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Tunisie : L’UTICA « retrouve son équilibre » et tient enfin son congrès

Différé à plus d’une reprise, le 15ème congrès national de l’Union Tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat, s’est enfin tenu, ce jeudi 17 janvier, sans doute, pour faire entendre aussi ostensiblement que possible la voix des hommes d’affaires, mais surtout leurs craintes.

D’emblée, le chef du gouvernement, Hamadi Jebali, tout en se disant compréhensif quant à « l’hésitation à investir au cours de cette période transitoire », les a appelés ainsi que les acteurs économiques à renforcer le rythme d’investissement et ancrer les valeurs du travail et de l’abnégation au service de l’intérêt supérieur du pays ‘’, les assurant de son engagement à pallier les difficultés entravant la promotion de l’investissement.

Il a évoqué les efforts déployés par le gouvernement, dont la mise en place d’une stratégie de promotion de la transparence, de la gouvernance et de lutte contre la corruption, outre la publication du cadre juridique régissant le Partenariat Public/Privé (PPP).

Il a, par ailleurs, mis l’accent sur les inconvénients de l’économie parallèle laquelle ne répond pas aux règles de concurrence loyale avec le secteur organisé, affirmant que le traitement de ce phénomène exige un consensus dans la prise de décisions courageuses et positions responsables afin de préserver le secteur structuré.

Le chef du Gouvernement a fait savoir que les principaux défis de cette période de transition, sont « le renforcement de la confiance de toutes les parties en les institutions de l’Etat et la lutte contre la corruption qui freine le développement économique et social ». Enfin et surtout, il a affirmé que « la promulgation de la loi sur la justice transitionnelle permettra d’accélérer le rythme du traitement des dossiers des hommes d’affaires interdits de voyage ».

A ce propos, la présidente sortante de l’organisation patronale, Wided Bouchamaoui a proposé au gouvernement de remplacer les mesures d’interdiction de voyage imposées aux hommes d’affaires par d’autres qui ne paralysent par le travail des entreprises et ce, jusqu’à la résolution finale de cette problématique. « Il est inconcevable de priver les hommes d’affaires de leurs passeports pour une période de 2 ans laissant leurs entreprises aller à la dérive sans trouver de solutions équitables à cette question et au profit des parties qui en sont affectées », a-t-elle avancé.

De même, elle a fait part de la crainte des hommes d’affaires et investisseurs tunisiens du phénomène de l’économie parallèle, soulignant que « ce fléau » touche quotidiennement de nouveaux sites, provoquant la fermeture des entreprises et le chômage des employés.

L’économie tunisienne, a-t-elle poursuivi, « se trouve encore dans une situation dangereuse et la guerre du secteur privé pour contribuer à sauver l’économie nationale se poursuivra bien que cette guerre s’avère plus compliquée aujourd’hui ».

Mme Bouchamaoui a passé en revue les étapes que l’organisation patronale a traversées après la Révolution, estimant qu' »elles ont été difficiles et que la réorganisation de l’UTICA après les perturbations enregistrées n’a pas été une sinécure ». Elle a signalé que « l’UTICA a retrouvé de nouveau son équilibre ».

L’ancienne présidente a, en outre, indiqué que « l’organisation patronale restera une organisation nationale indépendante loin des tiraillements politiques et distante de tous les partis politiques ».

A noter que les travaux du 15ème congrès seront marqués par l’élection du nouveau Bureau Exécutif (BE) de l’UTICA (31 membres), conformément au nouveau statut de l’organisation patronale adopté, lors de son congrès extraordinaire, tenu le 18 décembre 2012.

Il n’en demeure pas moins que les délégués des régions intérieures notamment de Kasserine du Kef de Béja, ont exprimé leur mécontentement devant leur sous-représentassions aux assises du congrès et dans les structures qui vont émaner des élections.

Abdallah Fridhi, de la chambre des boulangers a déploré la politique de marginalisation de sa région. Les représentants du Kef et de Sidi Bouzid sont allés jusqu’à brandir l’arme du boycott du congrès, pour les mêmes raisons. Le représentant de Béja, quant à lui, a affirmé avec amertume que les jeux étaient faits à l’avance et que 80% des représentants des chambres syndicales sont là depuis 20 ans.

D’autres thèmes ont été évoqués, notamment la neutralité du syndicat patronal vis-à-vis de tous les partis et courants politiques, la bonne gouvernance, et le respect des règles démocratique et de la transparence durant le congrès pour faire émerger des instances dirigeantes à même de répondre aux défis qui pointent à l’horizon.

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