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Perte de 1,6 Milliard DT en 4 mois. Le Covid et les mauvais arbitrages sont passés par là !

Il était prévu que le total des recettes propres de l’Etat tunisien, augmentent de 11,2 % à fin décembre 2020 par rapport à 2019 où ces mêmes recettes avaient augmenté de presque 19 % en 2018. Or, jusqu’à fin avril de l’exercice courant, ces recettes propres ont baissé de 10 % déjà, passant de 10,6 Milliards DT à 9,5 Milliards DT seulement. Le Covid-19 et le confinement général sont passés par là. Résultat, un manque à gagner de 1,6 Milliard DT.

  • Moins de ressources en impôts …

Ce manque à gagner provient en totalité, selon les chiffres du ministère tunisien des finances, de la baisse des recettes fiscales qui sont passées de 9,476,6 Milliards DT à 8,286,6 Milliards DT seulement. Cette baisse s’explique essentiellement par la baisse des recettes en IS (impôt sur les sociétés) à cause de la baisse (-41,7 %) généralisée du chiffre d’affaires des entreprises, obligées de fermer après une hausse de 41 % en avril 2019. Cette baisse de l’IS provient des recettes des entreprises commerciales, impactées par le Covid (-372,7 MDT) et des recettes des sociétés pétrolières (-220 MDT), arrêtées elles aussi.

Grosse baisse aussi en matière d’impôts indirects, où la décélération des échanges du commerce extérieur a engendré une baisse de 13,7 % en droits de douane après une hausse de 12,4 % en avril 2019. Mais aussi suite à la baisse de la consommation à cause du confinement. C’est ainsi que les recettes du trésor en TVA ont baissé de 15,5 %, et que les recettes au titre du droit de consommation (DC) qui ont baissé de 5,1 %.

En revanche, l’impôt sur les salaires a augmenté de presqu’un million DT (1,943 Milliards DT contre 1,859 Milliards DT en avril 2l019). Une petite hausse qu’on pourrait expliquer par la hausse de 16,4 % des dépenses de l’Etat en salaires. Une masse salariale, passée de 5,615 Milliards DT à 6,537 Milliards DT en un seul mois. Plus de salaires, équivaut ainsi à plus de retenues à la source et impôt sur le revenu des salariés.

Ce sont là, les premiers chiffres officiels de l’impact financier de la pandémie du Coronavirus sur l’économie, publiés dernièrement par le ministère tunisien des finances qui faisaient la revue mensuelle de l’exécution du budget 2020 pour le mois d’avril de la même année.

  • Plus de dépenses en salaires et moins en investissements

En face, l’Etat tunisien dépense sans compter, et au-delà de ses ressources, propres et autres. C’est ainsi que les dépenses de gestion autorisées par le gouvernement d’Elyes Fakhfakh, ont augmenté de 20 % en avril dernier, affectant ainsi 79 % des dépenses à la gestion administrative. Une hausse due aux salaires (+16,4 %), de 5,3 % en biens et services, et de 43,2 % en interventions et transferts divers.

« Un populisme qui prend en otage les perspectives économiques de tout un pays », commente un expert qui requiert l’anonymat. Un autre, cadre au ministère des finances et qui aussi requis l’anonymat, met en doute cette hausse, l’expliquant par une mauvaise affectation de certaines hausses de primes anciennes sur le mois d’avril 2020. Le ministre des finances pourrait-il sinon expliquer autrement cette hausse de la masse salariale ?

Par contre les dépenses en investissements par l’Etat, ont été divisés par deux (-51 % en avril 2020). On remarque ainsi, par exemple, que le montant des emprunts extérieurs de l’Etat destinés aux projets (387 MDT), n’a presque pas bougé, et que le financement public a même été divisé par deux (233 MDT contre 581 MDT en avril 2019). Et c’est, essentiellement là, le populisme dont parlait notre expert. On puise dans le titre II, normalement destiné à l’investissement créateur d’emplois, pour le distribuer en aides sociales notamment. Un mauvais arbitrage du gouvernement Fakhfakh, entre la supra-urgence économique et financière etle populeux souci du social dont les dépenses ont représenté 50,7 % de l’ensemble des dépenses, le montant du déficit budgétaire pour l’exercice 2020 qui était à 8 mois de sa clôture, avoisinait en avril dernier les 3 Milliards DT (-2,72 Milliards DT).

On en comprendrait presque la recherche effrénée du gouvernement Fakhfakh et son ministre des finances, de crédits exclusivement destinés à l’assistance du budget. Des emprunts et des aides internationales, dont on ne sait toujours rien, concernant le volume et les affectations réelles.

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