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Sénégal : Macky aurait écrasé ses adversaires dès le 1er tour, avec 60,7% des voix

La Commission électorale nationale autonome (CENA) avait presque tancé le Premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne, pour avoir déclaré dès le soir du vote, le 24 février 2019, que le président sortant, Macky Sall, avait raflé la mise dès le premier tour avec 57% des voix. Ces propos avaient provoqué un tollé, notamment chez les deux principaux challengers du président Sall, Idrissa Seck et Ousmane Sonko, alors la CENA a demandé aux états-majors de tous les candidats de se garder de publier un quelconque résultat ou estimation, et d’attendre sagement les annonces officielles. Mais c’était sans compter sur les groupes de presse, qui ont de gros moyens et qui avaient dépêché des observateurs dans les bureaux de vote partout au Sénégal. Ils ont bravé les consignes de la CENA et donné le nom du vainqueur de la présidentielle de 2019.

Attendre jusqu’au vendredi 1er mars, date limite de la proclamation des résultats officiels, pour découvrir celui qui va gouverner le pays dans les cinq prochaines années, c’est trop demander à des électeurs rompus à la pratique démocratique et qui ont l’habitude de connaitre très tôt l’issue du vote. Ce fut le cas lors des élections de ces dernières années, sans que les résultats officiels ne soient contestés par les camps adverses ou la rue. D’après les estimations de Sénégo, Macky Sall garde son fauteuil avec une très confortable avance, il aurait même écrasé ses adversaires avec 60,7% des voix. Le second, Idrissa Seck, recueillerait 19,1% des voix; Ousmane Sonko est crédité de 14,4%; Issa Sall 3,9% et Madické Niang 1,9%. Donc un score pour le président sortant qui va même au-delà du chiffre avancé par le Premier ministre.

La CENA doit certainement avoir les mêmes, à peu de choses près, mais se garde de les publier le temps que les esprits des opposants se calment, eux qui soutiennent mordicus qu’un deuxième tour est inéluctable. Il est très probable que la grande majorité des citoyens sénégalais, depuis l’annonce de Dionne dimanche dernier, aient déjà digéré le fait que Sall allait rempiler, et que même si des remous ne sont pas à écarter, ce ne peut être qu’une agitation sporadique et relativement maitrisée, rien qui puisse perturber le fonctionnement du pays. On est loin du contexte délétère de 1988 ou de 2012, quand le président Abdoulaye Wade a voulu tripatouiller la Constitution pour faire de son fils, Karim Wade, son successeur légal, une dérive monarchique bloquée par la rue.

Si la CENA confirme les estimations de la presse, les vaincus, notamment Seck et Sonko, pourront se consoler en se disant que le paysage politique sera beaucoup plus dégagé dans 5 ans, après la fin du second et dernier mandat de Macky Sall, en vertu de la Constitution qu’il a lui-même changée pour écourter le règne des chef d’Etat et moderniser la vie politique sénégalaise, comme cela se pratique dans les grandes nations démocratiques du monde. Dans 5 ans il faudra compter avec Seck et Sonko, et ce ne sont pas les alliés de Sall qui vont les en empêcher, à condition que le député et ex-inspecteur des Finances se calme, qu’il mûrisse et qu’il enterre définitivement ses emportements et son langage guerrier qui effraient la grande majorité des citoyens sénégalais réputés pour leur tempérance.

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