« S’il y a une critique qui peut être adressée à la Troika, c’est que leurs dirigeants n’étaient pas pleinement conscients des problèmes de la transition démocratique ». Tel est le constat d’Ali Laareydh, ex chef du gouvernement et dirigeant d’Ennahdha.
Dans une interview accordée au journal « Ashark Al Awset », il a reconnu que la scène est beaucoup plus compliquée que les alliés de la Troika ont pensé. « On a cru que les résultats des élections d’octobre 2011 conduiraient immédiatement à la stabilité et à la sécurité qui permettraient de résoudre plusieurs points. De même, la réalisation d’un taux de croissance pourrait absorber une part des problèmes sociaux et économiques », a-t-il dit avant de reconnaitre qu’ « on n’était pas formé à gouverner. Mais faut-il noter que le peuple tunisien était plus engagé à respecter les résultats des urnes que les partis politiques. En effet, plusieurs tunisiens ont critiqué et protesté tout en respectant la loi alors que certains partis n’ont pas respecté les règles de la démocratie. D’ailleurs, plusieurs d’entre eux continuent à refuser l’autre tout en pensant à recourir à la rue et l’usage de la violence , s’il s’avère nécessaire », a-t-il conclu.
Comparant la situation en Tunisie avec les autres pays du printemps arabe, il reconnaît que les élites politiques en Tunisie ont réussi à avancer et ont réalisé la transition démocratique dans les circonstances les plus difficiles.