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Les cartels prennent en otage l’Etat et les hommes d’affaires

L’effacement de l’Etat en Tunisie, au cours de la décennie écoulée, « la décennie noire », régulièrement regretté, alors, par les journalistes et les activistes sincères, s’est avéré être beaucoup plus grave qu’on le pensait, s’agissant, d’après le président de la Rpublique en personne, d’une prise de l’Etat en otage par les cartels au moyen d’une instrumentalisation de la législation au service exclusif de leurs propres intérêts.

L’originalité réside dans l’assimilation de la corruption à  une prise de l’Etat en otage, car tout le monde, à l’intérieur et à l’étranger, savait et disait que l’économie tunisienne a été transformée durant la période signalée en une économie de rente. On se rappelle, entre mille autres, les révélations faites à ce sujet, depuis plus de cinq ans, par l’ex ambassadeur de l’Union européenne à Tunis, le diplomate français Patrice Bergamini, à des journaux européens influents, notamment le quotidien français Le Monde du 9 juillet 2019.

Le président Kais Saied a déclaré en substance, mercredi  15 novembre, en recevant la ministre de la justice et la ministre des finances, que « les mesures étaient souvent prises pour  satisfaire les lobbies, alors que des agents publics, par ce biais, se sont mis au service des réseaux criminels cherchant à se substituer à l’Etat dans plusieurs secteurs tels le transport, la santé, l’éducation, l’infrastructure de base et autres », et ce en détruisant les services publics assurés par l’Etat afin d’être remplacé dans cette tâche par les privés .

Les syndicats tunisiens, mieux informés et mieux avertis de la situation, n’ont pas cessé depuis toujours de dénoncer ces dérives justifiant, à leurs yeux, leur escalade en matière de protestations sociales et de revendications salariales, tant dans le secteur public que du secteur privé.

Ainsi, ce n’était pas seulement l’Etat qui a été pris en otage, mais toute l’économie nationale et, derrière elle, les opérateurs économiques et les hommes d’affaires engagés sérieusement et sincèrement au service de la croissance et de la création de richesses à travers l’effort et la production.

Cependant, il fallait le dire, car il y va d’une véritable réhabilitation. Les hommes d’affaires avaient pensé être, tous, mis dans ce même sac de crabes, dénonçant à maintes reprises leur diabolisation, à travers les mauvaises lectures de la traque judiciaire des corrompus.

Aussi, les hommes d’affaires tunisiens ont été sûrement attentifs aux récentes déclarations rectificatives du chef de l’Etat en recevant lundi 20 novembre le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, Samir Majoul, et dans lesquelles il a franchement admis que les hommes d’affaires tunisiens avaient été eux aussi les otages et les victimes de ce que l’ex ambassadeur européen appelaient « les positions monopolistes ».

Appropriation des richesses

«La lutte contre la corruption ne vise pas les hommes d’affaires qui opèrent dans le plein respect de la loi», a déclaré, en effet, le président Kaïs Saïed, en rencontrant lundi 20 novembre 2023, au palais de Carthage, le président de l’Organisation patronale, rappelant par là même  le rôle national de l’Utica.

La majorité des hommes d’affaires sont victimes de la corruption, qu’il s’agisse des propriétaires de grands groupes ou de petites et moyennes entreprises.

Bon nombre d’entre eux se plaignent encore d’une législation conçue sur mesure au service de quelques-uns d’entre eux et disent souffrir des agissements des lobbies qui veulent s’approprier toutes les richesses du pays, a encore dit le chef de l’Etat.

L’huile d’olive tunisienne en est une, selon lui. Aussi, a-t-il fustigé, dans le sillage, « sa hausse inacceptable de ses prix  à laquelle certains tentent de chercher de fausses explication pour dissimuler le monopole ».

Mais, il en va de même pour les autres produits agricoles comme, en ce moment, les dattes de variétés Dégla achetées, à 3 dinars le kilo auprès des agriculteurs des oasis du Djérid et Nefzaoua, et vendues à 13 dinars à Tunis et autres grandes villes au grand public des consommateurs.

S.B.H

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