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Obama fait la leçon à une Europe incapable de peser dans les affaires du monde

Après avoir tancé le Royaume Uni, auquel il a prédit le pire si jamais il s’embarque dans une sortie de l’Union européenne, le président américain, Barack Obama, remet ça ce lundi 25 avril en prononçant une allocution en Allemagne pour magnifier les liens transatlantiques et inviter les leaders européens à un mini sommet où il sera question du renforcement de l’UE. En effet Washington commence à être angoissé par l’idée de rester seul sur la scène internationale si jamais l’UE implosait, seul face au foisonnement des foyers de tension, au terrorisme qui prolifère, etc.

Des Américains qui volent au secours des Européens, c’est un fait plutôt rare ces dernières années, on avait plutôt l’habitude de voir des USA qui prenaient un malin plaisir à accentuer les failles de sa rivale pour mieux asseoir son leadership mondial. L’exemple du bras de fer épique entre Boeing et Airbus est très parlant. Mais à y regarder de plus près, la posture d’Obama est loin d’être dénuée de pragmatisme, de calcul froid qui part des réalités du terrain. En effet les Américains depuis leurs sorties hasardeuses en Afghanistan et en Irak, avec tous les facteurs de déstabilisation de la planète qui en ont découlé, n’ont plus les moyens d’être seuls les gendarmes du monde. C’est beaucoup trop de boulot pour les Etats-Unis, aussi puissants soient-ils. Alors quand Washington voit la crise migratoire s’intensifier suite aux conflits en Syrie et en Libye, quand elle voit le danger Daech enfler et qu’en face l’UE se débat dans ses hésitations pour une vraie défense commune et dans sa crise économique, c’est panique à bord à la Maison Blanche. Obama, qui boucle à Hanovre (nord) un voyage de deux jours en Allemagne, ne se gênera pas pour le dire à ses amis européens sans prendre de gant.

Le président américain va aborder ces sujets épineux dans son discours cette fin de matinée lors de son passage à la foire industrielle de Hanovre. Il y a reviendra cet après midi lors d’une rencontre avec la chancelière Angela Merkel et les chefs des gouvernements britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi ainsi que le président français, François Hollande. « Le président va discuter des progrès réalisés dans ces domaines ces dernières années et souligner le travail qu’il reste à faire à l’avenir », a confié un membre de son cabinet.

Bref, le président américain, qui reste l’homme le plus puissant de la planète, même s’il est à quelques mois de la fin de son règne, fera la leçon à des Européens incapables de parler d’une seule et même voix et de peser dans la direction des affaires du monde.

Obama marque son terrain

Les collaborateurs d’Obama tiennent à ce qu’on sache que la paternité de ce mini sommet revient au président américain. L’affaire est d’importance car c’est son avant-dernière visite en Europe en tant que patron de la Maison Blanche – le dernier se fera ce mois de juillet à Varsovie, en Pologne, pour le sommet de l’Otan.

Les enjeux de cette réunion avec quatre dirigeants européens sont ailleurs également car on a beaucoup reproché à Obama de regarder trop du côté de la zone Asie-Pacifique, et pas assez assez vers l’Europe. Obama voudrait peut-être rectifier un tant soit peu le tir avant de tirer sa révérence.

Un haut cadre de l’administration américaine a déclaré hier dimanche eu soir, sous le couvert de l’anonymat, qu’Obama va annoncer aux Européens qu’il va dépêcher 250 instructeurs de l’armée américaine de plus en Syrie pour encadrer les troupes rebelles modérées. Une manière aussi de signifier aux Européens qu’il fait des efforts et qu’il attend d’eux des initiatives dans ce sens.

Mais les Européens bottent déjà en touche et renvoient la balle à la Russie. Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, est en faveur d’une plus grande implication de Moscou dans le règlement des conflits dans la région. « Nous avons impliqué la Russie pour chercher une solution pour la Syrie et je pense (que le sommet) fournit une bonne occasion de voir si la Russie ne pourrait pas aussi jouer un rôle pour stabiliser la Libye », a-t-il affirmé à la chaîne de télévision ARD. Pas sûr que cette idée plaise aux Américains, qui sont encore arcboutés à une guerre froide avec les Russes qui ne dit pas son nom…

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