Contrairement à d’autres organisations, l’Union Tunisienne de l’Agriculture et de la pêche (UTAP) se trouve aujourd’hui, dans une étape critique lui dictant de prendre des mesures audacieuses « même si certaines parties, parfois extérieures à l’organisation, tentent de semer la zizanie et le désordre », des mesures consommant une rupture définitive avec un régime qui l’a marginalisée depuis 23 ans. Considérée comme une organisation militant pour les droits de 550.000 agriculteurs et pêcheurs, cette organisation se trouve, depuis 14 janvier, confrontée à des mouvements de contestation de la part de différents membres qui réclament le changement de la structure de l’organisation.
Pour les éleveurs, il ne semble pas qu’ils soient très convaincus des activités entreprises par l’UTAP et par les groupements interprofessionnels pour défendre leurs intérêts auprès des pouvoirs publics. D’ailleurs, leurs soucis tournent autour l’insuffisance de fourrages en qualité et en quantité, et partant, l’utilisation massive d’aliments concentrés importés. D’où, des coûts de production élevés avec une productivité faible.Concernant le secteur de l’arboriculture, les intervenants ont mis l’accent sur l’absence de titres fonciers empêchant le recours aux prêts bancaires et le morcellements des terres agricoles : 70% des exploitations arboricoles < 10 ha et 50% des exploitations arboricoles < 5 ha, et l’incapacité des arboriculteurs à investir dans des infrastructures de conservation et de transformation, et à s’attaquer aux marchés extérieurs.Il s’agit de problèmes qui renvoient à des défaillances fondamentalement syndicales et sociales, Faouzi Oueslati, membre de comité de sauvetage de l’UTAP a affirmé, à cet égard, que le rôle de l’UTAP a été stérile et pratiquement rien n’a été entrepris avec les ministères concernés. D’après lui, cet organisme est parfaitement inefficace sinon absent de tout rôle d’accompagnement, de formation et de vulgarisation, ce qui a eu des répercussions sur tous les organes de vulgarisation et d’encadrement malgré le financement de la majorité de ces dernières par des fonds sous forme de taxes sur les ventes des produits agricoles les agricultures soulignent l’importance non seulement de la restructuration de l’UTAP mais aussi de la mise en place des mesures urgentes pour sauver les secteurs de l’agriculture et de la pêche dans cette conjoncture difficile sur les plans de la sécurité et du climat. Plusieurs recommandations ont été formulées suggérant de créer une confédération paysanne veillant sur les intérêts des paysans, de garantir un prix permettant une rentabilité en fonction des coûts de production, de réduire le nombre d’intermédiaires dans la chaîne de commercialisation et de contrôler leur marge bénéficiaire en plus de la révision de la relation agriculteur-banque
Wiem Thebti