AccueilChiffreTroïka : Où est allé tout cet argent ?

Troïka : Où est allé tout cet argent ?

Où sont allés les 14 milliards de dinars obtenus par la troïka sous forme de prêts étrangers ? A quoi ont-ils servi ? A quelles fins ont-ils été obtenus ? Le président de l’Association tunisienne de la transparence financière, Sami Remadi, a déclaré, sur sa page Facebook, que les prêts obtenus par la Troïka avec l’accord de l’Assemblée nationale constituante (ANC) depuis qu’elle a accédé au pouvoir à ce jour, ont dépassé les 14 milliards de dinars. De tels fonds auraient pu et dû remettre le pays sur les rails du développement, et ou au moins mettre fin à la montée des grèves et des mouvements sociaux qui ne cessent de s’amplifier de jour en jour et d’un gouvernement à l’autre.

A vrai dire, on ne note encore rien de nouveau par rapport aux réalisations accomplies sous Ben Ali. Guère de projets ni d’intentions d’investissement encore moins d’emplois, et tout ce qu’a fait la Troïka n’est qu’une continuation des projets lancés avant la Révolution. Aucune initiative propre à la Troïka n’a été faite, sauf pour provoquer la flambée de la dette du pays et alourdir le budget de l’Etat avec le recrutement anarchique et partisan. La Troika a fait croire aux Tunisiens qu’elle est en train de résorber le chômage et créer des postes d’emplois alors qu’elle ne faisait qu’accorder des faveurs à ses sympathisants. Selon les chiffres qu’on a pu obtenir, près de 12 mille personnes embauchées depuis la Révolution ont été recrutées parmi les familles des martyrs, les blessés de la révolution et les bénéficiaires de l’amnistie générale.

La Troïka n’a fait que contribuer à la détérioration des comptes de l’Etat, laissant derrière elle un champ de mines et des bombes à retardement. Favoriser ses fidèles et récompenser les anciens prisonniers politiques étaient les principales préoccupations de la Troika. Rappelons, à ce propos, la création du Fonds El karama considéré par certains comme un braquage de type mafieux et un vol en bande organisée de l’argent des contribuables.

Sami Remadi a écrit sur sa page Facebook que les prêts contractés par la Troika ont été exclusivement alloués à la fonction publique, aux bénéficiaires de l’amnistie générale et aux nominations effectuées dans les différents ministères et établissements publics.

Pour l’année 2014, quelque 10 550 millions de dinars est alloués aux salaires, ce qui représente 37,5% de l’ensemble des ressources budgétaires.

Bien encore, le volume des prêts programmés dans le cadre du budget de l’année 2014 est de 7600 MD, dont 31% devraient provenir de sources locales et 69% de l’extérieur, contrairement à l’année 2010 où seulement 30% proviennent de l’emprunt extérieur. Ce qui démontre, selon certains experts, que le pays accentue sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur, ce qui va aggraver sa situation en termes d’endettement extérieur et surtout en ce qui concerne le service de la dette qui va atteindre des taux bien plus élevés que ceux de 2013.

Il ya lieu de noter, également, que, durant l’année 2012, seulement 4700 MD du total des investissements programmés (6400MD) ont été réalisés, alors que , pour l’année 2013, 1300 MD du budget alloué à l’investissement ne l’ont pas été encore.

Par ailleurs, durant l’année 2013, près de 9700 millions de dinars ont été alloués aux salaires dans la fonction publique contre 8800 millions de dinars, durant l’année 2012, soit 34,4% du budget de l’Etat pour 2012 et 36,2% pour celui de 2013.

En effet, l’administration tunisienne souffre aujourd’hui d’un énorme sureffectif. Les dépenses publiques ont augmenté de plus de 30%, à cause essentiellement du recrutement anarchique. Durant les années 2012 et 2013, quelque 61 mille personnes ont été recrutées dans la fonction publique.

Khadija Taboubi

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