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Tunis : Marzouki chef d’un Etat endetté, qui mange pour 3.287 DT/J et s’habille pour 4.300 DT/J !

Vendredi 4 avril vers 19 heures, côté Ennasser 2 à Tunis. Une circulation dense sous une pluie fine. Au détour d’un feu rouge, un corps gisait sur le macadam que les voitures ne semblaient pas voir et éviter, comme pour en détourner les yeux des habitants de cette banlieue cossue de la capitale tunisienne. Un jeune homme en tee-shirt, un porte-documents en main, le corps allongé. A croire qu’il avait été heurté par une voiture dont le conducteur aurait pris la fuite.

Excédé par l’indifférence des automobilistes, l’un d’eux s’arrête et bloque la circulation. Il s’approche du jeune homme. Un gars, la trentaine, qui ferait presque bonne figure dans un concours de recrutement. L’automobiliste essaie de le ranimer, croyant qu’il s’agissait d’un accidenté. Le jeune homme ouvre les yeux et demande, avec lassitude mais gentiment, qu’on lui foute la paix. Le jeune homme pleurait son interminable chômage et sa faim et essayait d’en finir. Une scène à vous dresser les cheveux sur la tête, tant était grand le désespoir de la jeunesse tunisienne. Désespoir d’une révolution qui ne lui a rien apporté. Désespoir d’une classe politique qui l’a laissé tomber après avoir monté sa révolution à la seule recherche du fauteuil du pouvoir.

Ce même jour, le chef du gouvernement tunisien faisait les couloirs du FMI, de la Banque Mondiale et ceux de la Maison Blanche pour trouver de quoi payer les salaires et créer de nouveaux emplois. Une nouvelle tournée, après des visites infructueuses dans les pays des têtes couronnées du Golfe.

– Des frais exorbitants de bouche, d’habit et de couche.

Au même moment, certainement, au palais présidentiel de Carthage, un chef d’Etat, ancien dissident de Ben Ali, s’empiffrait, on l’imagine, des divers plats que la cuisine présidentielle lui servait. Blotti dans les fauteuils dorés à la feuille d’or de l’ancien dictateur dont il avait pris la place et les avantages en les multipliant, il ne bougeait pas le petit doigt pour donner à la jeunesse tunisienne ce pour quoi elle avait chassé Ben Ali pour que Moncef Marzouki prenne sa couche, son salaire et augmenté ses frais de bouche. Ce même jour, la seule présence de Moncef Marzouki au Palais de Carthage, avait coûté à sa pauvre Nation plus de 30.865 DT pour cette unique journée du 4 avril 2014.

En effet, à regarder le budget de la Présidence 2014, on se rend compte que le nouveau président provisoire coûte annuellement à la Tunisie l’exorbitante somme 11,266 MDT.

Moncef Marzouki a certes réduit de 400.000 DT ses frais de réception et de 200.000 DT ses frais de réception. Il faut croire que le nouveau président est plutôt un mauvais hôte. Marzouki qui annonçait, dans sa première interview sur la Watanya1, qu’il allait désormais ouvrir les portes de son palais à tous, y compris l’opposition, ne reçoit plus ou reçoit mal à tel point que qu’un opposant lui rétorque que ««S’il nous a invités, il n’a en tout cas pas préparé le dîner… et s’il croit qu’il nous rend service, alors qu’il se le garde». Cette même opposition boycottera par la suite le dîner qu’il offrait en l’honneur de l’un de ses rares invités, le prince du Qatar.

Le chef d’un Etat qui mendie, depuis la révolution, les salaires de ses employés, a cependant augmenté les frais d’alimentation, d’une année à l’autre, de 200 mille DT et ses frais d’électricité et de gaz de 46 mille DT. Il a aussi augmenté de 100 mille DT ses frais de costume et de 250.000 DT les frais de maintenance de son palais.

Imaginez alors que Moncef Marzouki et sa panoplie de conseillers, dépensent chaque jour l’équivalent d’un salaire mensuel d’un très haut cadre, rien que pour manger. Plus de 3.287 DT par jour, rien que pour ses frais de bouche. Cela sans compter le prix du gaz et l’électricité pour les cuisines qui émarge d’un budget à part. Monsieur le Président, qui n’est pourtant pas le plus élégant des hommes d’Etat, a aussi de quoi s’acheter un costume à 4.300 DT par jour (Tout cela, sans son propre salaire et ceux de tous ceux qui travaillent à la Présidence). Il y a là de quoi habiller, nourrir et faire travailler, des dizaines comme le jeune homme cité plus haut, par jour.

– Ce que coûtent les palais de Marzouki au peuple.

D’une année à l’autre et alors que l’Etat qu’il préside s’endette et court les cours royales et les palais présidentiels pour trouver de l’argent à dépenser dans les salaires de ses concitoyens, Moncef Marzouki s’enrichit. Il est en effet bien payé pour peu de travail comme il en a accepté les prérogatives. Le chef de l’Etat tunisien qui fait courbette devant le FMI, la Banque Mondiale et l’Oncle

Sam pour garantir ses dettes, se permet encore le luxe d’habiter, comme son ancien rival, plus d’un palais. Moncef Marzouki garde encore à son unique disposition… SEPT palais et résidences présidentielles. Aucun de ces anciens palais n’a été mis à la vente alors que le budget tunisien souffre de manque de liquidité, jusqu’à risquer un dépôt de bilan. Il se permet même le luxe d’inclure dans le budget de SA présidence de la République…77,484 MDT pour assurer l’entretien de ses lieux de villégiature, dont 2,450 MDT pour le gardiennage, alors que des jeunes chômeurs s’immolent toujours par le feu ou essaient de se trucider comme le jeune homme dont nous parlions plus haut.

– Un président, sans prérogatives et pourtant gardé par 2380 agents !

Ce chef d’un Etat endetté, provisoire et sans prérogatives qui comptent, est pourtant un des chefs d’Etat les plus gardés au monde. Sur les 3019 agents que compte la présidence de la République tunisienne, 2380 ont des postes de sécurité et font partie de la garde prétorienne de la «DG de la sécurité présidentielle et des personnalités officielles». Sur les 51,171 MDT qui représentent tout le budget de fonctionnement de la présidence, 35,453 MDT vont à la garde prétorienne de Moncef Marzouki. A elle seule, la présidence de la République dispose d’une petite armée que le budget de l’Etat finance pour garder un président qui ne fait rien ou presque !

De quel Etat parle-t-on dans la Tunisie de l’après Ben Ali ? La révolution n’a in fine enlevé aucun privilège. Elle en a simplement changé les bénéficiaires. Le Roi est mort, vive le Roi. Ben Ali est parti, Moncef Marzouki a pris sa place. «Bonté divine» ! C’est tout simplement «ها نندبهم » !!

Khaled Boumiza.

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