L’agence internationale de notation de crédit, Capital Intelligence, a annoncé, mercredi, qu’elle a attribué la perspective «négative» pour les notes de devise étrangère et de solidité financière de la Banque Internationale Arabe de Tunisie (BIAT).
Les notes reflètent la situation politique incertaine en Tunisie et les risques inhérents à la situation économique et financière. Les notes à long et à court terme de devise étrangère de la BIAT ont été confirmées à ‘BB +’ et ‘B’ respectivement. La note de solidité financière a été également été confirmée à ‘BB +’, alors que la note soutien de la Banque a «été confirmée à ‘4’.
BIAT est la première banque du secteur privé dans Tunisie. Elle contrôle plus de 10% des actifs du secteur. En termes de dépôts des clients, toutefois, elle est leader avec 15% des parts de marché. La base de dépôts de la clientèle de la Banque lui assure des fonds à faible coût, ce qui se traduit par un différentiel d’intérêts relativement important.
Bien qu’en légère amélioration, la qualité des actifs de prêts est encore faible alors que le taux des prêts non performants est élevé rapporté aux prêts bruts et que l’approvisionnement est considéré comme faible. Le bénéfice et les revenus se sont améliorés au cours les deux dernières années se terminant en juin 2010. Aussi bien les lignes de revenus de l’intérêt que ceux autres n’en provenant pas ont contribué à l’amélioration mais le principal facteur a été une baisse de la charge de provisionnement, alors que la rentabilité d’exploitation a été baisse. La BIAT s’attaque à son besoin de maîtriser les dépenses, mais sa structure de coûts demeure très élevée.
Soutenir les notes est la bonne position de liquidité de la Banque avec un niveau élevé des dépôts de la clientèle dans le secteur ainsi qu’une d’une bonne base d’actifs liquides. La position de capital est considérée comme suffisante, alors que demeure un niveau significatif de créances douteuses non provisionnées.
Les récents troubles politiques en Tunisie auront des répercussions négatives pour l’économie, du moins au cours des douze prochains mois. La croissance économique sera plus faible que ce qui a été prévu antérieurement, et il existe des risques qu’elle baisse encore. Les secteurs économiques clés seront touchés et ceci se traduira par un surcroît de prêts non performants à l’avenir.
La rentabilité de la BIAT, comme c’est le cas pour le secteur bancaire tunisien, pourrait être soumise à des pressions en 2011 sous l’effet d’une possible détérioration de la qualité des actifs et d’une expansion limitée des actifs.
À fin de Juin 2010, le total des actifs de la BIAT s’élevait à 6 326 millions de dinars.