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Tunis -Entrée des Israéliens : L’ANC engagera-t-elle le bras de fer avec le gouvernement Jomaâ?

Il semble que les déclarations du chef du gouvernement provisoire, Mehdi Jomaâ sur l’affaire des touristes israéliens entrés en Tunisie, pour la première fois, avec des passeports israéliens aient déconcerté nombre de députés de l’Assemblée nationale constituante (ANC). Dans une déclaration à Africanmanager, la députée du Courant démocratique, Samia Abou a fait remarquer que ce qu’a dit Mehdi Jomaâ laisse entendre que des israéliens se sont rendus en Tunisie, alors que par le passé, les autorités n’avaient jamais osé confirmer des israéliens visitaient la Tunisie, selon ses dires. Elle a précisé que la motion de retrait de confiance de la ministre du Tourisme Amel Karboul n’a été signée qu’après les « révélations » de Jomaâ.

Samia Abbou a qualifié de gouvernement de Mehdi Jomaâ de « gouvernement politique par excellence», expliquant que la réaction des constituants a, dans une première étape, pris la forme d’une demande d’interpellation d’Amel Karboul et de Ridha Sfar, pour se transformer ensuite en une motion de retrait de confiance, suite aux déclarations de Mehdi Jomaâ.

Selon elle, les constituants sont les députés du peuple et ont une responsabilité envers le pays, évoquant cependant la possibilité que le quota des voix requises pour faire passer la motion ne soit pas atteint. « Mais c’est la démocratie », a-t-elle dit.

Il est à rappeler, dans ce cadre, que le chef du gouvernement, Mehdi Jomâa, avait défendu, ses deux ministres. Lors de l’ouverture mardi dernier du Congrès national pour le Dialogue économique, le Chef du gouvernement a évoqué l’affaire des touristes israéliens et il a appelé à réussir la prochaine saison touristique, étant donné la forte pression que subissent les finances de l’Etat.

Mehdi Jomaâ a précisé, en outre, qu’il accepte l’audition de Amel Karboul et de Ridha Sfar et que cette demande est la bienvenue, appelant cependant d’arrêter de parler de normalisation. « Arrêtons avec ces grandes causes, la situation est simple. Le pèlerinage de la Ghriba, de l’avis de tous les professionnels du secteur, doit réussir pour faire réussir la saison touristique à venir », a-t-il assuré. Et d’ajouter même que son gouvernement n’avait pas l’intention d’entrer dans ce type de polémique.

Dans une déclaration à Africanmanager, le président de l’Association Tunisienne pour la Transparence Financière, Sami Remadi a indiqué que l’Assemblée Nationale Constituante a perdu sa légitimité depuis octobre 2012 et n’a pas le droit d’auditionner les ministres.

Il a expliqué que le gouvernement ne doit s’expliquer devant l’ANC que lorsqu’il s’agit d’un régime parlementaire et où le gouvernement doit consulter les commissions parlementaires en cas de crise, soulignant cependant, que la Tunisie se trouve aujourd’hui devant une Assemblée dont le rôle se limite à la rédaction de la constitution.

Le président de l’Association de transparence a accusé, en outre, l’ANC d’être derrière la crise que vit la Tunisie aujourd’hui, et ce suite à la prolongation de la période transitoire. « Ce n’est pas vrai que la loi est entre les mains de l’ANC », a-t-il expliqué, tout en s’adressant aux députés de l’ANC : « S’ils veulent entrer en guerre et en conflit, tout le monde peut le faire, même le gouvernement de Mehdi Jomaâ », a-t-il dit.

Il imputé, en outre, aux députés de l’ANC la responsabilité de la crise que vit la Tunisie aujourd’hui à cause de sa mauvaise gestion et sa non moins mauvaise de gouvernance. Et d’ajouter que l’ANC n’a pas le droit de retirer la confiance à la ministre du Tourisme et que ceci peut avoir un impact négatif sur la saison touristique : « Il est illogique d’auditionner et retirer la confiance à la ministre du Tourisme alors qu’elle travaille d’arrache-pied pour redorer l’image de la Tunisie », a-t-il affirmé.

En tout cas, si interpellation il y a, elle ne pourrait avoir lieu qu’après l’adoption du projet de la loi électorale, une décision prise, mercredi, par le bureau de l’ANC qui a examiné, mercredi, trois motions , l’une signée par 85 députés, relative à l’interpellation des deux ministres Amel Karboul, la deuxième dont les signataires sont au nombre de 77, demande l’audition du chef du gouvernement et la troisième, signée par 96 députés, appelle à une séance de débat avec le gouvernement, notamment avec le ministre des Finances et le secrétaire d’Etat chargé des Domaines de l’Etat.

Khadija Taboubi

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