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Les mauvaises nouvelles sur la croissance du PIB

Les dernières « Perspectives économiques mondiales » publiées par la Banque mondiale, suite aux dégâts causés par la pandémie de COVID-19 et l’invasion russe de l’Ukraine, évoquent  un « ralentissement de l’économie mondiale, qui entre dans ce qui pourrait devenir une période prolongée de croissance faible et d’inflation élevée. Et il en résulte un risque grandissant de stagflation (Ndlr : Situation économique d’un pays, caractérisée par la stagnation de l’activité, de la production, et par l’inflation des prix.), ce qui aurait des conséquences délétères tant pour les pays à faible revenu que pour ceux à revenu intermédiaire ».

La Banque Mondiale prévoit ainsi « une croissance mondiale[qui] devrait chuter de 5,7 % en 2021 à 2,9 % en 2022, soit nettement moins que les 4,1 % prévus en janvier dernier. Un rythme de croissance, qui devrait perdurer jusqu’en 2023-2024, et qui perturbe fortement l’activité, l’investissement et le commerce à court terme, par le tassement des effets de rattrapage de la demande et par la levée progressive des mesures de soutien budgétaire et d’accompagnement monétaire ». La Tunisie étant économiquement chevillée, notamment à l’Europe, il est évident qu’elle sera durement touchée, au moins sur le volet du commerce extérieur d’où elle tire ses ressources en devises, et où vivent ses TRE dont la participation au stock des réserves en devises est plus que substantielle.

Pour la Tunisie, le rapport de la Banque mondiale sur les perspectives de croissance, précise que « la reprise n’a été que modeste en 2021 et le pays est confronté à de multiples chocs économiques sans accès au financement du marché international, alors qu’il est au milieu d’une transition politique complexe. Le chômage en Tunisie reste élevé à 16,1 %, sans possibilité de relance politique ».

« Pour bien des pays, il sera difficile d’échapper à la récession », prévient déjà le président de la Banque mondiale, David Malpass ? dans l’édition de juin des Perspectives économiques mondiales. « Des changements dans les politiques budgétaires, monétaires, climatiques et d’endettement sont nécessaires pour remédier à l’affectation inappropriée des capitaux et aux inégalités. », dit encore Malpass, comme s’il pensait à la Tunisie où la croissance était molle et l’inflation avoisinait déjà les 8 % en mai dernier.

« Les économies en développement devront trouver un équilibre permettant à la fois d’assurer la viabilité budgétaire et d’atténuer les effets de la conjugaison des crises actuelles sur leurs populations les plus pauvres », souligne Ayhan Kose, directeur du département Perspectives de la Banque mondiale

Et comme en écho aux dernières demandes du FMI pour la Tunisie, il préconise de « communiquer clairement sur les décisions de politique monétaire, s’appuyer sur des cadres de politique monétaire crédibles et protéger l’indépendance des banques centrales peut permettre d’ancrer efficacement les anticipations d’inflation et de réduire l’ampleur du resserrement nécessaire pour obtenir les effets souhaités sur l’inflation et l’activité. ».

Une recommandation que devrait écouter et méditer le chef de tout l’Etat tunisien qui privilégie pour l’instant son propre agenda politique, sur l’agenda d’un gouvernement pour lequel l’accord avec le FMI devient un passage obligé, tant pour les IDE que pour l’accès aux marchés financiers internationaux et y contracter crédit aussi.

Une recommandation que devraient aussi entendre tous ceux qui appellent le chef de l’Etat à mettre fin à l’indépendance de la BCT (Banque Centrale de Tunisie), pour l’obliger à financer le budget et se détourner de la nécessité d’un durcissement de la politique monétaire pour maîtriser l’inflation.

Le rapport de la Banque Mondiale, qui compare la situation actuelle  à celle des années 1970, prédit encore en véritable lanceur d’alerte, que « l’inflation mondiale devrait ralentir l’année prochaine, mais elle restera probablement supérieure aux objectifs dans de nombreux pays. Si l’inflation reste élevée, la répétition des solutions adoptées lors de la précédente stagflation pourrait se traduire par une forte récession mondiale, ainsi que par des crises financières dans certaines économies émergentes et en développement ».

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