projet de loi sur le service national.
« En vertu de la Constitution, la défense de la patrie est un devoir envers tous les citoyens. Ainsi la loi sur le service militaire doit garantir cette condition« , a-t-il ajouté.
A ce propos, il a proposé d’envisager des motivations pécuniaires pour inciter les jeunes à s’acquitter volontairement de ce devoir qui, a-t-il dit, « ne doit pas s’apparenter à une sanction« .
Une offre irrésistible
Abdellatif Mekki, député d’Ennahdha, a fait savoir qu’une journée d’étude consacrée à ce projet de loi sera organisée à l’Académie du Parlement pour aboutir à une série de recommandations qui seront avancées lors de la discussion en plénière du projet en question.
Le ministère de la Défense nationale avait élaboré un nouveau projet de loi sur le service volontaire civique (SVCi) qui vise à faire face à la réticence des jeunes à l’égard du service national.
Ainsi, le département a jugé nécessaire d’actualiser la loi n°2004-1 relatif au service militaire face au désengagement quasi-total des jeunes envers ce devoir national.
Le nouveau projet de loi maintient l’obligation d’accomplir le service national et prévoit la création d’un service militaire direct et d’un service civique contre l’annulation des affectations individuelles.
Selon le même projet, tout jeune qui se présente volontairement au service militaire aura la priorité de recrutement dans la fonction publique.
TAP