AccueilLa UNELes banques tunisiennes capables de répondre aux besoins souverains, selon Fitch

Les banques tunisiennes capables de répondre aux besoins souverains, selon Fitch

Le secteur bancaire tunisien a la capacité de continuer à répondre aux besoins de financement croissants de l’État en 2024, car la croissance saine des dépôts et la faible demande de crédit soutiennent la liquidité du secteur, selon Fitch Ratings. L’exposition totale du secteur au souverain devrait augmenter légèrement en conséquence après avoir diminué en 2023.

En l’absence d’un accord avec le FMI et compte tenu de la rareté des autres sources de financement extérieur, la Tunisie s’est de plus en plus appuyée sur le secteur financier national, et les banques en particulier, pour financer son budget. Le budget 2024 prévoit une augmentation de 20 % des besoins bruts de financement par rapport à l’année dernière, pour atteindre 28,7 milliards DT (9,3 milliards USD). Sur ce montant, jusqu’à 40 % (environ 12,3 milliards TND) seraient couverts par des sources de financement nationales, et le reste par des financements extérieurs. Fitch prévoit  que les besoins de financement budgétaire atteindront ou dépasseront 16 % du PIB par an en 2024-2025, l’un des pourcentages les plus élevés parmi les États souverains notés  » CCC+  » ou moins.

En février, le gouvernement a emprunté 1 milliard TND sur le marché intérieur, dépassant son objectif de 750 millions TND pour la première tranche de son programme de souscriptions nationales 2024. Ce montant s’ajoute aux 7 milliards DT (2,2 milliards USD) que le Trésor a empruntés auprès de la Banque centrale de Tunisie (BCT), avant le remboursement d’une euro-obligation de 850 millions EUR effectué le 17 février.

L’agence de notation  estime que le gouvernement pourrait ne pas être en mesure de lever plus de 2,5 milliards USD auprès de sources de financement extérieures en 2024, ce qui laisserait un écart d’au moins 2,5 milliards USD par rapport au financement extérieur prévu, compte non tenu d’un éventuel accord du FMI avant l’élection présidentielle de cette année. Il est  donc estimé que près de 70 % des besoins de financement bruts de 2024, soit 12 % du PIB, devront être satisfaits par des sources nationales, notamment les banques et la CBT.

La capacité du secteur bancaire à répondre aux besoins de financement intérieur de l’État en 2024 est soutenue par une croissance saine des dépôts (plus de 6 %) et une faible demande de crédit. Le recours des banques au refinancement de la BCT était inférieur à 9 milliards TND (environ 7 % du financement total du secteur) à la fin du huitième mois de 2013, ce qui suggère des conditions de liquidité adéquates.

Des risques en cas de défaillance souveraine

Néanmoins, le maintien d’une forte dépendance vis-à-vis des  banques et de la CBT pour répondre aux besoins de financement pourrait poser des risques macroéconomiques, resserrer les conditions de liquidité pour les banques et accroître leurs risques de solvabilité en cas de défaillance souveraine.

L’exposition directe et indirecte des banques tunisiennes au souverain (à l’exclusion des dépôts à la CBT) a légèrement diminué à la fin de 2023 pour atteindre 30 milliards TND, soit 21 % des actifs du secteur et 1,9 fois le capital réglementaire.

L’exposition des banques au souverain en devises étrangères a diminué d’environ 40% en 2022 à 2,5 milliards TND en raison des remboursements souverains des prêts syndiqués, et s’est encore réduite au cours du 8M23. Fitch pense  que les ratios de solvabilité des banques résisteraient à une défaillance de l’État sur ses engagements en matière de crédit à la consommation. Une dépréciation totale des expositions souveraines aurait un impact gérable sur le ratio d’adéquation des fonds propres du secteur, qui s’élevait à 14,6 % à la fin du premier semestre 23. Si l’on soumet l’ensemble du secteur bancaire à une décote hypothétique de 30 % de l’exposition souveraine (y compris l’exposition en monnaie locale), le ratio d’adéquation des fonds propres du secteur tombe à 8 %, en deçà de l’exigence minimale de 10 %.

Les réserves de change ont augmenté pour atteindre 9,1 milliards USD à la fin de 2023, contre 7,8 milliards USD à la fin de 2022, grâce aux fortes recettes du tourisme, à l’augmentation des envois de fonds et à la hausse des exportations d’huile d’olive. Cela renforce la capacité de l’État à faire face aux prochaines échéances de la dette extérieure, y compris une euro-obligation de 1 milliard USD arrivant à échéance en janvier 2025, bien que les prélèvements sur les réserves pour aider à faire face aux échéances extérieures aillent voir  les réserves se détériorer matériellement en 2024-2025. En décembre 2023, Fitch a confirmé la note souveraine « CCC- » de la Tunisie, reflétant l’incertitude persistante quant à la capacité du gouvernement à répondre à ses importants besoins de financement budgétaire et à l’augmentation des échéances de la dette.

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