A la veille du gel des cours dans tous les collèges et lycées du pays, décrété par le Syndicat de l’enseignement secondaire, son secrétaire général adjoint, Morched Driss, est passé sur Express Fm ce matin du lundi 16 avril 2018 pour faire le point sur la situation.
«Le gouvernement et le ministère de l’Education cherchent à compliquer davantage les choses et à gagner du temps. Ils restent sourds aux revendications légitimes du secteur et puisque nous refusons d’en arriver à une année blanche, nous avons pris cette décision» a indiqué Driss, qui réfute l’argument selon lequel les enseignants n’ont que des demandes financières. «Nos revendications sont avant tout financières, certes. Avec l’affaissement du pouvoir d’achat des Tunisiens, il est normal d’exiger une rémunération décente mais nous ne nous limitons pas à ça. Nous exigeons aussi de revoir l’âge du départ à la retraite dans la mesure où le métier que nous faisons est épuisant et enfin nous demandons que la situation générale du secteur et de l’école tunisienne soit passée à la loupe» a-t-il indiqué.
«Nous sommes des parents avant tout et nous allons tout faire pour que l’année scolaire et les examens nationaux aillent à leur terme, quoique ça nous coûte. C’est le gouvernement qui oeuvre pour une année blanche, ce gouvernement qui est prêt à tout cramer pour les beaux yeux de Christine Lagarde qui contrôle réellement la situation économique du pays. Nous avons pris la décision de suspendre les cours à partir de demain pour forcer le gouvernement à entamer des pourparlers sérieux, ce qu’il refuse jusqu’ici. Que voulez-vous qu’on fasse ? Qu’on arbore un brassard rouge par exemple, pourquoi ? Nous sommes au Japon ? » a asséné le secrétaire général adjoint du Syndicat de l’enseignement secondaire.
«Il est évident, et l’explosion des écoles privées le démontre, que les gouvernements qui se sont relayés ont une réelle volonté d’en finir avec le secteur public, dans la droite ligne des recommandations du FMI. Le ministre, qui a menacé de suspendre les salaires de 61.000 enseignants, va affamer 61.000 familles alors que ces professeurs font leurs cours, leurs examens et les corrigent, et rendent leurs notes aux élèves» a conclu Driss.