AccueilLa UNEMarzouki a-t-il une place dans les prochaines présidentielles ?

Marzouki a-t-il une place dans les prochaines présidentielles ?

Depuis la promulgation de la Constitution et la formation du Gouvernement de Mehdi Jomâa , fin janvier dernier , les choses sont devenues claires. Il ne reste que le code électoral à adopter, dans les jours à venir, pour que s’engagent les préparatifs aux prochaines échéances.

Cette nouvelle équation s’est imposée au détriment de la troïka qui s’est vue obligée de quitter le pouvoir .Les autres partis politiques l’ont saisie , chacun de son côté , comme une opportunité en vue d’un redéploiement pour de meilleurs scores et un positionnement plus stratégique aux prochaines échéances . Et si l’on constate déjà une fraîcheur et une grande marge de manœuvre chez les formations de l’ancienne opposition démocratique et radicale, délivrée des effets du processus du 23 octobre 2011, on remarque que la troïka demeure handicapée par les résultats calamiteux des deux années de pouvoir qui ont laissé le pays à genoux , appauvri , en plein désordre et dans un isolement politique et diplomatique sans précédent .

Mais au niveau de la troïka elle-même, les choses sont différentes d’un parti à l’autre. Ettakattol est en train de revendiquer la paternité de la Constitution en faisant valoir le rôle de premier plan joué par son leader Mustapha Ben Jaâfar pour faire aboutir le processus constituant .Les militants d’Ettakattol rappellent, à l’occasion ,que la démarche suivie par leur chef Ben Jâafar était la seule payante . Il s’est ,en effet , maintenu , contre vents et marées , dans la mouvance de la majorité (la troïka) pour faciliter le fonctionnement des rouages de l’Etat et garantir son caractère moderniste et civil , tout en restant réceptif aux doléances de l’opposition et aux attentes de l’opinion publique, surtout après l’assassinat de Mohammed Brahmi et le retrait d’une soixantaine de députés de l’ANC . Ces mêmes militants mettent en valeur l’initiative de Ben Jaâfar de suspendre, l’été dernier , les travaux de la Constituante pour quelques semaines et lui attribuent un effet positif dans les développements ultérieurs .

Ennahdha, pour sa part, présente son retrait comme un sacrifice consenti pour la Tunisie et en faveur de la transition démocratique et ne cesse d’afficher sa confiance dans un retour proche aux affaires à la faveur des prochaines échéances. Son discours conciliant et modéré va dans le sens de cette version que le parti islamiste donne du dernier tournant, et laisse, en sa qualité de parti incontournable et toujours favori aux prochains scrutins, la porte ouverte à toutes les alliances que les évolutions prochaines mettront à l’ordre du jour .

Pour le CPR , les choses sont tout à fait différentes . Ce parti, à la structure improvisée, et déjà mise à mal par différentes dissensions et scissions, et au discours belliqueux qui prend tout le monde pour ennemi, donne l’impression qu’il n’a rien investi pour devenir un parti sollicité ou même fréquentable dans l’équation qui émerge, depuis fin janvier 2014. Ce parti , qui ne s’est jamais préparé à un climat de consensus ou de concorde nationale en sabotant toute initiative de concertation, depuis la Révolution, ou au moins en s’y opposant , a purement et simplement boycotté le Dialogue National , préférant s’exclure du processus qui en a découlé , par fidélité à son carcan idéologique d’origine d’être contre tous et tout ce qui réunit les Tunisiens .

Au bout du compte, ce parti et les formations qui en sont issues (le mouvement Wafa de Abderraouf Ayadi et le courant démocratique des Abbou) se sont trouvés en dehors de ce processus qui se dessine pour l’étape à venir.

Le président Marzouki , emblème de cette mouvance , s’est aperçu avec son staff de conseillers qu’après l’adoption de la Constitution et le déclenchement de la dynamique du dialogue et de la concertation , de nouvelles règles de jeu ont été établies et toutes les parties sont tenues de s’y conformer. L’une d’elles impose à ceux qui veulent se porter candidats aux prochaines échéances de se démettre de leurs fonctions, et tous ceux qui sont aux commandes doivent contribuer, dans la stricte neutralité, au succès de l’étape transitoire et du processus électoral. Or Moncef Marzouki qui veut se représenter aux présidentielles, s’emploie à se soustraire à cette règle de jeu en faisant valoir qu’il est élu et qu’il ne cèdera ses fonctions qu’à un président élu.

Ses conseillers sont accablés par mille et une affaires , du « livre noir » qui vient d’être, pour la deuxième fois , interdit de publication et de vente par la justice , jusqu’à l’incident diplomatique du Président de la Choura iranienne Larijani, lors de la célébration de la Constitution , en passant par les révélations de Adnane, le fils de Mohammed Brahmi et de Souhair Hamdi, dirigeant du Courant Populaire , au sujet d’une confidence faite par Marzouki à feu Mohammed Brahmi que les armes amassées visaient les Rcédistes et les contre-révolutionnaires .

Tous ces ratés n’ont été ni expliqués , ni démentis, et l’opinion assiste à des manœuvres de la part de Adnane Mancer qui joue sur les contradictions au sein de Nidaa Tounes , et Abdelwahab Maâtar, naguère en symbiose avec l’aile dure d’Ennahdha, qui déclare que les représentants du CPR siégeaient , sans aucun pouvoir, dans les Gouvernements Jébali et Laârayedh.

Les observateurs se demandent si de telles attitudes sont de nature à permettre au CPR d’inverser la tendance pour redevenir un élément qui pèse sur l’échiquier politique ?

Aboussaoud Hmidi

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