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Tunisie- Dépréciation de dinar : L’arrêt de l’hémorragie est tributaire du retour de l’activité économique à la normale

La dépréciation du dinar par rapport à l’euro, voilà un sujet qui ne cesse de susciter l’intérêt plusieurs experts économiques.

Contacté par Africanmanager, Abderrahmen Fendri, expert économique, a justifié cette dépréciation par la dégradation des réserves en devises de la Tunisie du fait de l’aggravation du déficit enregistré par la balance commerciale et celui de la balance des paiements. « Elle pourrait aussi procéder d’une volonté de booster les exportations tunisiennes en améliorant la compétitivité de l’économie tunisienne. « Mais, je pense que le facteur réel qui est à l’origine de cette dépréciation est le niveau de nos réserves en devises », a-t-il encore avancé.

D’après lui, toute dépréciation de la monnaie locale par rapport aux monnaies étrangères impacte négativement le processus de création des richesses, puisque, tout étant égale par ailleurs, l’exportation du même produit génère au profit du pays moins de devise. La marge au niveau du producteur peut rester inchangée alors qu’elle se déprécie pour le pays. Mais, même pour l’entreprise, dans la mesure où certains éléments du coût sont en devises (biens et services importés consommés pour la fabrication du produit), la marge de l’entreprise elle-même se déprécie au cas où l’effet de la dépréciation de la monnaie n’est pas immédiatement répercuté sur les prix de vente. « Il faudrait noter que, souvent, les exportations sont négociées en monnaie étrangère et la marge de l’entreprise exportatrice peut s’améliorer du fait de la dépréciation du dinar », a expliqué Abderrahmen Fendri

Par ailleurs, selon lui, la dépréciation du dinar contribue automatiquement à l’accélération de l’augmentation des prix et partant, engendre de l’inflation. « Il est aussi vrai que ceci pourrait favoriser la consommation de la production locale aux dépens de la marchandise importée. Encore faudrait-il que le taux d’intégration locale du produit tunisien soit appréciable », a-t-il soutenu.

Autre aspect négatif en rapport avec l’investissement direct étranger, l’expert a cité l’évolution de l’appréciation du risque de l’investissement en Tunisie. « Une dépréciation continue de la monnaie locale n’incite pas les étrangers à investir dans notre pays et augmente l’appréciation du risque de l’investissement, puisque les capitaux sont amenés en devises fortes contre des retours sur investissements en dinar».

Pour sa part, Mohsen Hassen, expert en économie a fait remarquer que la dépréciation de DT permet, d’une part, une augmentation du volume des ventes à l’étranger suite à la baisse des prix en Euro des produits exportés et une hausse des prix en DT des produits importés, d’autre part. D’où la baisse des importations. Ces mouvements doivent permettre une amélioration de la balance commerciale. « Pour le cas tunisien, la demande chez notre partenaire européen n’a pas encore atteint son niveau habituel, le risque est donc la stagnation de nos exportations vers l’Europe, la dépréciation de notre monnaie et l’effet prix sur les exportations ne sont pas positifs à court terme », a-t-il indiqué.

Au niveau des importations, la décision de l’Etat de recourir aux importations pour équilibrer le marché et maîtriser la hausse des prix des produits alimentaires et des hydrocarbures risquent de générer de l’inflation importée et aggraver le déficit de la balance commerciale au cours des prochains mois, en plus de la détérioration du pouvoir d’achat des Tunisiens.

« Le bilan est négatif, mais les solutions existent » a signalé Mohsen Hassen précisant que l’arrêt de l’hémorragie requiert en premier lieu un retour à l’activité économique au rythme habituel. L’objectif étant de créer de la richesse et améliorer la productivité ».

Sur un autre plan, il a remarqué que toute augmentation salariale doit être accompagnée par une augmentation de la productivité afin de réduire l’inflation. « Le recours à l’importation par le gouvernement pour réduire les prix est un choix mal étudié, la maîtrise de l’inflation ne pourra en aucun cas être géré par une telle politique », a t-il averti.

Abderrahmen Fendri de son coté, a suggéré d’employer l’argent emprunté pour financer l’investissement plutôt que la consommation. « Nous devons encourager les étrangers à investir dans notre pays surtout dans les secteurs à haute valeur ajoutée. Certaines législations doivent être assouplies, notamment celle régissant l’acquisition par des étrangers de biens à usage d’habitation en Tunisie ».

Wiem Thebti

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