AccueilLa UNEPourquoi la Biat uniquement, et pas Attijari, Poulina et autres grosses bénéficiaires ?

Pourquoi la Biat uniquement, et pas Attijari, Poulina et autres grosses bénéficiaires ?

Les résultats officiels ne seront pas publiés avant la fin du 1er semestre de 2024, mais les indicateurs d’activité des sociétés cotées, sur l’année 2023, font déjà ressortir un revenu global en hausse de 6,4% par rapport à 2022, pour atteindre 24,4 milliards de dinars contre 22,9 milliards de dinars. 69% des sociétés qui ont publié leurs indicateurs, soit 50 sur 72, ont amélioré leurs revenus cumulés par rapport à l’année précédente. Mais peu mettent VOLONTAIREMENT la main à la poche pour aider leur pays, sauf lorsqu’ils y sont assujettis par la loi.

Durant l’année 2023, le Produit Net Bancaire (PNB) cumulé des 12 banques cotées a atteint 6, 711 Milliards DT, une progression de 8,3%. Le revenu net de Leasing cumulé des 7 sociétés de leasing cotées a progressé de 6,4% durant l’année 2023 par rapport à l’année 2022, pour atteindre 527 MDT contre 495 MDT.

Concernant l’activité des 6 compagnies d’assurances, le chiffre d’affaires global a atteint 1,386 Milliard DT en hausse de 6,1%.  Regroupant 28 sociétés cotées, le secteur financier, principale capitalisation de la cote, a réalisé un revenu global, ou chiffre d’affaires de  8,655 Milliards DT, en augmentation de 7,9 %.

Le revenu global de Poulina Group Holding, Délice Holding et SFBT, a progressé de 6,03% pour atteindre les 6, 263 Milliards DT.  De son côté, le secteur des Services aux Consommateurs, qui englobe 12 sociétés cotées, fait ressortir un chiffre d’affaires global des deux enseignes de la grande distribution qui sont cotées en Bourse, légèrement en progression de 8% durant les 12 mois de l’année 2023, pour atteindre 1 796MD contre 1 663MD. Le chiffre d’affaires global des 4 concessionnaires automobiles a augmenté de 14,3% au 31 décembre 2023 pour se situer à 1, 227 Milliard DT durant l’exercice 2022.

  • Pourquoi seulement la Biat ?

Côté bénéfices, rien que pour les banques après analyse comparative faite par la BCT de l’état de résultat consolidé à fin 2022 par rapport à fin 2021, celui-ci montre la poursuite de l’importante hausse du PNB (12,6% en 2022 et 11,6% en 2021 contre une quasi-stagnation en 2020, soit 1,7%).

Cette progression provient notamment de la hausse de la marge d’intérêts de 8,7% (contre 5,1% en 2021) qui s’explique par la croissance des crédits et le relèvement du taux directeur de 100 points de base en 2022, des gains nets sur opérations de change de 34% (contre de 21,2% en 2021), des revenus du portefeuille investissement de 21,3% (contre 28,7% en 2021) et en provenance essentiellement des intérêts sur les bons du Trésor. S’agissant des commissions nettes, elles ont augmenté de 5,4% contre 13,2% en 2021 pour s’établir à 1,4 milliard de dinars à fin 2022.

Et la BCT de faire remarquer, que « suite à ces évolutions, la structure du PNB a été marquée notamment par l’augmentation de la part des gains sur portefeuille-titres commercial et des revenus du portefeuille titres d’investissements ». Et il devient ainsi visible que les banques, qui travaillent avec des ressources, peu ou prou rémunérées, gagnent beaucoup d’argent avec les BTA de l’Etat.

  • «ما يبكي عليك كان شفرك اوما يندب عليك كان ضفرك  »

Toutes ces entreprises, et d’autres dont on connaît moins les chiffres, ne seraient nullement impactées, si elles suivaient l’exemple de la Biat qui avait décidé de prendre en charge la rénovation de la piscine du Belvédère et financer des projets communautaires. Beaucoup de projets, jusque-là uniquement supportés par un budget en essoufflement, pourraient être pris en charge, par les banques grosses bénéficiaires, les assurances et les différents grands groupes tunisiens.

Des banques, de droit tunisien, envoient des millions DT en convention avec leurs banques-mères à l’étranger, d’autres bénéficient toujours du minimum d’impôt alors qu’elles sont filiales de grosses banques mondiales, et toutes oublient que tout ce qu’elles gagnent est de l’argent tunisien et de l’économie du pays où elles exercent.

Toutes ces bénéficiaires, le sont sur le dos du consommateur tunisien, dont le pays traverse une grave crise financière, et s’endette à droite et à gauche pour assurer le minimum vital à tous les Tunisiens qui font le chiffre d’affaires et le bénéfice des grands groupes et des cotées en Bourse. Beaucoup mettent en valeur leurs stratégies RSE et y communiquent gros. Mais beaucoup oublient que si on n’aide pas l’Etat en ces moments précis, on prend le risque de ne plus voir l’Etat investir, autrement que dans le social, ne plus être capable que de payer les salaires, les retraites et importer, par intermittence, les denrées de subsistance, et imploser sur la tête de tout le monde, y compris ceux qui réalisent actuellement des bénéfices. On s’attendait, avec l’initiative de la Biat, quoiqu’on en dise ou interprète, et après l’audience du président du CBF Néji Ghandri avec Kais Saïed,  que d’autres banques au moins suivent l’exemple et communiquent sur l’intention d’appliquer leur politique RSE à leur Etat, qui n’est pas uniquement celui de Kais Saïed, mais le leur aussi !

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