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Tunisie : L’UTAP sommée de rompre définitivement avec le régime déchu !

Contrairement  à d’autres organisations, l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la pêche (UTAP) se trouve aujourd’hui, dans une étape critique lui dictant de prendre des mesures audacieuses « même si certaines parties, parfois extérieures à l’organisation, tentent de semer la zizanie et le désordre », des mesures consommant une rupture  définitive avec un régime qui l’a marginalisée depuis 23 ans. Considérée comme une organisation militant pour les droits de 550.000 agriculteurs et pêcheurs, cette organisation se trouve, depuis 14 janvier, confrontée à des mouvements de contestation de la part de différents membres qui réclament le changement de la structure de l’organisation. 

Une situation inquiétante qui  a poussé le comité de sauvetage de l’UTAP à organiser, mardi, une rencontre autour du thème «Le sauvetage de l’organisation agricole : défis et horizons» et ayant pour objectif de redynamiser et restructurer l’UTAP en tant qu’organisme syndical et non une annexe de feu RCD. C’est une organisation qui doit, comme l’a rappelé Omar Béhi, membre du comité, doit se limiter au travail syndical et ne doit pas faire de la politique. Il a confirmé le projet de démanteler  les deux instances existantes (le comité central et le comité exécutif), et de créer en lieu et place un comité provisoire et de sauvegarde pour préparer le prochain congrès lequel choisira un nouveau président ainsi que le bureau exécutif.Quelle est la situation actuelle ?Plusieurs problèmes  se posent actuellement au secteur agricole et aux agriculteurs, notamment le démembrement de la propriété foncière lequel doit être résolu et le morcellement des terres sachant que 450 000 hectares (les meilleures terres) sont  mal exploités, outre l’explosion des prix et l’absence de contrôle dans les circuits de distribution surtout chez les détaillants.  Cette situation a aggravé l’endettement des agriculteurs, étant donné  des crédits en nature (10 brebis ou 1 vache) au lieu de  la prime de chômage  ainsi que l’absence d’assurance sécheresse.En outre, cette rencontre a permis de  mettre le doigt sur les différentes problématiques sectorielles qui agitent les agriculteurs. Ainsi, pour les cultures maraichères: il y a eu une augmentation effrénée  des prix des intrants et l’absence de contrôle dans les circuits de distribution surtout chez les détaillants.  L’absence aussi  de contrôles des engrais importés  ainsi que l’utilisation intensive des pesticides.

Pour les éleveurs, il ne semble pas  qu’ils soient très  convaincus des activités entreprises  par l’UTAP et par les groupements interprofessionnels pour défendre leurs intérêts auprès  des pouvoirs publics. D’ailleurs, leurs soucis tournent autour  l’insuffisance de fourrages en  qualité  et en quantité, et partant, l’utilisation  massive d’aliments concentrés importés. D’où, des coûts  de production élevés avec une productivité  faible.Concernant le secteur de l’arboriculture,  les intervenants ont mis l’accent sur l’absence de titres fonciers empêchant le recours aux prêts bancaires et  le morcellements des terres agricoles : 70% des exploitations arboricoles < 10 ha et 50% des exploitations arboricoles < 5 ha, et l’incapacité des arboriculteurs à investir dans des infrastructures de conservation et de transformation, et à s’attaquer aux marchés extérieurs.Il s’agit de problèmes qui renvoient à des  défaillances fondamentalement  syndicales et sociales, Faouzi Oueslati, membre de comité de sauvetage de l’UTAP a affirmé, à cet égard,   que  le rôle de l’UTAP a été stérile et pratiquement rien n’a été entrepris avec les ministères concernés. D’après lui, cet organisme est parfaitement inefficace sinon absent de tout rôle d’accompagnement, de formation et de vulgarisation, ce qui a eu des répercussions sur tous les organes de vulgarisation et d’encadrement malgré le financement de la majorité de ces dernières par des fonds sous forme de taxes sur les ventes des produits agricoles  les agricultures soulignent l’importance  non seulement de la restructuration de l’UTAP mais aussi de la mise en place des mesures urgentes pour sauver les secteurs de l’agriculture et de la pêche dans cette conjoncture difficile sur les plans de la sécurité et du climat. Plusieurs recommandations ont été formulées suggérant de créer une confédération paysanne veillant sur les intérêts des paysans, de garantir un prix permettant une rentabilité en fonction des coûts de production,  de réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne de commercialisation et de contrôler leur marge bénéficiaire en plus de la révision de la relation agriculteur-banque

Wiem Thebti

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