AccueilLa UNELe terrorisme bat de l’aile, mais les terroristes ne sont pas au...

Le terrorisme bat de l’aile, mais les terroristes ne sont pas au bout du rouleau!

Les signes indiquant que le terrorisme est aux abois sont de plus en plus évidents .La campagne qui se déroule, depuis le 18 avril 2014, à l’intérieur même du périmètre de Chaâmbi, de Sammama et de Salloum vise à traquer individuellement les djihadistes dans leurs derniers retranchements. Et cette campagne est regardée comme l’ultime phase d’un plan d’action qui a été mis en œuvre voici des mois.

Le terrorisme avait évolué jusqu’à juillet 2013, date de l’assassinat du député Mohamed Brahmi, dans un environnement commode. Il a tiré profit de deux atouts de taille. Le premier, c’est l’amalgame entretenu dans l’esprit de larges franges des élites tunisiennes entre terrorisme et militantisme politique. Les terroristes venus d’Irak, de Syrie, de Libye, d’Afghanistan ou sortis des prisons de Ben Ali étaient traités comme des héros. L’accueil réservé, à l’aéroport de Tunis Carthage, le 23 novembre 2011 , à la dépouille de Yosri Triqui, exécuté en Irak, pour avoir fait exploser le mausolée des deux Imams Ali Al Hédi et Hassen Askari et égorgé la journaliste Atwar Bahjat , donne une idée de l’estime que vouent aux terroristes l’élite et la société civile en Tunisie , et pas uniquement l’association « liberté et Équité ». D’ailleurs, Yosri Triqui avait eu droit à des funérailles grandioses à Sfax, et des représentants de plusieurs courants politiques y ont participé, et la présidence de la République et le leader d’Ennahdha Rached Ghannouchi sont intervenus auprès du premier ministre irakien Nouri Maliki , pour empêcher l’exécution de la sentence .

Le deuxième atout, c’étaient les mouvements sociaux qui portaient les slogans du développement régional et sont menés le plus souvent sur un mode violent. Deux grandes dates administrent la preuve que ces mouvements étaient largement noyautés et manipulés par les organisations terroristes. Les grands mouvements sociaux de Kasserine, Bouchebka, Fériana et bien d’autres régions, en janvier 2014, engagés pour revendiquer le développement régional avaient servi, en fait , de couverture aux déplacements de Kamel Gadhgadhi et ses compagnons de Chaâmbi à Raouad où ils avaient été tués le 4 février 2014. Slim Kantri, surnommé Abou Ayoub qui est revenu de Syrie pour réorganiser les Ansar Chariâa après le démantèlement de leur organisation n’a pu entrer clandestinement de Libye qu’à la faveur des affrontements survenus entre les habitants de Ben Guerdène et les forces de sécurité, début mars 2014. Il a été arrêté, le 15 mars 2014, à Gabès.

Les terroristes qui opéraient jusqu’à juillet 2013 , comme un poisson dans l’eau, selon l’expression de Mao tsé toung , ont voulu entretenir cet état de choses, en donnant l’impression de renvoyer l’ascenseur aux intellectuels qui les vénéraient , et aux meneurs des mouvements sociaux qui leur procuraient , sans en être tout à fait conscients , marge de manœuvre et couverture politique . Les terroristes ont prétendu à longueur de journée que la Tunisie est une terre de prédication et non de djihad, et ils ont toujours vanté la révolution tunisienne qui a propulsé l’islamisme aux devants de la scène publique. Mais l’illusion n’a pas duré longtemps. Les assassinats et le stockage des armes ont vite convaincu les forces de sécurité , l’armée, et plus tard les élites qui ont fini par se rendre à l’amère réalité que les terrorisme vise l’Etat tunisien, la sécurité du pays et les acquis de l’Indépendance.

Les premiers coups assénés au terrorisme l’ont été au mois d’août 2013, lors du démantèlement de cellules très actives qui s’apprêtaient à commettre des assassinats contre des hommes politiques et des intellectuels (cellules de Ouardia, Akouda , Sousse , Raouad 1, Borj Touil , Mornaguia etc. ).Et la contre-attaque des services de sécurité a culminé en octobre 2013 dans les opérations de Goubellatt , Sidi Ali Ben Aoun mettant en évidence les grandes défaillances du réseau terroriste et l’improvisation qui caractérise sa démarche .

Et déjà en août 2013, l’organigramme des Ansar Chariâa a été entièrement mis au jour et la totalité de la structure démantelée .Ce qui s’est passé après n’était qu’une suite de combats d’arrière-garde de la part des terroristes pour montrer à l’opinion publique, et peut-être aux financiers du terrorisme, que l’organisation était toujours active.

Le terrorisme en Tunisie a perdu non seulement l’initiative, mais tous les atouts qui fondaient sa « puissance ». La société est éveillée, l’islam politique dit modéré se désolidarise du projet terroriste de manière irréversible, les associations qui prêtaient main forte aux menées djihadistes sont mises à l’index. Déjà, le ministère de l’Intérieur a informé dernièrement la direction générale des associations et des partis politiques à la présidence du gouvernement de la présence de sérieuses présomptions autour de l’implication de certains activistes dans 150 associations dans le financement du terrorisme et l’appartenance au courant Ansar Al-Chariaa, mouvance interdite, relevant que l’Etat s’emploie à interdire toute activité à ces associations dans le cadre du respect de la loi.

On peut reprendre la thèse de plusieurs experts qui affirment avec assurance que le terrorisme en Tunisie, après avoir perdu sa couverture politique et ses grands atouts, est maintenant aux abois. Mais les appels lancés aux terroristes par Moncef Marzouki, en plein Chaâmbi, Ben Jaâfar à Washington et Rached Ghannouchi via une chaîne de télévision de se rendre pour prétendre à l’absolution, sont de nature à torpiller les efforts menés par l’armée et les forces de sécurité pour venir à bout des groupuscules terroristes dans les hauteurs de l’ouest du pays. De même, les conditions dans lesquelles a eu lieu l’audition du ministre de la Sécurité à l’ANC et les objectifs inavoués de cette initiative, jettent un trouble dans l’esprit de l’opinion publique et font perdre au citoyen les repères déjà clairs, alors même que la contradiction principale se situe entre le terrorisme, d’une part, l’Etat et la société, d’autre part.

Aboussaoud Hmidi

- Publicité-

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Réseaux Sociaux

108,654FansJ'aime
480,852SuiveursSuivre
5,135SuiveursSuivre
624AbonnésS'abonner
- Publicité -