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Libye : La Tunisie sort de son ostracisme diplomatique. Un juste retour du balancier !

Les temps seraient-ils opportunément venus pour que la Tunisie sorte de l’ostracisme diplomatique où elle s’est enfermée de force ou de gré s’agissant de la crise chez son voisin libyen ?  On ne pourrait y voir que le juste retour du balancier alors que l’Etat tunisien s’est offert rarement l’occasion  d’avoir rang d’interlocuteur et de partenaire obligé  dans le règlement de la poudrière libyenne où des puissances diverses soufflent sur le feu au gré de leurs fins inavouables et inavouées.

En abritant  au début du mois de novembre prochain la première réunion directe du dialogue politique inter-libyen, la Tunisie reprend sa place  naturelle sur l’échiquier diplomatique régional, regagnant la confiance des Libyens eux-mêmes, mais aussi et surtout celle des nations, grandes et moins grandes, impliquées de près ou de loin dans le conflit fratricide inter-libyen

La  Représentante spéciale et Cheffe par intérim de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL),  Stephanie Williams, a précisé que le Forum de dialogue politique libyen se tiendra selon « une formule hybride », qui comprend une série de sessions virtuelles qui débuteront le 26 octobre ainsi que les pourparlers directs qui se tiendront en Tunisie.

Le dialogue inclusif visera à  » arriver à un consensus sur un cadre de gouvernance unifié et des arrangements qui conduiront à la tenue d’élections nationales dans les plus brefs délais afin de restaurer la souveraineté de la Libye et la légitimité démocratique des institutions libyennes », a déclaré la déclaration de l’UNSMIL. Il  fera suite aux accords de la conférence de Berlin et aux récentes consultations entre les Libyens, qui se sont tenues à Montreux, en Suisse, et à Bouznika, au Maroc, et au Caire, en Égypte.

Les participants au dialogue seront issus des « principales circonscriptions libyennes, sur la base des principes d’inclusion, de représentation géographique, ethnique, politique, tribale et sociale équitable », et de « participation significative des femmes et des jeunes libyens », a souligné l’UNSMIL, indiquant  qu’elle s’efforcera d’assurer « de larges consultations, la transparence et une approche fondée sur les droits au cours de ce processus dirigé et contrôlé par les Libyens, dans lequel de multiples voix seront entendues ». Les Nations unies organiseront également des entretiens directs entre les délégations de la Commission militaire mixte 5+5 (CMM) à Genève à partir du 19 octobre.

Le Caire s’active à son échelle

Pendant ce temps, les représentants de la Chambre des représentants basée à Benghazi et du Haut Conseil d’État basé à Tripoli ont entamé dimanche trois jours de pourparlers facilités par les Nations Unies dans la capitale égyptienne, Le Caire, a déclaré la MINUL. La mission de l’ONU a déclaré que les délégations devraient discuter « des options juridiques et constitutionnelles qui pourraient être proposées au Forum de dialogue politique libyen ».

Le chef des services de renseignements égyptiens, Abbas Kamel, a donné le coup d’envoi des discussions de dimanche, en déclarant que le temps était venu pour la Libye, son voisin, d’instaurer  la paix et de se mettre d’accord sur « une constitution qui définisse les pouvoirs et les responsabilités, et qui conduise à des élections présidentielles et parlementaires », selon l’agence de presse égyptienne MENA, gérée par l’Etat.

La compagnie pétrolière nationale libyenne a également annoncé dimanche qu’elle reprenait la production du plus grand champ pétrolifère du pays. La société pétrolière nationale a déclaré qu’elle avait levé le cas de force majeure qui avait été imposé au champ pétrolier du Sud-ouest de Charara après avoir conclu « un accord d’honneur » avec les forces loyales au commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Hafter pour mettre fin à « toutes les obstructions » sur le champ.

La fin de la diplomatie ringarde !

Cette réunion de Tunis semble devoir mettre fin à une succession d’errements, d’atermoiements et d’occasions manquées à mettre au passif de tous les gouvernements qui se sont succédé en Tunisie depuis bientôt une dizaine d’années. Il n’était question que de professions de foi, de déclarations d’intentions très peu suivies d’effet, et d’une absence flagrante sur le terrain, la mission diplomatique tunisienne à Tripoli étant fermée depuis un lustre et ce n’est que très récemment qu’un ambassadeur de Tunisie a été nommé.

S’y ajoute cette politique des chaises vides qui a entaché l’activité diplomatique tunisienne en lien avec la Libye comme lors de la conférence de Berlin où la diplomatie tunisienne s’est inscrite aux abonnés absents pour des motifs protocolaires jugés « futiles ». En lieu et place, on s’est égosillé à réaffirmer  la position de la Tunisie à l’égard de la crise libyenne visant à « trouver un règlement politique global qui préserve l’unité et la souveraineté de la Libye dans le cadre d’un dialogue inter-libyen rassembleur sous les auspices des Nations Unies ». Quant au président de la République, Kais Saied, il a beau recevoir plusieurs parties en lien avec la crise libyennes, mêmes celles qui ne pèsent pas lourd. Toutefois, il a été invariable dans ses appels aux pays  voisins qui « ont un rôle capital dans l’identification d’une solution pacifique à cette crise », soulignant, à ce propos, « la coordination et les concertations établies entre la Tunisie et l’Algérie pour réaliser la stabilité en Libye ».

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