La chute inexorable des prix du brut et surtout le retour imminent de l’Iran sur le marché, avec son stock astronomique de pétrole et de gaz, ont achevé de plomber les Bourses des monarchies du Golfe, les entraînant ce dimanche 17 janvier 2016 vers une chute vertigineuse. En effet, le retour de Téhéran va se faire sur un marché déjà inondé par l’offre, avec la Chine qui n’est plus apte à digérer son quota habituel du fait du ralentissement de son économie, depuis la découverte d’énormes gisements de gaz de schiste sur son sol.
Les Bourses de Dubaï et du Qatar ont reculé de 6% ce matin, même s’il y a eu une légère remontée par la suite. Le Dubai Financial Market affiche -5,6% à la mi-journée, en-dessous de 2.700 points. Les titres d’Emaar, un mastodonte de l’immobilier de Dubaï dont raffolent les investisseurs en temps normal, ont chuté de 4,4% ce matin. Même tendance à la baisse pour Arabtec, champion du BTP, qui a enregistré -5,2%.
Le Qatar Exchange, le marché du Golfe le plus important après la place de l’Arabie saoudite, a été fortement bousculé à l’ouverture, jusqu’à perdre 5% à la mi-journée, même pas 8.000 points.
2015 a été une année noire pour les Bourses du Golfe, entraînées dans les bas fonds par la puissante Bourse saoudienne consécutivement à l’effondrement des cours du brut. Et 2016 ne démarre pas sous les meilleurs auspices pour les places boursières du Golfe. Une vraie catastrophe pour ces pays quand on sait qu’ils tirent plus de 80% de leurs recettes de la vente du pétrole. Cette donne permet de comprendre l’irritation de l’Arabie saoudite en ce moment et sa volonté à tout prix d’amener ses voisins à rompre définitivement tout lien diplomatique et économique avec un Iran qui a toutes les chances de devenir très prochainement la superpuissance du Moyen-Orient…