AccueilLa UNERéhabilitation de la planification, en attendant le rôle économique de l’Etat

Réhabilitation de la planification, en attendant le rôle économique de l’Etat

Évènement programmé et attendu, qui avait fait couler, un temps, beaucoup d’encre, la Conférence internationale sur l’investissement du mois de novembre n’aura pas lieu, probablement en raison du changement survenu à la tête du ministère de l’Economie et de la planification.

En effet, l’investissement et la promotion de l’investissement en Tunisie est un thème qui revient sans cesse, ces derniers temps, dans les diverses déclarations et les différents espaces.

Tout le monde dit s’inquiéter de son recul général par rapport à son niveau de 2010, mais aussi et surtout de la régression constante de la part de l’investissement public dans le budget de l’Etat au profit d’un gonflement sans précédent des dépenses de fonctionnement (salaires et émoluments entre autres).

Cependant, le débat et l’adoption du budget du ministère de l’Economie et de la planification, à l’ARP, le 24 novembre 2023, n’ont pas bénéficié d’autant d’intérêt, alors que la ministre en charge de la mission par intérim, Sihem Boughdiri Nemsia, ministre des Finances, a fourni des données intéressantes dans ce domaine.

Il s’agit principalement de la réhabilitation de la planification des projets de développement dans le cadre de plans de développement triennaux avec la participation active des forces régionales et locales.

Formellement, la planification ne s’était  pas arrêtée, mais elle était devenue une pure formalité.

Dans sa réponse aux demandes d’éclaircissement des députés,  Sihem Boughdiri Nemsia a souligné que « le plan de développement 2016/2020 a  été, en ce qui concerne la réalisation, très en deçà des objectifs fixés, ajoutant que le plan de développement 2023/2026, élaboré conformément au document relatif à la vision de la Tunisie à l’orée 2035, sera présenté bientôt à l’ARP, après l’amélioration de son contenu par des consultations régionales et locales.

Elle a admis l’existence de beaucoup de législations faites sur mesure que le gouvernement compte réviser. L’idée n’est pas nouvelle, mais il est toujours bon de le réentendre dire par les responsables.

Sur un autre plan, la ministre a évoqué la multiplicité des structures intervenant en matière de coopération internationale, et la nécessité de les réorganiser de manière à conférer davantage d’efficacité à leur action. En effet, c’est par ce biais qu’une bonne part du financement extérieur est véhiculée.

Autre aveu très important, la ministre a admis que durant la précédente décennie, des compétences hautement qualifiées au sein du ministère de l’Economie ont été marginalisées, au profit du recours aux experts en dehors du département tandis que les directeurs généraux et les compétences du ministère sont délaissés.

Refondation politique

Toutefois, aux yeux d’analystes moins obstrués par la propagande économique néolibérale, ces réhabilitations restent incomplètes sans une réhabilitation du rôle économique de l’Etat, dans les secteurs stratégiques mais aussi là où l’intérêt du pays le commande, comme au niveau du commerce, devenu par sa privatisation totale, la proie à l’obsession aveugle du profit par tous les moyens.

La volonté de ne pas aliéner le patrimoine des entreprises publiques et de le sauver au contraire pouvait constituer le premier pas vers cette réhabilitation.

Justement , le PPP (Partenariat Public Privé), exalté à dessein, n’a nullement  donné des résultats probants, au vu de la situation actuelle de la Tunisie, alors que le peu qui reste du secteur public, notamment les entreprises publiques, n’a pas cessé de faire l’objet de l’acharnement farouche qu’on connaît et qui cache mal sa finalité réelle, la déréglementation  et l’effacement total de l’Etat et des pouvoirs publics de la sphère économique, vœu universel du néolibéralisme mondialiste.

Aussi est-ce avec raison que les mêmes analystes ont défendu cette refondation politique vers le retour du rôle économique de l’Etat, principalement à la lumière de l’importance accrue accordée, en ce moment, en Tunisie, à la préservation de la souveraineté nationale, à tous les échelons. Or,  ils soulignent qu’il ne peut pas y avoir de souveraineté réelle sans souveraineté économique qu’il ne faut pas confondre avec l’autarcie ou l’autosuffisance économique, mais à  comprendre comme l’acquisition d’une puissance économique axée sur l’exploitation judicieuse des trois piliers de l’activité économique, l’agriculture, l’industrie et les services.

S.B.H

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