Le chiffres de la dette extérieure totale de la Tunisie (celle de l’Etat et des entreprises) des 3 mousquetaires comme les a nommés le Cartooniste tunisien Omrane, fait froid dans le dos. Elle a atteint plus de 78,2 milliards de dinars en 2018, soit 74 % du PIB. Ce chiffre n’en est pas moins effrayant que celui des 3 Milliards DT, que l’Etat tunisien doit à 51 de ses propres entreprises publiques (EP).
Le ministre des Finances « Bold Eyes », Nizar Yaiche a insisté pour recalculer ce que l’Etat doit aux entreprises publiques pour compléter l’horrible tableau de la dette. Ce qu’il a découvert ne doit pas l’enthousiasmer, et encore moins les bailleurs de fonds de celui qui ferait désormais presqu’office de liquidateur.
A 50 % l’argent que doit l’Etat aux entreprises publiques, il le doit à la STIR (Entreprises de raffinage du pétrole). Ces 2,277 Milliards DT que l’Etat tunisien lui doit au titre de compléments de subventions, seraient-ils pas de nature à résoudre la crise financière grave par laquelle passe cette entreprise publique ? l’Office des céréales est le second créancier de l’Etat. Ce dernier lui doit 958 MDT. Un montant susceptible de solder toutes ses créances auprès des banques publiques et notamment la BNA. Idem pour la Steg, à laquelle l’Etat tunisien doit (et cet état n’est pas définitif) 455 MDT. L’Etat tunisien doit aussi beaucoup d’argent aux entreprises publiques (EP). Il doit 423 MDT à la CNRP, 286 MDT à Tunisie Télécom qui sont certainement des factures impayées de téléphone, 174 MDT de bons d’essence impayés, et 544 MDT aux municipalités. Et la liste est longue de plus de 51 auxquelles l’Etat doit de l’argent qu’il est, pour l’instant au moins, incapable de payer.
Et après … ? Quel est le message que voudrait passer le ministre des Finances par cette très longue liste ? Est-ce pour dire que les comptes faits du temps de son prédécesseur sont faux, alors qu’ils sont faits par les mêmes cadres du même ministère des Finances ? A quoi cela lui servirait-il ? Est-ce pour dire que l’Etat est encore plus endetté que ne l’a dit son chef de gouvernement à El Mourouj, lorsqu’il dénonçait devant des responsables dont les masques cachaient mal les visages consternés, « l’économie en très grosse difficulté et la très grosse misère du peuple », tout en annonçant un investissement en millions DT à Ennahli pour le bien être des miséreux ?
Voudrait-il ainsi justifier un héritage plus lourd pour justifier une incapacité à faire mieux que le gouvernement précédent dans un remarquable déni du principe de la continuité et de la solidarité de l’Etat, ou pour lui préparer le terrain pour de possibles misères qui prendraient chez les uns pour donner aux autres et faire organiser un nivellement social par le bas ?
Il manquait pourtant à cet état des dettes de l’Etat envers les entreprises publiques, un audit de ces dépenses, notamment en eau, électricité, et en carburant, pour savoir comment l’Etat a dépensé ces milliards de Dinars et pourquoi ce cumul de dettes ?
Mais aussi, un état exhaustif de l’état des dettes de ces dernières envers leurs fournisseurs privés qui ne comprendront de cette liste que le fait qu’ils peuvent dire adieu à leur argent, que des entreprises publiques, elles-mêmes ayant des dettes à recouvrer auprès d’un Etat qui crève la dalle, ne pourront plus récupérer, et fournir ainsi au gouvernement Fakhfakh la justification de ces grosses dettes de l’Etat envers des fournisseurs, comme la Steg, la Sonede, ou encore Tunisie Télécom.